• Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !

    Aujourd'hui, je vais consacrer un petit guide de la fête de Sainte Barbe ou plutôt Sainte Barbara – c'est tout le problème quand on francise des noms, ils deviennent ironiques malgré eux –, tel que je le ferai pour la Saint Nicolas et la Sainte Lucie, les grandes fêtes du temps de l'Avent qui vient de commencer. Vous devinez qu'étant originaire du Nord de la France, je n'allais donc pas manquer d'en parler. Je vais vous donnez quelques idées qui pourraient vous inspirer pour rendre cette journée plus festive et émerveiller votre famille et vos proches, d’autant que de nombreuses festivités sont organisés le jour de Sainte Barbara (nom que lui donne nos voisins anglo-saxons) par les professions du feu et des souterrains (sapeurs pompiers, mineurs, ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains, carriers, géologues, artificiers et artilleurs, etc.), dont le patronage de la sainte, relança son culte en Occident au XVe siècle.

    Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Cette journée, comme toutes celles, des fêtes de l'Avent, sera riche. N'hésitez pas  d'abord à vous réappropriez les coutumes du lieu d'origine du culte de sainte Barbara, le Liban, plus festive et familiale que celles célébrées en France. Son culte y est effet attesté dès le VIIe siècle car le théologien syriaque et Père de l'Église, Jean Damascène, lui ayant consacré un Éloge vers les années 720-740, le connaissait déjà à Héliopolis (Baalbek), lieu présupposé de son martyre sous la persécution de Dioclétien (303-313) durant son enfance, celui-ci étant né vers 676. D'ailleurs, il mourra le jour même de la Sainte Barbe en 749 au monastère de Mar Saba. Vous devrez donc vous être préparé un minimum ainsi que vos proches et votre famille. Cela pourra aussi amuser vos voisins qui peut-être auront envie de vous prêter main forte.

     

    L'Avent, au Liban, commence la veille de la Sainte Barbe, d'ailleurs comme en Provence, en Occitanie ou au Languedoc, où la fête démarre les calendes de Noël. Vous verrez plus loin que le Sud de la France est probablement la partie du territoire qui a gardé les plus anciennes traditions de la fête avant sa récupération par les professions cités plus haut. Donc assurait-vous que le sapin et la crèche soient prêts pour le 3 décembre.

    La nuit de ce même jour, vous encouragerez vos enfants ou vos jeunes amis à se déguiser. Ce n'est pas tous les jours qu'en dehors de la Saint Nicolas qu'on peut s'amuser. Au Liban, en Syrie et dans le Moyen-Orient, où le culte de Barbara est fort prisé, cette célébration ressemble beaucoup à celle d'Halloween ou du Carnaval du fait de la tenue étrange qu'y portent les enfants et les jeunes. En effet, si vous aimez respecter les coutumes locales, faites leur plutôt porter des masques et barbouiller leur visage de suie, et une tunique romaine, voir un drap s'il faut improviser, cela fera parfaitement l'affaire. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Même si depuis quelques années malheureusement au Liban, c'est devenu un Halloween bis, ce qui a fait perdre un peu de son charme à la célébration hivernale qui trouvait probablement son origine dans les Saturnales qui se déroulaient fin décembre et les Lupercales qui avaient lieu en janvier. Vous pourrez leur dire s'ils vous demandent pourquoi ils se costument ainsi que c'est pour se rappeler que pour fuir de la tour où son père l'avait enfermé la sainte a dû s'enduire son visage de suie ou si vous plus préférez plus folklorique dite leur que c'est parce qu'elle avait demandé, sur une suggestion de ses amies, à tous les jeunes de son village de se déguiser afin que lorsqu'elle fuirait elle puisse passer inaperçu. Toutefois, épargnez-leur la version la plus violente selon laquelle le port du masque serait un symbole des légionnaires romains qui auraient trainé Barbara vers le lieu de son martyre. Il ait toujours mieux de célébrer une fuite réussi qu'un martyre. Toutefois, si vous avez peur d'effrayer vos voisins qui auront peur du retour d'Halloween vous pourrez toujours vous limitez à la tunique, ça fera un petit côté chorale de Noël catholique du plus bel effet. Qui rappellera plutôt la célébration du Dia dos Reis au Portugal, qui a probablement les mêmes origines que celle de la veillée libanaise de la Sainte Barbe.

    Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Ensuite, laissez-les frapper partir de préférence en groupe faire le tour du quartier que vous aurez bien entendu prévenu au préalable en entonnant au chant dédiée à Sainte Barbara, « Hechlé Barbara ». Les paroles, que vous leur aurez au préalables traduites, sont les suivantes : « Hechlé berbara wil ame7 bil mghara », ce qui donnent en français, « Barbara s'est enfuit et le blé est dans la grotte... » Je me doute que les enfants et les jeunes ne se gêneront pas de vous demandez l'origine des paroles de la chanson, mais pour la référence au blé, il faudra patienter. Nos chers petits iront ainsi frapper aux portes des voisins qui les remercieront de leurs visites avec des friandises et de l'argent si bien sur ils ont été préalablement prévenus. Ceux-ci, s'ils se sont bien organisés (vous-mêmes également) pourront même offrir à ceux qui cognent à la porte un des plats traditionnels de la fête, la sliqua ou sleeha, qu'il aura fallu préalablement préparer. C'est une bouilli sucré fait de graines de blé parfumé à l'anis, garni d'une multitude de graines, tel que l'amande, la pistache, le pignon... et aussi des grenades. Un vrai délice ! De quoi espérez que vous n'ayez pas été le seul à jouer le jeu, ce qui serait dommage. Et, si vos enfants et amis vous demandent pourquoi dites-leur simplement que lorsque Barbara s'est enfuit de sa tour elle s'est nourrie de blé dans le champ où elle avait trouvé refuge. Mais ne développez pas outre mesure si non vous leur gâcherez une partie de l'histoire de cette fuite que vous leur développerez le lendemain.

     

    Si l'envie vous chante, mesdames et mesdemoiselles, vous pouvez toujours reprendre une tradition aujourd'hui disparu du Moyen-Orient. Tout comme le faisait auparavant, les femmes libanaises vous pourrez en cette nuit allumer une bougie et vous ferez passer une assiette au-dessus de sa flamme, afin d'y former de la suie. Avec celle-ci, vous pourrez vous farder les yeux  en souvenir de la Grande Martyre, le surnom que l'on a donné à la sainte.

    Dès le matin du 4 décembre, il vous faudra également être à pied d'œuvre. Toujours, en suivant la coutume libanaise, vous sèmerez des graines de blés dans des soucoupes pleines de coton humide que l'on place près du sapin. Ou sinon vous pouvez toujours faire participer vos enfants et vos amis à qui vous pourriez donner le goût de l'artisanat, donc du fait main. Trois semaines plus tard, si ces graines auront bien germé, elles orneront la crèche ; et augureront ainsi une bonne année à venir – si elles sont frêles et jaunies, elles présageront une mauvaise année. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Si vos enfants et vos amis vous en demande la raison dites-leur simplement que dans une des versions du récit de la vie de Sainte Barbara, celle-ci, voulant échapper à ses persécuteurs, se serait réfugiée dans un champ de blé dont les épis ont tout d'un coup miraculeusement grandi pour la couvrir et ainsi la rendre invisible à ses poursuivants. De quoi les faire un pu rêver. Les hagiographies ne font jamais dans la demi-mesure !

    Une coutume qui rappelle étrangement celle du blé de Sainte Barbe en Provence, Languedoc et Occitanie. Celle-ci pourra vous tentez ainsi que vos petites mains. Vous mettrez comme au Liban des graines de blé dans trois petites coupelles ou « sietoun », qui représentent la Trinité (Dieu le Père, Jésus Christ le Fils et le Saint Esprit), qui elles aussi sont remplies de coton humide. Puis lors du réveillon, vous les disposerez sur la table de Noël, sur la nappe blanche, entourées d'un ruban le plus souvent rouge, puis dans la crèche au milieu des santons pour y symboliser les champs après le repas de midi le jour de Noël où elles resteront jusqu'à l'Épiphanie. Vous pourrez dire à vos enfants que cette coutume était déjà attestée dans ces régions au XIXe siècle et était probablement antérieure, car on connaissait une coutume, héritée de la Provence romaine, consistant à faire germer le blé en décembre pour marquer le renouvellement de la nature dans la phase du solstice d'hiver. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Il est également probable que cette coutume était connue au Liban, l'ancienne Phénicie, qui était aussi une province romaine, et qu'elle serait arrivée en Provence au IXe siècle, au moment où son culte semble bien attesté en Occident, probablement diffusé par les papes, dont certains originaires d'Orient, étaient de fervents adorateurs de la sainte. Et ils auraient donc repris aisément la coutume du blé de Sainte Barbe commune à la leur. Cependant, le blé sur la table de Noël et la crèche devra être dru et droit afin de symboliser le souhait d'une année prospère. Vous pourrez dire à cette occasion : « Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! » (« Quand le blé va bien, tout va bien ! », autrement dit : « Blé bien germé c'est la prospérité pour toute l'année ») Après l'Épiphanie ou la Chandeleur si vous voulez augmenter vos chances, il vous faudra diviser les plants et les planter aux quatre coins du jardin dans le même ordre d'idée.

    Vous pouvez choisir si vous préférez les arbres une autre tradition qui a essaimé de la vallée du Rhin (Alsace incluse) jusqu'à la mer Noire en passant par l'Allemagne du Sud, dans l'ancienne monarchie austro-hongroise et les principautés danubiennes, ces régions étant originellement sous la domination du Saint Empire Romain Germanique, qui, à partir du Xe siècle, diffusa le Christianisme et le culte de Barbara dans l'Est de l'Europe. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Ainsi, vous couperez des branches d'arbres fruitiers (en particulier le cerisier et le pommier) ou d'un forsythia que vous placerez dans un vase rempli d'eau. À partir de là, il vous faudra quotidiennement couper un petit bout du pied de la tige et renouveler l'eau. Si on observe bien ces recommandations, les branches fleuriront vers Noël et une belle floraison est signe d'abondance. Vous devinez que l'origine est la même que pour le blé de Sainte Barbe. Comme les Allemandes, mesdemoiselles, vous pourrez analyser la floraison des branches, surtout si c'est des cerisiers, et que vous êtes en couple : c'est signe d'un mariage prochain. Coutume que l'on rencontre aussi à la Saint Nicolas mais pour les hommes.

    Vous pourrez rappeler à vos enfants et amis à l'occasion qu'il n'y a rien ici d'anormal, car les fêtes de l'Avent réunissent beaucoup de ces petits rituels qui pourront être qualifiés de superstitieux par certains de vos proches. C'est pourquoi vous pourrez faire profiter à votre famille de ce proverbe libanais, exprimant l'idée que les journées deviennent un peu plus courtes, d'usage pour la Sainte Barbe : « Bi eid el Berbara, byekhoud elnhar mnel leyl nattit fara », (« A la Sainte Barbe, le jour prend à la nuit le saut d'une souris »), qui a son pendant français sous la forme d'un dicton météorologique : « A la Sainte Barbe, soleil peu arde ». Cela n'en rend que plus éclatante cette fête qui nous prépare aux journées plus longue qui démarreront fin décembre, et dont, depuis le IVe siècle, le symbole est la célébration le 25 décembre de la Nativité, qui voit naître Jésus, « Lumière du Monde ». Ce qui en fait un moment dès plus approprié pour faire des rituels de prédictions de prospérité avec le retour du Soleil et aussi un avant goût de Noël.

     

    Que ce soit au Liban ou en France, il n'y a pas ce matin là de messe spécifiquement consacré à la sainte. Donc vous ne serez nullement dérangé. Mais, il faut dire que depuis le motu proprio de 1969 du pape Paul VI notre martyre n'a plus une fête consacré du fait des doutes sur son existence dû aux événements fabuleux de son hagiographie et qu'elle n'apparaît pas dans les plus anciens martyrologues romains datant du Ve siècle. Tout au plus, pourrez vous dire à vos amis s'ils vous posent la question, qu'on avait édifié un monastère à son nom à Édesse, en Osrhoène, aussi au Ve siècle, probablement le vrai lieu de son martyre, les monastères s'élevant souvent à cette époque sur les reliques d'un martyr. Celui-ci était probablement celui d'une sainte locale anonyme, probablement vierge, d'origine perse – son martyre aurait ainsi pu également signifié que l'on s'attaquait à une « ennemie de l'empire », celui-ci étant en guerre contre les Perses sassanides –, peut-être d'une famille de chrétiens réfugiés suite aux persécutions de l'empereur sassanide, Vahram II (276-293), martyrisé pendant le troisième édit de persécution de Dioclétien (obligation de sacrifier aux dieux de la cité romaine, sinon exécution sur le bûcher ou travail dans les mines aux récalcitrants comme Barbara), mené par Galère en Orient de 304 à 311, puis par Maximin Daia de 311 à 313, qui serait l'empereur Maximien, cité par Jean Damascène. Les chrétiens qui ne connaissaient pas son nom auraient demandé soit au préfet de la ville d'Édesse ou au gouverneur d'Osrhoène le corps de la « jeune Barbare », car ce n'était pas une citoyenne romaine, pour pouvoir l'enterrer. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !C'est pourquoi on la connaît aujourd'hui sous ce nom qui lui a d'ailleurs assuré son succès.

    Cela ne doit pas vous empêchez de bien vous sustentez. Le Liban, pourra vous aidez en la matière. Préparez les plats traditionnels basés sur le miracle du blé. Là, je doute que vos enfants posent des questions trop occupés à déguster les plats que vous leur préparerez. Notamment la Amhiyé, le met rituel principal la veille de la Sainte Barbe, fait de blé cuit, orné d'amandes, de raisins secs, de pistaches, de pignons, de grenade, de sucre et de poudre de noix de coco. Auquel s'ajoute les Atayef, des petites crêpes épaisses fourrées à l'Achta (crème de lait) ou aux noix concassées avec du sucre, le tout trempé dans du Ater (sirop sucré). Ces petits desserts orientaux symbolisent la nourriture amère et horrible que l'on offrait à la Sainte lors de son supplice, et qui se métamorphosait miraculeusement dans sa bouche en mets sucrés. Là, n'hésitez pas à le raconter à vos amis, ça pourra les faire rire et en même temps les aider à vous remercier de mettre, comme Barbara, un peu de douceur dans leur vie. Et, si vous avez été prudent, il vous restera de la sliqua ou sleeha, que vous dégusterez avec plaisir en famille ou que vous offrirez avec plaisir aux enfants et aux amis.

    Vous pouvez aussi préférer un dessert plus simple que l'on fait en Allemagne ce 4 décembre, et qui est très prisé dans les pays anglo-saxons, le Barbarakuchen, ou gâteau de Sainte Barbe, un cake parfumé au zest de citron. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Et si vous aimez un plus consistant, vous pourrez proposer à vos amis et à votre famille, le Schweinelendchen Barbara, Filet de porc de Barbara. C'est un filet de porc bien dorée à la crème accompagné de pommes, coupés en deux et en cœur, d'une sauce, composé de vin, où on aura laissé nager les pommes avant de les mettre sur le filet, de fécule de maïs, de raifort et de sucre. Et si vous ne le trouvez pas assez assaisonné ajouter du sel et du poivre. Si vos amis et les membres de votre famille voulez faire un régime, il n'aurait pas dû venir chez vous. Rappelez-leur tout de même que l'on célèbre le souvenir du martyre d'une pauvre vierge – d'autant que contrairement au récit hagiographique où elle est décapitée par son propre père, elle est peut-être morte brûlé. Faites ainsi valoir l'aspect comique et ironique qu'à le filet de porc bien doré. Pour vos enfants, pas besoin d'en faire autant. Mais, vous pouvez faire plus simple, en expliquant à vos amis qu'à partir du IXe siècle, la Saint Martin (11 novembre) ne commençant plus l'Avent mais la Saint André (30 décembre), il est logique que le porc soit devenu aussi un plat de la Sainte Barbe, car, la Saint Martin, étant un jour gras, on tuait le porc, qu'on mangerait aussi à Noël, et on buvait le vin nouveau. Il est ainsi de coutume d'accompagner le filet de porc d'un verre de vin rouge en Allemagne. N'hésitez pas à faire de même.

    Il faut dire que les festivités seront pas de tout repos surtout en suivant les coutumes de la Sainte Barbe dans notre pays, la France. Sainte Barbe n’est pas uniquement fêtée en Provence mais aussi dans le Nord, où c’est un héritage des traditions minières. En effet, les premières références à Sainte-Barbe pour les mineurs remonteraient au XVIIe siècle dans les mines de cuivre des Vosges, où les mineurs, qui vénéraient jusque là Saint Léonard, le patron des emmurés, se sont tournés vers Sainte Barbe, maîtresse du feu et de la foudre. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Sainte Barbe fait son apparition dans le Nord au XIXème siècle avec l'essor du bassin minier, due à l'industrialisation de l'extraction du charbon et l'arrivée massive de mineurs d'origine paysanne, principalement polonais et de religion catholique. Elle est alors invoquée par ces derniers pour les protéger  des explosions et coups de grisou.

    La « sainte du feu », comme on la désigne aussi, devient également la patronne des métiers ayant un rapport avec la chaleur, comme les artificiers, les carriers, les fondeurs, les verriers, les artilleurs, elle est la patronne du Bataillon des canonniers sédentaires de Lille, et bien sûr, les pompiers. Concernant ces derniers, la tradition de la sainte Barbe remonte à la Troisième République. Vers 1870-75, des festivités se répandent dans les corps de pompiers, se généralisant ainsi à toute la France, avec avec au final, le sacro-saint banquet. Cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques. La fête peut être à l’initiative de la municipalité ou bien des pompiers eux-mêmes. « Faire Sainte Barbe » est souvent un moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux disparus. Et les bals de pompiers à cette occasion sont toujours une bonne occasion de faire la fête et des rencontres.

    Dans le Nord, Les enfants n'allaient alors pas à l'école et, avant l'article de loi de 1951 qui a instauré la Sainte Barbe comme journée chômée et payée, les « gueules noires » effectuaient, avant celle-ci, deux semaines de surproduction et de travail supplémentaire, avec une période dite de « longues coupes » et des nuits de sommeil de quatre heures, permettant aux mineurs de doubler leur salaire et surtout d'être libre de faire la fête. Banquet, bal, remise de médailles, procession et messe. Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !C'était jour de fête dans les Houillères et une statue de Sainte Barbe était bénie puis descendue dans les galeries pour octroyer sa protection aux ouvriers chaque 4 décembre.

    Les cafés et les estaminets étaient aussi remplis. Dans ces derniers, les gens chantaient, buvaient, dansaient, en fait, s'étourdissaient. Si bien que la nuit était souvent courte. Ce jour-là, les mineurs recevaient aussi des cadeaux. Et, depuis près d'un siècle, et jusque dans les années 1980, les mineurs de fond s'envoyaient aussi des petites cartes représentant un mineur, souvent avec des fleurs, pour se souhaiter mutuellement, le 4 décembre, une bonne et heureuse Sainte-Barbe. Sur ces dernières étaient griffonnés des mots, tels ceux que l'on trouve sur une carte postale des années 1920 exposée au Centre historique minier de Lewarde, en Hauts-de-France : « Chers amis... Bonne et heureuse fête de Sainte-Barbe. Nous pensons bien à vous... »  

    Avec l'arrivée, dans les années 1960 et 1970, d'une main d'œuvre de religion musulmane et l'évolution sociale et politique des ouvriers, les aspects religieux de la fête se sont peu à peu estompés, transformant la Sainte-Barbe et la date du 4 décembre en moment d'unité et, traditionnellement, de revendications syndicales.

    Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Même si la tradition s'est peu à peu éteinte, certaines villes du Nord de la France, attachées à leur histoire, ont voulu réveiller cette fête. Le feu, le bruit et la lumière, tous ces éléments qui rythmaient la vie de la mine, ont traversé les siècles, pour renaître désormais en festivités organisées. C'est ainsi que, depuis 2018, l'agglomération Lens-Liévin organise les Fêtes de la Saint-Barbe, avec des animations autour des lumières et des feux (feux d'artifices, procession aux flambeaux...). Et si, aujourd'hui, on n'envoie plus de cartes postales, beaucoup d'anciens mineurs ou leurs familles s'enverront un mail ou se téléphoneront. Des défilés, des décorations et surtout, la joie de se retrouver pour un moment convivial, continuent aussi de faire perdurer la tradition chez les pompiers du Nord.

    Intimement liée à l'histoire du grand bassin minier des Hauts-de-France, la Sainte-Barbe est aussi une journée de recueillement en souvenir de tous les hommes morts au fond, sous l'effet des coups de grisou, scellant la fraternité entre les mineurs. Une bonne occasion de découvrir cette fête si vous passez dans la région sinon allez profiter des bals des pompiers dans toute la France.

     

    Si vos enfants et vos amis veulent s'amuser, ou bien le quartier où vous vivez, vous n'avez qu'à faire revivre une tradition  typiquement parisienne qui avait lieu pendant la fête les grandes batailles d'œufs et de farine. Un bon moment de décontraction qui ne passait que dans les lycées et datent probablement du Moyen-Âge, des phénomènes équivalents se déroulant lors des fêtes de saints en particulier à partir des XIIe-XIIIe siècle, pour décontracter les élèves des écoles (écolâtres) des chapitres cathédraux (formation des clercs) et des universités face à une éducation cléricale plus rigide qu'aujourd'hui. Attention, à ne pas abuser lors de cette bataille. C'est en effet la dégradation de matériels plus que la volonté des lycéens qui a fait tomber en désuétude celle-ci.

    Un sympathique petit guide de la Sainte Barbe !Avant que vos petits aillent se coucher faites leur vivre une autre tradition française de cette fête. En effet, dès la Sainte Barbe, faites observer à vos fillettes et garçonnets le coucher du soleil. Un ciel rouge indique que Saint Nicolas est occupé à cuire de bons gâteaux. Il ne leur reste plus alors qu'à bien se comporter jusqu'au jour fatidique. Un bon moyen de les garder sage jusqu'à jeudi ou vendredi si vous êtes originaire de la ville de Guimarães, au nord du Portugal, où le saint est fêté le 7 pas le 6. Vous pourrez dire à vos amis, s'il vous demande la raison de ce petit rituel nocturne du 4 décembre, que la tradition en France remonterait au XVIIe siècle, quand est attesté la fonction de donateur du saint, qui donnera naissance à la figure du Père Noël au XIXe siècle aux États-Unis d'Amérique. Reposez-vous bien dès la nuit du 4 décembre car dans deux jours il va falloir remettre les petits plats dans les grands pour la Saint Nicolas.

    A la suite, j’ai mis une biographie plus complète dans un article consacré à Barbara et j'espère que cet article vous aura donné envie de reprendre ces coutumes qui rendront votre 4 décembre plus festif. Et, en avance, une très bonne et joyeuse Saint Nicolas à toutes et à tous !   

     


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  • Nicolas de Myre, de l'évêque du IVe siècle au Père Noël !

     

    Mercredi 6 décembre, c’était jour de fête dans ma région, le Nord, mais aussi en Lorraine, Alsace et Franche-Comté, Champagne et Normandie, car Saint Nicolas était de passage pour offrir des cadeaux aux enfants. J’ai donc décidé de vous faire découvrir qui était le vrai Saint Nicolas de Myre, célébré chaque 6 décembre, et comment son culte et ses patronages divers en a fait le saint donateur de présents puis le Père Noël que nous connaissons aujourd’hui.

     

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)

     

     

    Nicolas de Myre fut un saint, qui n'a pas laissé de traités théologiques, qui n'a pas été martyrisé pour la foi et qui était encore bien peu connu avant le VIIe siècle. Il n’est d’ailleurs nommé pour la première fois que dans un panégyrique des années 440 attribué à Proclus, patriarche de Constantinople. Mais le plus ancien récit de sa vie, La vie, les œuvres, et les miracles de notre père saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie, a été composée vers 700 par Michel l’Archimandrite – c’est-à-dire le supérieur d’un monastère byzantin –, qui aurait utilisé un texte antérieur aujourd’hui perdu, dont on perçoit l’existence à travers des indications topographiques des IIIe-IVe siècles.

     

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Nicolas a vu le jour aux environs de 265 à Patare, un port naturel, principal centre de commerce et de stockage de céréales de la province de Lycie, au sud de l’Asie Mineure, l’actuelle Turquie, réputé pour son temple d’Apollon. Et grandit pendant la Petite paix de l’Église (260-303) où la petite communauté chrétienne, évangélisée dès le Ier siècle par Paul, s’était agrandie gagnant jusqu’aux agents de l’empire.

    Dans la Lycie, qui fut le domaine de ce dernier – celui-ci ayant d’ailleurs fait un passage à Myre et à Patare, qui sont les deux villes où vivra Nicolas –, Les Actes de Paul (et Thècle) atteste pour le IIe siècle la présence d’une église à Myre. Et à la fin du III siècle le père de 1'Eglise Méthode situait à Patare la scène de son dialogue Sur la Résurrection. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)La province compte ainsi au IVe siècle trois évêchés, tous distribués sur la côte, à Patare, Myre et Olympe, qui peut revendiquer pour évêque à la fin du IIIe siècle Méthode, qui a laissé de nombreux ouvrages. 

    Les inscriptions montrent toutefois, dans toute l’Asie Mineure, la vitalité du paganisme traditionnel, largement majoritaire dans beaucoup de cités. Ce que nous savons de la grande persécution le confirme : à quelques villes dans lesquelles le christianisme est largement implanté s’opposeront celles restées fidèles à la religion traditionnelle. La rivalité entre les cités, qui est alors un trait notable de la vie provinciale, a joué aussi dans le domaine religieux.

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Par contre, nous ne savons rien de son enfance, car les récits sur cette dernière ont été composés postérieurement, empruntés à la vie d’un homonyme, Nicolas de Sion, moine d’un monastère éponyme proche de Myre, devenu ensuite évêque de Pinara, qui vécut deux siècles après lui.

    Nicolas perdit peut-être très tôt ses parents, mais on ignore à quel milieu social il appartenait même s’il semble disposer de quelques moyens financiers. Nous ne savons rien non plus sur sa formation scolaire et l'orientation de ses études, mais il est probable qu’il a reçut une bonne éducation gréco-latine et a peut-être écouté les interventions du philosophe Méthode, évêque de la cité voisine d’Olympe, puis de Tyr.

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Le récit de Michel l’Archimandrite raconte alors le premier épisode de sa Vie qui a une certaine base historique. Le jeune Nicolas s’illustra par un geste de charité en faveur d’un voisin ruiné en offrant trois bourses d’or pour ses filles vierges, celui-ci ne pouvant constituer une dot et les marier, afin de leur épargner la prostitution, car à Patare comme dans beaucoup de sites portuaires les maisons de tolérance étaient nombreuses. De tels épisodes mettent en valeur les qualités qui caractérisent ce Saint, son amour du prochain et sa charité chrétienne, et concorde avec ce fait rapporté pour les évêques du IVe siècle Ambroise de Milan et Basile de Césarée. Ils ont pu être décisifs dans le choix des habitants de Myre qui l'ont pris pour évêque.

     

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)En 293, il se transporta à la cité de Myre (aujourd’hui Demre), proche de Patare. Myre était une cité prospère qui tirait sa fortune du commerce du murex (un molusque) et de la pourpre qui en était extraite, ainsi que du culte de la déesse Artémis. Myre bénéficiait également de la proximité du port d’Andriaque située sur des routes maritimes fréquentées en relation avec Alexandrie et Constantinople. Et de ce fait était très cosmopolite tel que l'atteste la présence d'une synagogue et d'églises.

    Vers 300, à la mort de l’évêque de la cité, Nicolas fut élu pour lui succéder probablement en présence du peuple qui peut ainsi faire entendre son adhésion, dans un esprit d’unanimité, l’élection épiscopale étant alors semblable à celle des magistrats municipaux. L'accession de Nicolas au rang d'évêque fut particulière puisque Michel l’Archimandrite prétend qu'il reçut cette dignité suite à un songe qu'avait fait un des évêques de l'assemblée de prières réunie dans la ville au lendemain de la mort de l'évêque local, Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)et qu'il passa directement de l'état laïque à l'épiscopat, prouesse que l'Église ne reconnaît que pour trois saints seulement : Nicolas, Sévère et Ambroise. En fait, le récit de l'élection d'un évêque, inspirée par Dieu (le premier qui pénètrera dans l'église, au matin) - de même que la légende identique accompagnant 1'élection à l'épiscopat de Saint Ambroise, — est l'expression hagiographique d'un événement qui, à partir du IVe siècle, devient de plus en plus rare et apparaît extraordinaire: l'élévation d'un laïc au rang d'évêque. Le choix était probablement du à la réputation de Nicolas, dont la cité espérait profiter, et aussi à sa fortune personnelle, qui importait de plus en plus avec le rôle social que gagne l'évêque dès la fin du IIIe siècle. L'élection d'Ambroise de Milan en est révélatrice tout comme celle plus tard de Martin de Tours.

    Et Nicolas était probablement marié, comme la majorité des évêques des provinces orientales avant le développement du monachisme. En tant qu’évêque Nicolas cumule tous les pouvoirs au sein de ma communauté, dont il est le chef. Outre, que c’est à lui de baptiser, de présider et d’offrir l’eucharistie, d’accorder la réconciliation aux pénitents, il prêche et est donc responsable de la doctrine. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Nous savons, grâce aux écrits d’André de Crète et de Jean Damascène, que sa vie spirituelle était fermement enracinée dans les principes de l’orthodoxie, à savoir l'enseignement de la Trinité, qu’il proclamait à ses ouailles, qui était particulièrement exposé à diverses déviations : il est certain que Nicolas a connu l'hérésie de Sabellios (début du IIIe siècle) dans laquelle la Trinité était définie comme une unique Personne avec des modalités différentes. L’arianisme n’était pas encore apparu. Nicolas exerce aussi probablement un contrôle sur les finances de la communauté, mais aussi sur la vie concrète de ses membres. Dans ce cadre, il doit assister ses fidèles dans les temps d’épreuve (persécutions, pestes, captivités), consacrer du temps à arbitrer leurs conflits (audience episcopale), les aider en cas de nécessité, le rôle social de l’évêque étant déjà très marqué. Un patronage épiscopal, qui emprunte à l’évergétisme municipal, se développe alors, prenant le relais de celui des décurions, les charges municipales connaissant une désaffection à partir de la fin du IIIe siècle.

     

     

     

    Le début de l'épiscopat de Saint Nicolas tombe très vraisemblablement au temps du règne de l'empereur Dioclétien (284-305). Comme on le sait, Dioclétien eut une attitude tolérante vis à vis des chrétiens jusqu'en 303. Puis il commença la dernière vague de persécutions (303-311), poussé en cela par son impérial adjoint Maximien ; elle dure selon les régions en Orient jusqu’en 311-313. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)On ne connaît pas son étendue sur les chrétiens de Lycie, bien que Méthode d’Olympe subit le martyre et mourut en 313. Il est plus probable que ces derniers furent épargnés, car la province était sous la juridiction d’un haut personnage appelé Licinius, qui était monothéiste et tolérant sur le plan religieux. Nicolas et ses fidèles purent donc exercer leur culte, mais le plus discrètement possible, dans une semi-clandestinité, car se révéler chrétien trop ouvertement était évidemment des plus dangereux. Une plainte des villes de la Lycie - où se situe Myre - et de la Pamphylie sur les « activités détestables des athées [chrétiens] », probablement à l'automne 311, montre que la cohabitation ne fut pas facile même après que l’édit de Sardique de l’empereur Galère arrêta pour un temps la persécution surtout après que Maximin II Daia s’empara de l’Asie Mineure où il encouragea les villes et les provinces à demander l’expulsion des chrétiens avant de poursuivre les dirigeants chrétiens à la fin de l’année 311.  

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Et, en homme d’action, plus intéressé par le bien-être du troupeau dont il avait la responsabilité, Nicolas s’est entièrement consacré à son peuple dans cette période troublée de persécutions religieuses, cherchant à maintenir la tolérance des autorités romaines, pendant que l’effort de guerre nécessaire pour contenir les invasions ruinait l’économie. Il s’illustra ainsi comme père nourricier lors d’une famine qui a frappée la cité en 311 et 312, faisant le nécessaire pour obtenir la livraison de grains de blé d’un navire venant d’Alexandrie afin de permettre à la population affamée de se nourrir – d’autres placent l’événement en 333, moment d’une autre famine, car dans le récit le navire vient livrer du blé à Constantinople car la ville devient la capitale impériale en 330.

    Il connut ensuite la liberté de l’église après 313 avec l’arrivée au pouvoir de Constantin qui se convertit et promulgua l’édit de tolérance de Milan  même si l'Orient souffre encore quelque temps de la querelle opposant Licinius à Constantin entre 313 et 324. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Et, reprenant son activité apostolique, il est donc témoin de la conversion de l’empire dans une Église encore très jeune au cours des années de l’Edit de Milan et du Concile de Nicée (325), qui bénéficie des faveurs de Constantin : droit d'affranchir les esclaves accordé à l'église (316), droit de justice accordé aux évêques (318) droit de recevoir des legs (321), loi sur la sainteté du dimanche (321), interdiction d'obliger les chrétiens à célébrer les sacrifices. 

     

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Et, qui de ce fait, est sujette, à partir de 317, aux controverses internes au sujet de la Trinité provoquée par le prêtre Arius d’Alexandrie, dont la doctrine, l’arianisme, soutenait que Jésus ne peut être aussi pleinement Dieu que le Père, puisqu'il a été engendré par lui, auxquelles l’évêque de Myre participa. C’est pour y mettre fin qu’en 325 Constantin réunit, sous son égide, près de 300 évêques au premier concile œcuménique de Nicée, non loin de Constantinople, future nouvelle capitale inaugurée en 330, où furent élaborés le Credo et le dogme de la Trinité. Patare est la seule communauté lycienne à envoyer un évêque au concile de Nicée.

    Le nom de Nicolas de Myre ne figure pas dans la plus ancienne liste retrouvée des Pères du grand concile et il y a été ajouté au début du VIe siècle, se voyant ainsi rattaché à la proclamation du dogme de la divinité du Christ, au point même que l'imagination des hagiographes lui a attribué toute une série d'évènements merveilleux pendant ce Concile : Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)il aurait giflé Arius en personne et convaincu l'évêque Théognios de Nicée, qui, pourtant appartient aux signataires historiquement documentés, de la justesse du point de vue nicéen contre Arius.

    Même s’il ne fut pas présent, il est certain qu’il s’illustra comme l’un des promoteurs les plus actifs des décisions du concile, ce qui explique la fréquence du chiffre trois, évoquant la Trinité, dans sa Vie : il sauve trois vierges de la prostitution, trois soldats de la prison et trois jeune hommes du bourreau – ces deux exemples seront évoquées plus bas. Adversaire résolu du paganisme et de l’hérésie arienne, il marque ainsi l’engagement de l’Église militante dans son temps, et s’impose comme un exemple de combat pour la foi par-delà la paix politique.

     

     

     

    Cet engagement dans le temps de l’Église militante dans le temps n’était pas que religieux, du fait des nouvelles tâches judiciaires des évêques et de la bienveillance personnelle de l’empereur Constantin envers les hommes d’Église, celui-ci comptant parmi ses conseillers, Ossius de Cordoue. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Ainsi, en 327, des soldats provoquèrent une émeute à Andriaque et Nicolas arrive à y rétablir l’ordre. On voulut faire porter à tort la responsabilité des troubles à trois jeunes de la ville, qui furent injustement condamnés à mort, mais, Nicolas, usant de son droit d’appel accordé par l’empereur, les sauva de la décapitation. Plus tard, trois jeunes officiers de la garde impériale, Ursus, Erpilion et Népotien, qui avaient vaillamment repoussés les Goths sur les rives du Danube, suscitèrent, à leur retour triomphal à Constantinople, des jalousies de la cour et furent accusés de complot par le préfet de la ville, Ablabios. Ayant assisté au sauvetage précédent, ils ont demandé à Nicolas de faire la même chose lorsqu’ils firent face à la mort. Celui-ci convainquit l’empereur Constantin de leur innocence.

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Peut-être cette intervention à Constantinople correspond-t-il au même voyage qu’il entreprend dans la capitale impériale en 332 – il est, en effet, peu probable tel que le rapporte le récit de Michel l’Archimandrite que le sauvetage des trois officiers ce soit réalisé sans la présence effective du l’évêque de Myre (prière fervente des trois officiers, suivit de la présence du saint dans un rêve à l’empereur, qui le persuade de leur innocence) – aussi auprès de l’empereur. Il a obtenu à l’occasion une importante réduction d’impôts pour toute la province.

    Apprécié de son vivant même, Nicolas s’imposa aussi comme un personnage au fort tempérament, luttant contre les démons – en fait tel qu’on peut le voir dans sa Vie dans un épisode qui suit la destruction du temple d’Artémis, les divinités païennes – et, à son initiative, après quelques temples plus petits, le temple d’Artémis de Myre est détruit en 333. Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Il n’est guère probable qu’il soit allé jusqu’à le faire de ses propres mains tel que le révèle sa Vie. En cela, il est dans la droite ligne de la politique de Constantin, qui, à partir de 324, prend ses distances avec les païens : il leur interdit les sacrifices sanglants, ce qui empêche de sceller une invocation, confisque les biens des temples et laisse la situation se dégrader peu à peu, laissant le paganisme mourir de sa belle mort. Mais il est aussi probable que la destruction du Temple d’Artémis n’est eut lieu qu’après 380 étant donné l’environnement majoritairement païen de la cité lycienne.

     

     

     

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Nicolas mourut probablement vers 335, un 6 décembre, qui sera désormais le jour de sa principale fête. En effet, n’étant mentionné ni par Athanase d’Alexandrie, ni par Saint Jerôme, ni par les écrivains des IVe et Ve siècles, la célébrité du Saint était limitée à Myre ou, en tout cas, à la Lycie. Si Nicolas avait vécu jusqu'en 343 – datation de l’Archidiacre Jean, dont la source ne peut être identifié –, et qu'il eût en réalité défendu sa foi orthodoxe, alors Athanase aurait très certainement mentionné son nom.

    Nicolas de Myre, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (1)Il n’a pas été inhumé dans sa cathédrale, mais à quelques kilomètres à l’extérieur de la ville, sur la route menant à Andriaque, dans un secteur réservé aux sépultures des martyrs. Une basilique a été érigée sur sa tombe, mentionnée dans les textes dès 530, car, dès sa mort, celle-ci devient un lieu de pèlerinage.

     

     

     


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  • Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)

     

    Le culte de saint Nicolas s’étendit en Orient, au point que sa popularité est déjà réelle au VIe siècle à Constantinople, qui eut jusqu'à 25 églises lui étant dédiées, et dans l'Église d'Orient, allant de la Syrie à la Palestine, puis l’Égypte, avant de gagner les Balkans, puis se répandit en Europe, bien que son culte soit déjà pratiqué à Rome au VIIe siècle par des moines orientaux, dès le VIIIe siècle, grâce aux moines orthodoxes qui cherchaient à fuir les persécutions des iconoclastes, puis en Russie.

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)On écrivit alors de nombreux hymnes et récits hagiographiques, tel la La vie, les œuvres, et les miracles de notre père saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie de Michel l’Archimandrite, en son honneur et des miracles lui furent attribués. Ces récits exaltent sa générosité, ses dons de guérisseur ; des vertus miraculeuses sont aussi prêtées à ses reliques, qui entretiennent la ferveur de son culte. Cela démontre que déjà dans la tradition byzantine il s’agit sans conteste d’un culte spécifique qui honore les vertus de bonté et de miséricorde inhérentes au christianisme.

     

    Et, comme beaucoup de ces miracles avait trait à la mer, le saint fut rapidement promu en Orient protecteur des négociants, marins, voyageurs, soldats, galériens, captifs et aussi de la Grèce – En 1910, dans ce pays, sur 4 637 églises, 359 avaient saint Nicolas comme patron – et de la Russie, dont il devint aussi un des patrons avec saint André : dans l'imagination populaire, il y devint l'héritier de Mikoula, le dieu de la Moisson, « qui remplacera Dieu quand Dieu sera trop vieux ».

     

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Au Moyen Âge, des marchands originaires des Pouilles récupérèrent ses ossements, probablement à la barbe des Vénitiens, officiellement pour les soustraire aux Turcs Seldjoukides qui ont chassé les chrétiens d’Anatolie. Ils furent ramenés à Bari au sud de l’Italie en 1087, où sera érigée une basilique, à tel point qu’à la fin du XIe siècle, cette ville accueille l'un des pèlerinages les plus importants de l'Occident, étape de tout voyage vers la Terre sainte, son culte se propageant alors vraisemblablement en Europe par les croisades.

     

    De retour de croisade, en 1098, un certain Aubert emporte de Bari un doigt du saint jusqu'à Saint-Nicolas-de-Port en Lorraine ; la légende de Saint-Nicolas-de-Port est née qui deviendra un nouveau centre de pèlerinage, tout San Nicolò al Lido à Venise, où les marins vénitiens auraient transféré les restes des reliques du saint, dont ils se seraient emparés à Myre, en 1100, version bien sur contestée par Bari

     

     Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)À partir de là, de manière constante, des apparitions de Nicolas et des demandes d’intercession vont se multiplier si bien qu'à partir du XIIe siècle, saint Nicolas connaît une popularité considérable, d'abord en Italie, avant de se diffuser, surtout au Nord des Alpes, en Lorraine, dont il deviendra le patron en 1477, dans la France de l'Est, les Flandres belges et françaises, le Luxembourg, et dans l'Allemagne rhénane, en Suisse Orientale, et jusqu’en Angleterre et vers la Baltique.

     

     

    Ce n'est pas pour rien que son culte se développe alors avec un tel succès : à travers la défense des faibles et la promotion de la générosité envers les plus vulnérables, en rendant la présence du diable contenue toutefois par le charisme du saint, rejaillissent en contrepoints d'autres idéaux comme la liberté de commerce, la protection des échanges financier et du capital, la libre juridiction voire la valorisation de la femme, qui sont les véritables enjeux du patronage de Nicolas qui devint ainsi protecteur des filles à marier, des parfumeurs (par un jeu de mots entre Myre et myrrhe), des apothicaires. Raison pour laquelle il est toujours associé aux villes marchandes. Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Et probablement aussi du culte considérable du saint considéré comme le patron des marins que lui voua la Grande-Bretagne, après la Grèce, où les églises en l'honneur de l'évêque de Myre se multiplièrent. 

     

    On comprend dès lors la vénération du peuple à son égard. En dehors d'Italie, plus de deux milles cents sanctuaires lui ont été dédiés entre le XIe et le XVIe siècle dans l’est de la France (Lorraine, Alsace), en Belgique, au Luxembourg, en Angleterre, en Suède, au Danemark, en Islande, en Suisse, en Allemagne. Et le jour de sa fête l'effervescence populaire se manifeste lors des célébrations liturgiques, grâce notamment aux représentations de mystères (Le Jeu de saint Nicolas de Jehan Bodel, Arras, XIIIe siècle). Et aussi parce que Saint Nicolas devient le patron des enfants dans les écoles monastiques et cathédrales, attestée dès le XIIe siècle dans le Nord de la France, avec la formation entre le XIe et XIIe siècle de ces écoles, inspiré par la Réforme grégorienne et qui deviendront de véritables centres de formation des fonctionnaires des États européens. Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Rien d’étonnant donc à ce qu’au XIIIe siècle, saint Bonaventure canonise la légende des trois enfants passés au saloir qui n’est en fait qu’une déformation française – la première attestation date de 1175 – des récits concernant le sauvetage des trois officiers impériaux et des trois jeunes hommes. La vénération à l'égard de saint Nicolas va alors changer de forme dès le XIIe siècle, des religieuses françaises offrant déjà le 6 décembre des bonbons et des cadeaux aux portes des enfants pauvres. Et, c'est aussi, au XIIIe siècle, qu'apparaît l'élection par les écoliers de l'un d'eux pour jouer le rôle d'évêque des enfants (un jeune clerc qui n'a pas encore reçu les ordres majeurs) ou des innocents dans la plupart des cathédrales, aussi bien dans les pays germaniques qu'en France (le pape Colas) et en Angleterre, à la Saint Nicolas, la coutume pouvant se prononcer jusqu'à la fête des Saints Innocents, le 28 décembre. Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Les cortèges de ces derniers, typique des moments d'inversion sociale propre à un Carnaval, sont sans doute à l'origine des tournées de Saint Nicolas.

     

     

     

    Mais ce n'est qu'au XVe siècle que le bon évêque devint un saint donateur, sa fête prenant une telle place par rapport aux autres du temps de l'Avent que pour la première fois en 1450 en Angleterre, l'évêque des enfants reçoit sa nouvelle appellation d'évêque de la Saint Nicolas Progressivement, le don de petits présents aux enfants s'est banalisé au XVe-XVIe siècle le 6 décembre, jour de la saint Nicolas, sous forme alimentaire (friandises et des noisettes) déposées dans les souliers, achetés dans les foires et marchés de Noël, notamment dans le fameux Christkindelsmärik de Strasbourg (marché de l’enfant Jésus), qui, avant 1570, était un marché de la Saint-Nicolas.

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Si bien qu’en 1535, Martin Luther consignait dans son carnet le passage de saint Nicolas et de ses cadeaux et qu’en 1552, lors du siège de Metz, l’empereur Charles Quint sert à figurer le Père Fouettard, double négatif de Nicolas, protecteur des enfants.

     

    Mais les cortèges carnavalesques du l'évêque de la Saint Nicolas qui accompagne la fête ne faisait pas l'unanimité en Europe ; Luther en stigmatise d'ailleurs les pratiques ainsi que les autorités ecclésiastiques catholiques.

     

     

     

    Après la Réforme, au XVIe siècle, le culte de saint Nicolas fut interdit (comme celui de tous les autres saints) dans plusieurs pays d’Europe et le saint donateur fut remplacé par l’Enfant Jésus (Christkindl) en Allemagne. La Contre-Réforme élimine aussi Saint Nicolas au profit de l’Enfant Jésus, à son tour distributeur de cadeaux aux enfants d’Alsace et de l’Allemagne catholique. La principale raison en est sans doute les troubles dans l’espace public des tournées de l’évêque de la Saint Nicolas.

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Mais son culte reste vivace dans certaines régions d’Europe du Nord, les tournées et les cortèges de l'évêque de la Nicolas étant attestées à Londres en 1556 par une habitante en colère contre le « Saint Nicolas Papiste », et leur interdiction au XVIIe siècle au Mecklembourg, par le duc Gustav Adolf. Ces pratiques étant difficilement éradicables, d'autres choisirent de les canaliser, tels à Fribourg, où une ordonnance scolaire relative à la Sainte Catherine de 1577 et un document de la fin du XVIIIe siècle montre que l'élection de l'évêque de la Saint Nicolas est une pratique d'inversion sociale qui est fortement surveillé et canalisé par les autorités municipales. Il a aussi survécu sous des formes plus laïcisés avec le Samichlaus en Suisse Orientale et, surtout, aux Pays-Bas, où les protestants calvinistes hollandais continuèrent de fêter la Sinter Klaas (traduction flamande de Saint-Nicolas) le 6 décembre.

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)C’est d’ailleurs, dans une toile du peintre néerlandais Jan Steen, la Fête de Saint Nicolas (1668), que l’on a une des premières attestations de l’offre par le saint d’autres cadeaux qu’alimentaires et qui ne concerne encore que les enfants de notables (des jouets en bois et des poupées) dans des sabots mis à l’entrée. Mais il punit les enfants encore seuls. Ses valets négatifs et punisseurs, le Zwarete Piet (Pierre le Noir) hollandais, dit le More, le Père Fouettard lorrain, incarnation de Charles Quint, le More wallon, le Knecht Ruprecht (Valet Rupercht) allemand, le Hans Trapp alsacien, le Schmutzli de Suisse Alémanique le Krampuss autrichien ou le Pelznickel rhénan, vêtus de peaux de bêtes et chaussé de paille, ou positifs, tel la Chistkindl féminine, la Dame Noël, avatar de Sainte Lucie, ou les Anges alsaciens et allemands, voient le jour progressivement le jour entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle, notamment par à l’action de la Réforme, et aussi des Jésuites et des frères des écoles chrétiennes, amateurs des punitions corporelles même si ici c’est par le biais de la crainte superstitieuse du Père fouettard et de son bâton.

     

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Les Hollandais apportèrent ensuite le culte du saint bien laïcisé avec eux lorsqu’ils fondèrent en 1614 la Nouvelle-Amsterdam, rebaptisée New York en 1667 ; progressivement, le Sinter Klaas flamand devient Santa Claus en anglais. La proximité entre la Saint-Nicolas et la fête de Noël conduisent petit à petit au début du XIXe siècle saint Nicolas de Myre, monté sur son âne, à se transformer en Père Noël du Pôle Nord, tiré par ses rennes, notamment dans des œuvres littéraires (Washington Irving, 1809, ou Clement Clarke Moore, 1823), et parce que les Etats américains officialisent la célébration de la Saint Nicolas le jour de Noël à partir de 1836. Il commence également à arborer sa tenue de couleur rouge lorsque Thomas Nast en fait un héros nordiste de la Guerre de Sécession en 1863.

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)C’est aussi au début du XIXe siècle, que l’on trouve des traces du passage de Saint Nicolas en France dans la Meurthe, qui va ensuite s’étendre à tout le pays dans la vague des « saints patriotes » après la guerre de 1870, lorsqu’environ 200 000 Alsaciens et Lorrains quittèrent leur région pour venir s'installer en France de l'intérieur, et dans les provinces proches, comme la Bourgogne. Celui-ci est, alors, accompagné par le « Bonhomme Noël », apparu en 1897, qui accompagne encore en 1900 Saint Nicolas, ayant fait en 1912 une entrée triomphale au grand magasin parisien, Le Printemps, avant de le concurrencer en ce temps de laïcisation des écoles publiques.

     

    Tandis que, réduite au prétexte commercial et publicitaire par les grands magasins au tout début du XXe siècle et immortalisée par les campagnes publicitaires d’Haddon Sundblom à partir de 1931 pour une célèbre marque de soda, Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)la figure américaine de Santa Claus rejoint alors la Grande-Bretagne, popularisé par l’illustrateur John Tenniel à partir de 1896 puis l’Europe, rapportée par les soldats américains à l’issue de la Seconde guerre mondiale. Il deviendra omniprésent dans l’espace public, devenu un des symboles des Trente Glorieuses qui marque le retour à la prospérité et la naissance de la société  de consommation actuelle. Le cadeau de Noël en est devenu un marqueur et, en France, cela a été illustré par deux faits, montrant que, depuis la guerre, les étrennes de Noël offertes par le Saint Nicolas américain la nuit de Noël sont entrés dans les mœurs : le succès de la chanson de Tino Rossi, Petit Papa Noël (1946), et le bûcher de son effigie à Dijon en 1951.

     

     

     

    Cependant, il laissera Saint Nicolas continuer à enchanter les enfants allemands, hollandais, luxembourgeois, suisses, flamands et lorrains qui, espèrent avec la même ferveur, le 6 décembre, le saint. Il y est de tradition d’organiser chaque année le passage du saint dans les villes et les villages où il vient distribuer des cadeaux (le plus souvent sous la forme de pains d’épice).

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Pour les petits Hollandais, il arrive d'Espagne en bateau, accompagné de Pierre le Noir. Accueilli en grande pompe par le maire d'Amsterdam, parfois même par le roi, il fait ensuite un tour de ville à cheval. La même pratique se déroule en Belgique flamande, où le saint vient également en bateau d’Espagne. En Allemagne aussi, saint Nicolas - appelé Klausenmann, Niklo ou Sunder Klaas - voyage en compagnie de Ruprecht, Hans Trapp, Krampuss ou Pelznickel. Brandissant un bâton pour en châtier les mauvais sujets, ce père fouettard assume les punitions, laissant au saint la distribution des cadeaux et des bienfaits.

     

    À Fribourg en Suisse, ville dont saint Nicolas est le patron, se poursuit aujourd’hui selon un rituel mis en place en 1906 : le saint et ses acolytes fouettards, incarnés par des collégiens sont conduit par un cortège à travers les rues de la ville, moment de liesse populaire qui culmine avec l’apparition de Nicolas et ses accompagnateurs (les « pères Fouettard ») sur le balcon de la cathédrale (dédiée justement à saint Nicolas), où le faux évêque de Myre prononce un discours avant de disparaître au milieu d’un nuage de fumigènes rouges. Saint Nicolas reste aussi encore très plus populaire dans le Nord et l'Est de la France.

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Dans les villes et villages, les allées et venues de Saint Nicolas sont largement annoncées et commentées par la presse locale. Les jours qui précédent le grand jour de sa fête, le bon évêque est l'hôte de marque des hôpitaux, maisons, de retraites ou écoles maternelles. Les enfants, sur les places et dans les rues, se pressent sur son passage, surveillent les moindres faits et gestes de l'illustre saint et la foule toute entière lui réserve un accueil des plus chaleureux, car, en Lorraine (Nancy, Metz, Épinal, Bar-le-Duc ou encore Verdun), dans les Flandres françaises, dans le Hainaut français, l'Artois, et la Belgique, Saint Nicolas défile sur différents chars dans les rues le 6 décembre avec le Père Fouettard, et parfois des géants, et offre des friandises aux enfants. Il passe aussi aux portes, dans les villages, afin de rendre visite aux enfants. C'est souvent l'occasion, même dans les communes les plus modestes, d'organiser quelques festivités pour les enfants du village. 

     

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Et, en Lorraine, Champagne, Normandie, en Flandre, et dans les régions d’Europe qui le vénère, que le saint vienne en personne ou non, les enfants, confiants, placent le soir leurs souliers près de la cheminée ou devant la porte, avec une poignée de foin ou des carottes pour l’âne et un verre de lait pour le saint. Et pendant, la nuit, le saint laisse des cadeaux dans ces derniers, qui sont essentiellement alimentaires — noix, pommes, oranges, pains d'épices ou massepains —, et les réjouissent le lendemain depuis longtemps.

     

    Bien entendu ces cadeaux sont aussi très divers car, outre les pains d’épices avec image représentant l’évêque soit seul, soit monté sur sa bourrique, on compte dans le Nord de la France et en Belgique des chocolats, des spéculoos et des bonbons, aussi en Alsace, en Franche-Comté et dans les Vosges, des bonshommes briochés (mannele ou mannela ou Jean Bonhomme, Coualé). Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)Et parfois en Lorraine des marrons ou des bonbons de réglisse appelés crottes de bique qui figure les crottes de l’âne, coutume déjà relevé au XVIe siècle. Et, ils ne sont pas qu’alimentaires, à partir du moment où l’offre des jouets et des poupées aux notables du XVIIe siècle commença à toucher un public plus populaire au début du XXe siècle. On envoie aussi des cartes aux enfants le jour de la Saint Nicolas. 

     

    Mais, heureusement pour les enfants, depuis les années 1960, les punitions corporelles ne sont plus de mise et les différents pères fouettards sont devenus un groupe de bouffons accompagnant Saint Nicolas. Notamment aux Pays-Bas la justice néerlandaise, sollicitée par les associations antiracistes, en a conclu que Zwarte Piet, dont la première représentation dans un livre de 1850 en lien avec le passé colonial est celle d’un négrillon au service d’un maître blanc, était un « stéréotype négatif des personnes à la peau noire », ordonnant au maire d’Amsterdam de modifier l'image de ce personnage lors des festivités de la Saint-Nicolas.

     

     

     

    Bien entendu, Saint Nicolas ne vous a pas oublié. Il est passé avec son âne et le Père Fouettard déposez dans les souliers de votre cheminée virtuelle deux cadeaux :

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)

     

     

    - Le premier est ceux qu’offrent le saint dans ma région, le Nord, et en Belgique, c’est-à-dire un chocolat représentant le bon évêque, des oranges, des noix et des bonbons ;

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)

     

     

    - Le second est celui qu’offre le saint dans l’Est de la France, un bonhomme brioché, qui représente aussi le bon évêque, que l’on nomme mannele ou mannela en Alsace, Jean Bonhomme en Franche-Comté ou Coualé dans les Vosges.

     

     

    Saint Nicolas, de l'évêque de Myre au Père Noël ! (2)

     

     

    Je suis sur que cet article vous aura appris plein de choses intéressantes sur Saint Nicolas et peut-être vous aura-t-elle donné envie d’étendre son culte festif en dehors du Nord et de l’Est de la France.

     

     

     

     


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  • Petit guide pour la Sainte Lucie !

     

    Aujourd'hui, je vais écrire un article afin de vous souhaitez à toutes et à tous une très bonne et joyeuse Sainte Lucie ! Et, au passage, je vais vous en apprendre un peu plus sur cette dernière et sur sa fête dans ce petit guide qui vous inspirera peut-être pour l’année prochaine. Mais, vous me connaissez, je ne traiterai pas de l'hagiographie mais de la personne réelle qu'aurait pu être la vierge martyre, Lucie de Syracuse, qui a donné son nom à la fête, célébré le jour de son martyre, tous les 13 décembre.

     

     

    Petit guide pour la Sainte Lucie !

     

     

    Tout comme pour sa consœur Barbara d'Édesse, on sait très peu de choses sures sur Lucie de Syracuse, autre sainte de l'Avent que l'on célèbre aujourd'hui et qui forme une triade avec Nicolas, évêque de Myre, que l'on a célébrer le 6 décembre.

     

     

     

    Petit guide pour la Sainte Lucie !La plus ancienne attestation du culte de cette sainte est une inscription datant de l'an 400, retrouvée en juin 1894 dans la catacombe Saint-Jean de Syracuse, en l'honneur d'une matrone chrétienne dénommé Euschia, qui mourut le jour de la Sainte Lucie : « A Euschia l'irréprochable, qui, honnêtement et noblement, vécut plus ou moins 25 ans. Elle mourut le jour de la fête de ma Dame Lucie pour qui il n'est pas nécessaire de prononcer l'éloge, chrétienne fidèle et parfaite, agréable à son époux pour toute sa grâce et affable. » Ce qui démontre que, dès la fin  du IVe siècle, un culte, au moins local, s'est développé, même si son premier martyrium, lieu où furent déposés ses reliques, ne vit le jour qu'au Ve siècle. Le premier document a évoqué son martyr, les Actes des Martyrs, datent également de la fin du Ve siècle. C'est là que l'on trouve la forme la plus ancienne de sa Passio sans les rajouts effectués entre les VIe et VIIe siècle avec la diffusion de son culte en Europe ; celle-ci est fortement inspirée par celle d'Agathe de Catane, qui fut probablement rédigée à la même période, et a tout du roman hagiographique. Lucie y est présenté issue d'une bonne famille de l'aristocratie sicilienne, d'ascendance romaine par son père, fidèle d'Agathe de Catane et vierge, qui, a donné ses biens aux pauvres et subit le martyre lors de la grande persécution de Dioclétien, le 13 décembre 304, peu de temps avant l'abdication de l'auguste d'Occident Maximien, le 1er mai 305.

     

     

     

    Ce qui ne veut pas dire que certaines informations de sa Passio ne contiennent pas des informations historiques nous permettant de retrouver qui fut la véritable Lucie de Syracuse.

     

    Petit guide pour la Sainte Lucie !Il faut d'abord savoir que le Christianisme n'apparaît en Sicile qu'au début du IIIe siècle, mais, vers 250, ainsi qu'en atteste une lettre envoyée de Rome à Cyprien, évêque de Carthage, l'église de Sicile semble déjà être assez organisée et liée à Rome pour subir la persécution de l'empereur Dèce (250-253), tel qu'en atteste la Passio d'Agathe de Catane, et en subir les conséquences avec relapses, ceux qui ont abjurés leur foi, et des lapsi, ceux qui n'ont pas cédé. Peut-être existait-il déjà un évêché à Syracuse mais on n'en a pas trace d'un évêque avant sa convocation par l'empereur Constantin pour le concile d'Arles en 314. De plus, l'île se distingue par la présence importante de figures féminines de sainteté.

     

     

     

    Il est fort probable tel que l'affirme sa Passio que Lucie soit né dans la prestigieuse cité de Syracuse vers 283 et qu'elle fut une membre du sommet de la hiérarchie romaine, celle des honestiores, les puissants, sa famille ayant une situation aisée. Son père aurait même pu être un descendant des sénateurs romains venus s'établir sur l'île entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle ap. J.-C. et sa mère, qui a le nom grec d'Eutychia, une descendante des grands propriétaires (latifondiaires) grecs qui géraient leurs domaines pour eux, gardant ainsi le pouvoir sur l'île. Petit guide pour la Sainte Lucie !Ses parents devaient probablement posséder de grands domaines agricoles (latifundia) soit sur la côte orientale de l'île et plus à l'intérieur de l'île et peut-être faisait partie de l'ordre des décurions, la famille ayant exercé des charges administratives dans la cité de Syracuse. Ils étaient peut-être aussi devenus chrétiens bénéficiant de la Petite Paix de l'Eglise (260-303).

     

    Lucie a probablement vu le jour dans une famille où elle n'était pas le seul enfant – sinon ses parents n'auraient pas accepté qu'elle rejoigne l'ordre des Vierges –, et vu son niveau social, a due bénéficier d'une très bonne éducation, probablement donné par un percepteur, afin de lui assurer un bon mariage et aussi lui permettre de gérer des biens - vu que les romaines hérités -, une maison, bien que les femmes aisées n'aient pas besoin de travailler - les esclaves s'en chargeait, celles-ci ne s'occupant que d'élever les enfants et de broder le textile - afin de devenir une bonne matrone. Elle parlait sans doute le grec, la langue de l'île, et le latin, la langue de l'empire.

     

     

    Après une catéchèse qui durait à peu près 2 voir 3 ans, elle reçut probablement le baptême adulte, tel que c'était la pratique jusqu'à fin du IVe siècle-début Ve siècle. Elle fit peut-être, suite à un vœu et non pour guérir les yeux de sa mère malade comme l'affirme sa Passio, le pèlerinage jusqu'au lieu du supplice d'Agathe de Catane – là où fut élevé son martyrium à la fin du Ve siècle ? En 301 comme dans sa Passio ? Ou plus tôt ? La deuxième solution doit être privilégiée et expliquerait pourquoi elle était accompagnée par des membres de sa famille, dont sa mère Eutychia. C'est alors qu'elle aurait rompu avec sa famille – raison pour laquelle on n'en entendu plus parler dans sa Passio et qu'elle n'intervient pas dans son procès – et s'engagea dans une vie chaste si ce n'est ascétique, dans le jeûne, la prière et la lecture de la Bible, donnant ainsi sa fortune aux pauvres (humiliores, faibles) – Petit guide pour la Sainte Lucie !comportement très proches des autres martyrs chrétiens en Italie, en Espagne et en Afrique, la grande persécution de Dioclétien (303-311).

     

    Elle le fit soit d'une manière isolée, ce qui est peu probable vu que l'érémitisme n'apparaît réellement qu'à la fin du IIIe siècle en Syrie-Palestine, soit dans un groupe de femmes, ce qui est plus authentique vu l'insistance dans sa Passio sur sa virginité. En effet, il est possible qu'ait est intégrée l'ordre des vierges, qui adoptent une vie d'ascétisme et de chasteté se basant sur l'enseignement évangélique, mais sans s'isoler du reste du monde. Cet ordre fut particulièrement revendicatif et eut un rôle très important dans les communautés chrétiennes. Ce fut probablement le cas de Lucie tel que le montre son procès à Syracuse. Était-elle fiancée ? C'est possible mais il est envisageable que ces fiançailles supposées aient été créés par l'auteur de sa Passio afin d'évoquer les ruptures de fiançailles et de mariages qui eurent lieu dans les élites greco-romaines au IVe siècle du fait du Christianisme.

     

     

     

    Lucie aurait probablement vécut tranquillement sa vie avec ses consœurs vierges, très intégrées dans la vie de la communauté chrétienne et de la cité de Syracuse, sans le démarrage de la grande persécution de Dioclétien avec les quatre édits de février 303 à janvier-février 304 afin de rétablir l'ordre moral et les valeurs traditionnelles que les disciples du Christ perturbaient et contestaient. En Occident, c'est l'autre Auguste Maximien qui est chargé de l'appliquer en Italie et en Espagne. Petit guide pour la Sainte Lucie !Les autorités locales mettent alors en place ces édits, notamment le quatrième qui, entre janvier et février 304, impose aux chrétiens dans chaque ville de sacrifier aux idoles, les récalcitrants sont exécutés ou condamnés aux travaux forcés dans les mines. Si bien qu'en Italie, comme en Afrique, ont mit en place des «journées de sacrifice d'encens».

     

    Á cette occasion, certains chrétiens de Sicile semblent avoir été extrêmement exaltés ainsi qu'en témoigne les Passio de Lucie et d'Euplus de Catane, recueilli également par les Actes des martyrs, allant peut-être jusqu'à la provocation comme  ce fut le cas pour Crispine de Thagura en Afrique. Lucie a ainsi pu confesser sa foi de manière très provocatrice pour les autorités en refusant le sacrifice, en voulant empêcher ou interrompre la célébration d'un sacrifice, en détruisant une idole, en assaillant le gouverneur – très présent dans cette Passio –, en déchirant l'édit impérial, ou en jetant les tablettes sur lesquelles étaient les noms de chrétiens. On utilisa peut-être la torture (flagellation, écorchement) pour la faire céder les récalcitrants comme les autres récalcitrants, mais, fut finalement condamnée, du fait de sa conviction, pour cette opposition ouverte à l'édit sans d'ailleurs qu'elle ne fit preuve d'aucune résistance.

     

    Petit guide pour la Sainte Lucie !Le jeune martyr volontaire Euplos fut  lui aussi exécuté aussi à Catane pour avoir refusé de remettre des livres le 12 août 304, l'exécution de Lucie aura lieu le 12 décembre de la même année. Les choses se calmèrent en 305 avec l'abdication de son titre d'auguste de Maximien.

     

     

     

    Mais, sans le savoir, ce dernier allait être faire naître un culte promis à un grand avenir qui de Syracuse, dont elle devint la patronne, se répandra à Rome vers le VIe siècle (vers 521-532, groupe des vierges martyres, à Sant'Apollinare Nuovo de Ravenne), puis, dans toute l'Italie au VIIe-VIIIe siècle, en Grande-Bretagne (deux églises à son nom dès le VIIIe siècle) puis dans tout l'Occident suite à la découverte de ses reliques lors du sac de Constantinople par les Vénitiens en 1204.

    C’est probablement parce qu’elle était invoquée contre les maladies des yeux à Syracuse – ce qui est le cas aussi en Corse – qu’elle sera très vite associée par son nom et sa légende tardive qui sera largement diffusée dans La Légende Dorée (1261-1266) de Jacques de Voragine, à des cérémonies importantes probablement à partir du XIIIe siècle, qui à l'époque du calendrier julien se déroulait lors du solstice d'hiver, d'où le côté fête de la lumière qu'elle prit et qu'elle a encore avec notamment des processions illuminés la nuit de la Sainte Lucie. Petit guide pour la Sainte Lucie !Mais ce n’est qu’à partir du XIVe siècle qu’elle commence à être représentée portant ses yeux sur une coupe ou un plateau, en référence à sa légende popularisée au XIIIe siècle, qui veut qu’on les lui ait arrachés lors de son supplice, ou qu’elle se les soit elle-même arrachés pour les offrir à son prétendant.

     

    Contrairement aux pays scandinaves, en France, les célébrations de la martyre de Syracuse ont quasiment disparu, à part en Corse – la proximité de la Sicile y a été pour beaucoup d'un point de vue historique et l’on y porte, pour éloigner le mauvais sort, l’œil de sainte Lucie, un pendentif formé par l’opercule d’un coquillage –, et à Montbelliard, où a lieu en son honneur tous les 13 décembre le défilé des lumières. Mais, les formes anciennes de son culte ont quasiment disparu sauf peut-être en Alsace où certaines pratiques proches de celles que l'on trouve dans l'espace méditerranéen et en particulier, en Italie, se sont maintenus, mais lors de la Saint Nicolas, le 6 décembre.

     

     

     

    En effet, auparavant, les français fêtaient la Sainte Lucie le 24 décembre, ce qui explique le fameux dicton français : « Á la sainte-Luce, le jour avance du saut d'une puce », car c'était ce jour-là que le soleil se couchait le plus tard à l'hémisphère nord. La célébration de la martyre semble avoir déjà cours dans les provinces du Saint Empire Romain Germanique lorsque Sigebert de Gembloux lui consacre à la moitié du IXe siècle une passion, pour soutenir son culte à Metz, en Lorraine, voisine de l'Alsace. Petit guide pour la Sainte Lucie !Comme pour la Sainte Barbe, la Sainte Lucie a probablement été ramené d'Italie par la dynastie ottonienne. En Alsace, la fête commençait même, comme dans le nord-est de l'Italie, la nuit du 23 car Lucie semble y être devenue à partir du XV-XVIe siècle, comme Sainte Barbe et saint Nicolas, une sainte donatrice, c'est-à-dire qu'elle offrait des cadeaux aux enfants sages et du charbon à ceux qui ne l'avaient pas été. Tout cela dans la nuit du 23 au 24 où avait lieu sa fête. Les enfants lui laissaient en échange et pour la remercier quelque chose à manger, ainsi que pour son âne volant, mais ils ne devaient pas voir la sainte sous peine de recevoir des cendres dans les yeux.

     

     

    Mais avec la mise en place du calendrier grégorien (1582), la fête a été déplacée le 13 décembre, ce qui lui a fait perdre son importance, sauf dans les pays scandinaves, où la fête libéré de sa coque catholique a pu se développer à partir du XVIIIe siècle. Par contre, Sainte Lucie subit alors dans le monde catholique la concurrence les 8 décembre de la fête de l'Immaculée Conception, promu par les papes entre 1602 et 1708. Petit guide pour la Sainte Lucie !Ce qui fut précisément sa chance en Alsace, car au cours du XVIIIe siècle, Saint Nicolas se vit adjoindre des aides, le Père Fouettard ou Hans Trapp, qui offre les charbons maintenant, et le Christkindel, une femme vêtue de blanc et qui porte une chandelle, qui liste les bonnes actions de l'enfant et cherche à récompenser le plus d'enfant par rapport à son confrère. Son apparence démontre que face aux attaques de la Réforme Protestante et de la Contre-Réforme Catholique contre les saints donateurs au XVIe siècle, la culture populaire à récupérer la vierge martyre et l'a laïcisé pour le plus grand plaisir des enfants.

     

     

    Lors de cette fête, on organise aussi, comme dans les pays scandinaves, dans les villes et villages alsaciens des défilés aux lampions et des feux de joie, la lumière étant le fil conducteur des manifestations organisées pour l'occasion. Petit guide pour la Sainte Lucie !On raconte que Sainte-Lucie annonce alors aux démons de l'hiver la fin de leur règne et le retour du soleil qui vaincra les ténèbres. Insistant ainsi sur un des rôles anciens donné à la sainte et qui s'est perpétué en Sicile, en Hongrie et en Croatie, où l'on mange du blé bouilli ou on lui consacre la première gerbe de blé, car la sainte aurait sauvé Syracuse de la famine par un miracle, si bien qu'elle est devenu l'annonciatrice des bonnes moissons. Cela démontre une pratique ancienne qui a pu connaître un certain développement avec la mise en place des Mystères de Noël au XIIe siècle, les fêtes de l'Avent devant dorénavant rivaliser D'ailleurs, la fête reste, en Alsace, un des moments importants des festivités de Noël, peut-être aussi parce que le même jour est fêté sa sainte patronne, Sainte Odile.

     

     

     

    Je suis sur que cet article vous aura donné envie de fêter à votre tour le retour de la lumière lors de la Sainte Lucie. Alors pourquoi ne pas tenter chez vous l’année prochaine.

     

     

     

     


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  • L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !

     

    Avant Hier, deuxième dimanche de l’Avent, le temps qui nous conduit vers Noël, qui célèbre la naissance de Jésus à Bethléem, tous les 25 décembre, s’approche. J’espère que vous n’avez pas oublié d’allumer la deuxième bougie de votre couronne de l’Avent, une bonne indication du temps qu’il vous reste. C’est l’occasion de vous présenter cette période préparatoire aux joyeuses festivités du cycle des douze jours qui s’achèvera lors de l’Épiphanie le 6 janvier. Et vous verrez qu’en France le côté festif de l’Avent a toujours existé.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !

     

    L’Avent marque le début de l’année liturgique (le calendrier d’observance des solennités chrétiennes). C’est une période de préparation à Noël, la naissance corporelle du Christ. Elle le dimanche le plus proche de la Saint André, le 30 novembre, et se célèbre avec plus de solennité à partir du 17 décembre, pour se terminer la veille du 25 décembre. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Pour les chrétiens d’Orient, dont les orthodoxes, l’Avent dure six semaines et commence entre le 11 et le 15 novembre. Il tire son nom du terme adventus qui désigne, dans le vocabulaire de la cour, l'avènement d'un empereur, suggèrant aux chrétiens la manifestation du Royaume spirituel du Christ, à la fin des temps, déjà inauguré par la naissance de Jésus à Bethléem.

     

    Il n’est apparu qu’à la fin du IVe siècle avec la création de la fête de Noël en 340 à Rome pour rappeler la naissance de Jésus à Bethléem en Judée tous les 25 décembre et l’impose à tout l’empire, dont la Gaule, en 379. La vie liturgique locale ainsi devenu plus intense en Occident de la mi-décembre au 6 janvier, fête de l’Épiphanie (du grec « epiphaneia », apparition : la manifestation de Jésus comme Messie, tel que le rapporte le récit de l’adoration des Mages). Dès la fin du IVe siècle, apparaît en Espagne et en Gaule des éléments d'une sorte de carême précédant les baptêmes qu'on y célébrait lors de l'Épiphanie. Le concile de Saragosse (380) prescrit ainsi aux fidèles de les accompagner en étant assidus aux célébrations dès le 17 décembre. Et, pour la même raison, vers 480, Perpet, l’évêque de Tours,  établit une ordonnance selon laquelle on jeûnera trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) dans le diocèse, à partir de la saint Martin le 11 novembre, comme pendant le Carême - les quarante jours qui précèdent Pâques. Ce « Carême de Saint Martin », qui n’est mis en place qu’au Concile de Tours de 563 est rendu obligatoire dans le royaume des Francs par le concile de Macon de 581.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Au VIe siècle, l’Avent est aussi apparu à Rome mais il est possible qu’on célébrait le déjà à Naples et à Ravenne, où il est attestée après le concile d’Ephèse (430), l’affirmation de Marie en tant que Mère de Dieu ayant donné plus d’importance encore à la fête de la Nativité. Dans les communautés italiennes, c’est l’attente joyeuse de la Nativité qui s’impose, sans le jeûne. C’est aussi probablement dans la même optique qu’entre le VIe et le VIIe siècle, la préparation immédiate de la Nativité est associée celui de l’attente de la Parousie, l’avénement glorieux de Jésus à la fin des temps. Si bien que de quarante jours on passa ensuite à quatre semaines et que cette pratique romaine fut adopté après 785 par Charlemagne pour tout son empire et pour toute la Chrétienté au IXe siècle sous le pape Nicolas Ier.

     

    Initiée en France, le petit Carême se répandit alors en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Espagne. Dès le IXe siècle, l’Avent fut encore réduit dans sa durée : il commença un dimanche et dut en comporter trois autres avant Noël. Puis au XIIe siècle, plusieurs conciles allégèrent les prescriptions et le jeûne tomba en désuétude. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Au XIIIe siècle, il n’est plus pratiqué que par des ecclésiastiques et quelques chrétiens zélés, tels Saint Louis. En 1362, quand Urbain V est élu pape, il oblige les membres de sa cour à l’abstinence et non plus au jeûne. Et, lors de la Réforme Tridentine, Charles Borromée dut encore répéter qu’il fallait jeûner au moins les lundis, mercredi et vendredi des quatre semaines de l’Avent. Si le jeûne s’est assoupli à quelques jours, il était en principe interdit de se marier pendant ce temps clos et il était recommandé de ne pas avoir de relations sexuelles. Pratique peu respectée en fait car elle n’était pas imposée. Sous l’Ancien Régime, il y avait aussi la tenue d’une station avec la venue d’un prédicateur lors de la venue d’un prédicateur lors des quatre dimanche de l’Avent, pratique qui tomba en désuétude au XIXe siècle. C’était des initiatives ponctuelles qui ponctuaient ce temps d’attente. Ainsi, sous le Second Empire, le curé de Crossac note que le dimanche durant « les temps de l’Avent et de Noël, les jeunes personnes de la paroisse, dès qu’elles ont un moment, l’employent à lire et à chanter tantôt seules tantôt avec leurs sœurs ou leurs camarades ». Dans les régions protestantes, la préparation demeurait plus personnelle. De manière plus générale, les autorités demandaient aux fidèles de ne pas consommer de mets de toutes les vigiles, mais il n’en était plus question à l’ère moderne.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !En effet, dès le Moyen-Âge, l’Avent prend le caractère plus festif qu’on lui connaît encore actuellement. Dès le début de la période de l'Avent, on chantait des noëls, à l'église, mais aussi chez soi ou dans la rue. Dans ce dernier cas, c’étaient les enfants parfois déguisés allaient de maison en maison dans leurs quartiers porter leurs vœux et réclamer leurs étrennes avant Noël, le Nouvel An et l’Épiphanie. Dans les Alpes et une partie de l’Allemagne, ces quêtes se déroulaient les trois jeudis de l’Avent. Parce que le jeudi est le jour de l’Annonciation – épisode de l’Évangile où un ange annonce à la Vierge Marie qu’elle a conçu un fils –, il est vraisemblable que ces pratiques soient une réminiscence de la Sainte Famille, qui dut, avant la naissance du Christ, mendier un gîte. Quand ce n’était pas certaines villes, comme Dijon ou Moulins, payaient des ménétriers (musiciens ou chanteurs) qui, la nuit, allaient de maison en maison pendant l’Avent, sauf les vendredis, avant que des arrêtés municipaux y mettent fin au XIXe siècle. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Dans le Midi de la France, on avait également un usage des cloches et carillons propre à l’Avent pour annoncer Noël, le Nadalet (appelé suivant les endroits Aubettes. Alaudes, Tempouros, Tempolas, calendes de Noël, carillon de l’Avent), actuellement remis au goût du jour par de nombreux carillonneurs. De même, jusqu'à ces dernières années, en Vendée, on carillonnait tous les soirs de l’Avent pour annoncer Noël. La pratique de sonneries a gagné certaines villes du Nord de la France, où du 14 ou du 17 décembre dans la soirée (au moment des vêpres) jusqu’au 23 décembre, on sonne les cloches à grande volée ou on joue un petit air de carillon différent tous les jours.

     

     

    À la maison, on cuisinait des petits sablés, des gâteaux secs... tous différents selon les régions, et on commençait à décorer la maison, après l'avoir nettoyée et rangée de fond en comble. Cette pratique est déjà relatée par un sermon du XIIIe siècle du dominicain Guillaume Perraud (Guillaume de Lyon) qui notait que chacun décorait sa maison, faisait blanchir tout son linge et s’habillait « à neuf ». Mais ce ne sera qu’entre le milieu et la fin du XIXe siècle avec la pratique de plus en plus familiale, copié sur le modèle de la bourgeoisie anglo-saxonne et l’arrivée du sapin de Noël d’Allemagne que la pratique se généralisera à toute la France alors qu’elle était plus localisé en Alsace et en Moselle où en trouve les premières traces au début du XVIe siècle avec le prédicateur alsacien Geiler de Kaysesberg, L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !qui tonnait en 1508 contre l’usage païen de décorer les pièces de la maison avec des « rameaux de sapin » et les premières mentions de l'arbre de Noël à Sélestat en Alsace en 1521 puis à Strasbourg en 1539. La crèche domestique elle n’apparaît qu’au XVIIIe siècle en Provence avec la création des santons avant de se généraliser dans toute la France. La couronne de Noël, symbole d’hospitalité et évoqué par Charles Dickens dans son conte de Noël (1843), ne fera son apparition sur les portes qu’après la Seconde Guerre Mondiale.

     

    Si l'on avait emprunté un outil, on devait le rendre, et aucun travail entamé ne devait rester inachevé. On interdisait aussi de se rendre aux veillées certains soirs, de filer ou d’utiliser le rouet – conseil qu’aurait du écouter la Belle au Bois dormant – en Île-de-France et dans les Vosges, et en Auvergne lors de la Sainte Barbe (4 décembre) sous peine de voir sa quenouille se consumer. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !C'est également à cette période, début décembre, que l'on tuait traditionnellement le cochon, les travaux des champs étant suspendu depuis la Saint Martin environ, à cause du retour du froid dû à l’hiver. On garnissait ainsi les placards de victuailles en préparant une grande abondance de viandes pour les fêtes pour confectionner certains plats du Réveillon. Et cela donnait lieu aussi à de joyeuses agapes – il suffit de rappeler que l’on buvait abondamment le Vin de la Saint Martin, ancêtre du Vin Nouveau. Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, les veillées permettaient aussi aux voisins (les voisines surtout) de se rencontrer. Les mariages s’arrangeaient. Rien d’étonnant à ce que soit Sainte Catherine (25 novembre), Saint André (30 novembre) et Saint Nicolas (6 décembre) qui étaient invoqués pour les futurs mariages. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !À la sortie, les jeunes gens guettaient les jeunes filles dans la nuit et leur faisait des farces, coutume ayant souvent lieu lors de la Sainte Catherine ou de la Saint Nicolas pour la raison évoqué plus haut. Les enfants n’étaient pas oubliés, notamment dans le Nord et l’Est de la France, avec la tournée des saints donateurs, Saint Nicolas et Sainte Lucie, venant leur offrir des cadeaux sous forme le plus souvent de friandises les nuits du 5 au 6 et du 12 au 13 décembre avant que les jouets ne s’impose au XVIIIe-XIXe siècle et que le Père Noël ne leur vole la vedette après la Seconde Guerre Mondiale, bien que dans la campagne la tradition resta alimentaire jusqu’au début du XXe siècle. Et c’est dans ce cadre que les foires et les Marchés de Noël se sont développés au XVe siècle, dont l’un des plus connus celui de Strasbourg s’appelait alors le Marché de Saint Nicolas.

     

    Les illuminations ne décorait pas alors les rues mais les édifices publics et les églises et c’était le calendrier liturgique qui rythmait la vie quotidienne pas celui plus prosaïque actuel. Il y avait ainsi des jours gras et festifs lors de la Saint Martin (11 novembre), la Saint André (30 novembre), la Sainte Barbe (4 décembre), la Saint Nicolas (6 décembre) et la Sainte Lucie (13 décembre), plus proche des carnavals, avec inversion des rôles et des âges, et des entrées de ville des rois, notamment lors de la Saint Nicolas. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Et, dans le but de remercier Dieu après la fin des travaux spécifiques de la période, trois jours (le mercredi, le jeudi et le vendredi) sont particulièrement consacrés à la prière et au jeûne. Durant la troisième semaine se rajoute à la liturgie spécifique de l’Avent la dévotion propre au passage de l’automne à l’hiver. C’est ce que l’Église appelle les « quatre-temps », rituel qui se répète à chacune des saisons. À cette occasion, à la fin du Moyen Âge, au moment des jours les plus courts, les paroisses célébraient la « messe d’or », le mercredi des Quatre-Temps d’Avent. Cette messe avait lieu très tôt le matin : les fidèles la nommaient « messe sombre » et, par contraste, on allumait de très nombreux cierges et luminaires, une origine probable des illuminations de Noël. En Flandre, on y mimait parfois l’évangile de l’Annonciation. Les décorations lumineuses dans les rues et les magasins apparaissent en 1882 avec l’invention de la guirlande électrique par Thomas Edison. Après l’illumination des vitrines des célèbres magasins Macy’s à New York en 1884, les Grands Magasins français suivent, et impose cette tradition dans l’espace public hexagonal. La couronne de l'Avent et L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !le calendrier de l’Avent, venue d'Allemagne, ne fera son apparition pour la première pendant l'Entre Deux Guerres et pour la seconde après la Seconde Guerre Mondiale popularisé par les jeunes protestants alsaciens.

     

     

    Pendant l'avent, même si la couleur liturgique est le violet, la même que pour le Carême, l'Église ranime son espérance dans le retour glorieux de son Seigneur, au dernier jour, en faisant mémoire des préparations de la venue du Messie ; L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !ainsi s'explique, au cours de cette période, l'évocation des figures d'Isaïe, de Jean-Baptiste et de Marie, en tant que modèles de l'attente joyeuse et vigilante. Chacun de ces quatre dimanches porte une signification qui lui est propre, mais également des prières et des rites spécifiques ; ils représentent, dans l’ordre, les vertus chrétiennes de l’amour, de la joie, de l’espérance et de la paix, et sont aussi éclairés par la symbolique des bougies. Le premier dimanche, la bougie symbolise le pardon à Adam et Eve. Le deuxième, la foi des Patriarches en la Terre Promise. Le troisième, la joie de David célébrant l’Alliance avec Dieu. Enfin, le quatrième, l’enseignement des Prophètes annonçant un règne de paix et de justice.

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !L’Avent est donc pour les catholiques une période d’attente et d’espérance à la tonalité joyeuse. Cette dimension est particulièrement marquée le troisième dimanche de l’Avent, appelé dimanche de « Gaudete », ce qui signifie « réjouissez-vous ! ». Pour les protestants,  c’est un temps de mémoire, d’attente, de préparation et de pénitence. Les liturgies orientales n'ont pas d'avent à proprement parler, mais elles recourent, les dimanches qui précèdent Noël, à de semblables évocations que celles des liturgies latines.

     

    J’espère que ces quelques lignes vous auront appris beaucoup de choses sur l’Avent et peut-être vous donnerons envie de restaurer là où vous habitez certaines de ces traditions festives.

     

     

     


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  • Des cadeaux sous votre sapin virtuel !!!

     

    J'écris cet article afin de vous souhaitez à toutes et à tous un très bon et joyeux Noël ! Le Père Noël – en fait le Saint Nicolas américain comme l'indique son nom Santa Claus – ne vous a pas oublié et est venue mettre des cadeaux au pied de votre sapin virtuel.

     

     

     

    Des cadeaux sous votre sapin virtuel !!!

     

     

     

    Ceux-ci ont été fait en référence aux livres et contes classiques que l’on lit Noël ou qui font référence à la fête peut-être aussi parce que le Père Noël est le héros de certains d’entre eux. Je suis sur que vous en connaissez certains mais d’autres peut-être pas. Et si c’est le cas le Père Noël sera ravi de vous les avoir fait découvrir. Il n’aura pas oublié de vous résumer ces derniers et d’en faire une analyse courte pour vous faire découvrir leurs origines. Il y en a d’autres que le Père Noël aurait voulu mettre, mais il a dû faire des choix. J’espère que vous ne lui en tiendrez pas rigueur s’il n’a pas mis celui que vous préfériez ou que vos parents vous lisaient quand vous étiez plus jeunes. Peut-être les mettra-t-ils l’année prochaine. J’espère que ça vous donnera envie de les découvrir en dehors de leurs adaptations cinématographiques et télévisuelles.

     

     

     

    Des cadeaux sous votre sapin virtuel !!!

     

     

    Tout d’abord celui pour mon frère, Taigong788, c’est la couverture de la bande dessinée, Un chant de Noël d’après Charles Dickens, adaptation française du fameux conte de Noël de Charles Dickens par Max L’Hermenier, illustré par Thomas Labourot. Il a été publié aux éditions Jungle dans la collection Jungle Pépites le 6 octobre 2022.

     

     

     

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    Ebenezer Scrooge est un homme avare, égoïste, aigri par la vie. Il déteste la fête de Noël et tout ce qu'elle représente. Un soir de réveillon, alors qu'il a été affreusement désagréable comme à son habitude, le fantôme de son ancien associé, Marley, le met en garde : S'il ne change pas rapidement de comportement, il errera lui aussi avec le poids de ses fautes pour l'éternité. Trois esprits, trois Noëls, trois chances de devenir meilleur.

     

     

     

    L'écrivain anglais Charles Dickens est l'auteur de romans réalistes décrivant les sombres drames de la misère et de l'enfance bafouée (Oliver Twist, David Copperfield…). Entre 1843 et 1848, il a aussi publié une série de contes merveilleux, réunis sous le titre de Christmas books (les Livres de Noël). Le premier d’entre eux était A Christmas Carol (Un chant de Noël), qu’il publie le 19 décembre 1843 pendant une période où les Britanniques exploraient et réévaluaient les traditions de Noël passées, y compris les chants de Noël, et les coutumes plus récentes comme les arbres de Noël.

     

    Ecrite en six semaines, son histoire, en cinq couplets d’un vieil avare qui, avec l’aide d’un fantôme et des trois esprits, trouve l’« esprit de Noël », a été influencé par les expériences de sa propre jeunesse ayant, lui-même a été contraint d'arrêter l'école et de travailler dès l’âge de 12 ans alors que son père était emprisonné pour dettes, et par les histoires de Noël d'autres auteurs, dont Washington Irving et Douglas Jerrold. D’ailleurs Dickens avait auparavant écrit trois histoires de Noël avant le roman, et a été inspiré après une visite à la Field Lane Ragged School, l'un des nombreux établissements pour les enfants des rues de Londres. On comprend alors pourquoi Charles Dickens a fait du traitement des pauvres et de la capacité d'un homme égoïste à se racheter en se transformant en un personnage plus sympathique les thèmes clés de l'histoire. Celle-ci est, en effet, une sorte de parabole ou de fable sociale, conçu comme une critique sociale, pour attirer l’attention sur les difficultés rencontrées par les classes populaires d’Angleterre, et en particulier des enfants – dont le sort est déjà évoquée dans Oliver Twist et David Copperfield –, dans laquelle notre auteur moralise le miraculeux chrétien par le rêve victorien des réconciliations sociales en rajoutant un « esprit de Noël » fait de charité, de compassion et de bonheur familial. Il y a, cependant, encore, un débat, parmi les universitaires pour savoir s'il s'agit d'une histoire entièrement laïque ou s'il s'agit d'une allégorie chrétienne. Peut-être les deux.

     

    Un Chant de Noël connut un succès aussi vif qu’immédiat en Angleterre, mais également en France et en Amérique, Dickens faisant de nombreuses lectures publiques, due à l’évocation de cet « esprit de Noël », plus encore que la critique sociale qui traverse tout le conte. Dès lors, Un chant de Noël, qui justifia malgré son auteur une fête victorienne de Noël de la bonne conscience paternaliste envers les pauvres (les inférieurs) pour la bourgeoisie européenne, a continué à être édité, par rapport aux Livres concernant de Noël de Dickens, qui devinrent de plus en plus critique au fil des désillusions de l’écrivain au sujet de son rêve victorien des réconciliations sociales. L'histoire fut ainsi adaptée à plusieurs reprises pour le cinéma, la scène, l'opéra et d'autres médias : inspiration de Scrooge par le dessinateur Carl Barks pour son personnage d'oncle Picsou, le plus rat des canards, Scrooge, et de très bonnes adaptations celle, datant de 1951, avec Alastair Sim dans le rôle de Scrooge, Le Noël de Mickey, en 1983, avec l’Oncle Picsou, et Le Noël des Muppets en 1992 avec Michael Caine, ainsi que la plus drôle, de 1988, avec Bill Murray.

     

     

     

    Puis celui pour toi jema-lou, c’est la couverture de l’e-book, C’était la veille de Noël, probablement écrit en 1822 par le pasteur épiscopalien américain Clement Clark Moore, illustré par Elena Almazova et Vitaly Shvarov. Il a été publié par Grafton and Scratch Publishers le 4 septembre 2012.

     

     

     

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    Destiné à ses enfants, son poème, A Visit from Saint Nicholas, paraît, à l’insu du professeur d’hébreu et en langues orientales dans un collège épiscopalien de New York, Clement Clarke Moore, semble-t-il le 23 décembre 1823, dans Sentinel, le journal local de Troy (État de New York). Il  raconte la visite de Saint Nicolas, qu’il nomme familièrement Saint Nick, décrit comme un minuscule personnage de la taille des lutins d’Europe du Nord, rond et jovial à l’habit de fourrure « couleur de suie », venant du ciel étoilé la veille du 25 décembre et non plus le 6 décembre sur un traîneau volant, tiré par huit rennes, et descendant par les cheminées avec un sac de cadeaux, dont il répand le contenu dans les chaussettes des enfants.

     

     

     

    Bientôt plus connu sous le titre C’était la nuit de Noël ou C’était la veille de Noël (The Night Before Christmas) selon son premier vers, le poème rencontre un succès immédiat, reproduit dans d’innombrables almanachs et devient même un classique lorsque le New York Book of Poetry l’accueille dans ses pages en 1837, permettant de rendre populaire le personnage aux États-Unis. Cette histoire restera très populaire, et inspirera de nombreux dessins, comme ceux de Thomas Nast, pour le journal Harper’s Weekly. Traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier, il conditionne encore aujourd’hui la vision du Père Noël auprès des enfants.

     

    Cette édition est adaptée pour les plus jeunes lecteurs et a la pleine illustration comportant le Père Noël et ses rennes et les animaux de la famille. Disponible en ebook et en livre à couverture rigide, l’ouvrage a gagné la reconnaissance des médias internationaux en 2012 et a remporté six prix littéraires depuis sa sortie.

     

     

     

    Et, enfin, celui pour toi Génération .Obscure, c’est la couverture du livre CD, Mon livre des chansons de Noël, illustré par Amy Adele. Il a été publié aux éditions Larousse le 18 octobre 2023.

     

     

     

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    Ecoute et chante les plus beaux chants de Noël : Jingle bells (Vive le vent), We wish you a Merry Christmas, O Christmas Tree (Mon beau sapin), Silent Night (Douce Nuit), Deck the Halls, Rudolph the Red-Nosed Reindeer (Le petit renne au nez rouge)... Appuie sur l'étoile, écoute l’air, puis chante à ton tour !

     

     

     

    8 cantiques de noël, en anglais et en français, avec des partitions pour tous les musiciens en herbe. A écouter au fil d’un bel album aux illustrations irrésistibles, dans la tradition de Béatrix Potter.

     

     

     

    Je n’oublie pas tous les amis que j’ai eu la joie de rencontrer sur skyblog, qui j’en suis sur verront ces magnifiques cadeaux, 

     

     

     

     

    pour, les anges noirs, les amis des nours, un couple de vampires (Lucinda et Lestat) et leurs proches (Maéva et Thomas), c’est la couverture du livre, Casse-Noisette et le Roi des souris: Livre illustré pour enfants (Les livres d'Oksana Ignaschenko), qui est l’adaptation du conte de Noël d’Ernst Theodor Hoffmann, illustré par Oksana Ignaschenko, publié par Andreii Iesypenko le 6 juin 2019.

     

     

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    Le jouet de Noël favori de la jeune Marie, le Casse-Noisette qu'elle vient de recevoir, s'anime pendant la nuit. Après avoir vaincu le diabolique roi des souris, Casse-Noisette emmène la fillette dans un royaume magique peuplé de poupées.

     

     

     

    Le conte original, Casse-Noisette et le Roi des souris ou Le Casse-noisette ou Histoire d’un casse-noisette ou encore La Noix de Kratakuk (en allemand : Nußknacker und Mausekönig), écrit à Berlin en novembre 1816 pour les quatre enfants d’un ami d’Hoffmann, Julius Hitzig, était une critique de l’éducation parentale du XIXe siècle trop rigide et de la société bourgeoise trop rationaliste, mercantile, héritière des Lumières, contre laquelle s’élevait le Romantisme – courant artistique dont fait partie Hoffmann – ne laissant plus de place à l’imagination, le propre de l’enfance, à travers l’exemple de la petite Marie, qui évoluera contre les conventions sociales et familiales de son temps. Cela lui permettra de délivrer de sa malédiction le Casse-noisette, être maudit qui s’avère être le neveu de son parrain, Drosselmeyer, mécanicien et un peu magicien – en fait le double de son auteur –, prince du royaume magique des jouets, parce qu’elle a su conservé son imagination, sa curiosité et son innocence. Sans que l’on ne sache jamais si elle a rêvé ou si c’était la réalité, le propre du « réalisme poétique » d’Hoffmann, un des pères du fantastique. J'espère que ça vous donnera envie de le découvrir.

     

    Mais, c’est déjà à partir de 1838 et de sa traduction française par Émile de La Bédollière  - celle choisi pour ce livre illustré – que le conte a diffusé la célébration familiale de Noël qui a vu le jour en Allemagne et aussi au Royaume-Uni avec le fameux chant de Noël, publié par Charles Dickens en 1843. Mais il sera bien édulcoré par Alexandre Dumas Père et son Histoire d’un Casse-Noisette en 1844 puis par le ballet Casse-Noisette de Tchaikovski en 1892 qui l’ont transformé en une rêverie féerique, illustrant le passage à l’âge adulte de la jeune Marie (devenue Clara en 1892) qui en fera un symbole de Noël surtout à partir de 1954 aux États-Unis.

     

     

     

    et des amoureux des loups (Nad, Adam et Serena), c’est la couverture du livre + 1 CD Audio, du conte musical de Serguei Prokofiev, Pierre et le Loup, narré par Gérard Philippe et illustré par Marcel Tillard . Il a été publié chez les Chants du monde en octobre 2019.

     

     

     

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    Le 9 octobre 1954, à Paris, Gérard Philipe se rendait au Studio le Fagon afin de graver ce qui allait devenir la version de référence du conte musical écrit et composé par Sergueï Prokofiev en 1936 pour le Théâtre central des Enfants de Moscou, qui lui avait commandé en 1936 une partition musicale alors qu’il faisait son retour en URSS, pour un conte pédagogique plein d’humour et d’une grande simplicité. Celui-ci raconte comment un petit garçon, avec son ami l’oiseau et accompagné du canard et du chat, fait faux bond à son grand-père qui l’avait pourtant mis en garde et se retrouve face au terrible loup. Après quelques péripéties, il capture le loup avec une corde – la séquence choisi par Marcel Tillard pour la couverture – et tout finit forcément bien. 

     

     

     

    Ce conte, au-delà de son humour, est avant tout pédagogique car il vise à faire découvrir la musique aux enfants. Chaque personnage est ainsi décrit par un instrument : Pierre par les cordes, l’oiseau par la flûte, le loup par trois cors, le canard par le hautbois, le grand-père par le basson et le chat par la clarinette ; tandis que les chasseurs – qui arrivent après la bataille et tirent à tort et à travers – sont représentés par les timbales et la grosse caisse. Depuis 1936, il est souvent associé au ballet de Tchaikovski, Casse-Noisette, et représenté à Noël avec ce dernier, étant dans leur univers très adapté pour les enfants et les familles.

     

    Et, ici, avec cet enregistrement avec sa voix magique, couplé aux illustrations originales de Marcel Tillard, Gérard Philipe offrait aux Chants du Monde le plus grand succès commercial de son histoire. On estime à plus d'un million le nombre de copies vendues depuis parution, toutes éditions confondues ! 

     

     

     

    …. Aussi à d’autres proches de ces derniers, Angelina, Flora, Jessica, Laura, c’est la couverture du roman de Louisa May Alcott, Les Quatre filles du docteur March, paru par les éditions Hachette Jeunesse dans la collection Les Classiques de la Rose le 14 mars 2012.

     

     

     

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    Lorsque le docteur March doit quitter sa famille pendant la guerre de Sécession, sa femme et ses quatre filles doivent apprendre à vivre seules. Et avec des caractères aussi différents que ceux de Jo, un vrai garçon manqué, Meg, qui rêve de trouver un bon mari, Beth, souvent en retrait, et Amy, une petite peste, la maison promet d’être particulièrement animée…

     

     

     

    C’est le plus célèbre roman de Louisa May Alcott, Les Quatre fille du docteur March, qu’elle publia en 1868 et, qui, fut suivi en 1869 par Le Docteur March marie ses filles. C’est un roman vivant qui se déroule lors de la Guerre de Sécession à Concord, dans le Massachussets, avec quatre filles énergiques qui aide leur mère suite au départ de leur père, aumônier, sur le front, la raisonnable Margaret (surnommée Meg), l'intrépide Joséphine (surnommée Jo), la charitable Élisabeth (surnommée Beth) et l'orgueilleuse Amy, inspirés par la jeunesse de son auteure, elle, sa mère et ses trois sœurs ayant été contrainte de travailler jeune, leur père ne pouvant subvenir à leurs besoins.

     

    Un bon roman, empreint de féminisme (Jo ne se marie avec Laurie mais avec son précepteur allemand Bhaer qui l’encourage à écrire, en fait Henry David Thoreau dont Louisa May était amoureuse durant sa jeunesse et Laurie avec Amy plus dans les conventions de l’époque), de débrouillardise, qui évoque surtout le vécu de nombreuses femmes lors de la Guerre de Sécession (expliquant parfois les désertions au sein de l’armée), qui nous fait découvrir la vie de celles qui restait derrière pendant le conflit et après la guerre, les conséquences économiques et sociales de la Reconstruction dans le Nord.

     

    On comprend pourquoi cet ouvrage est devenu depuis une référence des fêtes de fin d’année aux États-Unis, notamment avec les multiples rediffusions des adaptations cinématographiques du roman à la télévision lors de cette période, dont la meilleure et la plus fidèle reste celle en noir et blanc de George Cukor en 1933 avec Katherine Hepburn dans le rôle de Joe March. 

     

     

     

    les babies anges noirs, c’est la couverture du livre du Dr Seuss, Comment le Grinch a volé Noël, paru chez Ulysses Press le 8 octobre 2013.

     

     

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    Le Grinch n'aimait pas Noël ! Et pourquoi ? Personne ne le savait. Mais une chose était sûre : le Grinch devait vite trouver une idée pour empêcher Noël d'arriver. Alors, voici ce qu'il fit : il se déguisa en Père Noël, s'installa sur un vieux traîneau, et il vola tous les cadeaux !

     

     

     

    Il y a 65 ans, le 24 novembre 1957, un certain Theodor Geisel, dit Dr. Seuss, publiait une courte nouvelle pour enfants appelée à devenir un classique de fin d’année au même titre que le sacro-saint Christmas Carol de Charles Dickens : Comment le Grinch a volé Noël. Soit l’histoire d’une créature aigrie et bedonnante qui se venge du tintamarre de Noël en en privant ses concitoyens Chous.

     

    Il ne faudra pas attendre dix ans pour que Hollywood avec Chuck Jones (1966) puis la culture en général ne transforment la créature bougonne en poule aux œufs d’or. Pour des résultats pour le moins inégaux, sans oublier l’inspiration qu’il a été pour le très bon film d’Henri Selick, L’Etrange Noël de monsieur Jack, basé sur une idée de Tim Burton, et sorti en 1993… 

     

     

     

    à Marie et à sa famille (Martial, Mathis et Germain), c’est la couverture du l’adaptation française du roman de James Matthew Barrie, Peter Pan, traduite par Henri Robillot et illustré par Jan Ormerod, publié Gallimard Jeunesse dans la collection Folio Junior n°411 le 8 mars 2018.

     

     

     

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    C'était un vendredi soir. Les parents de Wendy, Michael et John étaient absents, et la nurse Nana, une chienne terre-neuve, était attachée dans la cour. La voie était donc libre pour que Peter Pan, le garçon qui refusait de grandir, vienne rechercher son ombre, et entraîne les enfants vers le Pays de Nulle Part. Une île enchantée habitée par des Peaux-Rouges, des fées et des pirates commandés par le sinistre capitaine Crochet, qui cherche à se venger de Peter Pan...

     

     

     

    En 1897, James Matthew Barrie se prit d'affection pour Sylvia Llewellyn Davies (tante de Daphné du Maurier), et c'est à ses fils, George, Jack, Peter et Michael, à travers lesquels il se mit à revivre son enfance, qu'il raconta les premières aventures d'un héros nommé Peter Pan, un enfant qui échappe à son avenir d'adulte en se réfugiant dans un monde imaginaire et merveilleux. Certaines de ces histoires se trouvèrent regroupées dans Le Petit Oiseau Blanc (1902). La pièce de théâtre Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir fut représentée pour la première fois en 1904, avant d'être publiée en 1906 sous le titre  Peter Pan dans les jardins de Kensington (1906). Elle enrichissait la mythologie du monde anglo-saxon d'une figure nouvelle qu’il développa encore dans son fameux roman, Peter Pan et Wendy (1910). 

     

    Celui-ci raconte les aventures de Peter, le garçon qui ne veut pas grandir, et des trois enfants Darling – Wendy, Michael et John – qu'il entraîne dans le « Pays imaginaire » (Never-Never-Never Land). Barrie nous laisse ici une ode aux délices de l'enfance : liberté de la fantaisie des songes, où évoluent des enfants hors du temps et de la contrainte des adultes et de leur monde rationnel, mais tout cela a une fin, car, l’enfance ne dure pas, et il faut devenir adulte, ce à quoi les Darling ont été préparé par leur aventure. Mais Peter Pan ne franchit pas ce mur, refusant d'entrer dans le monde des adultes, et retournant dans son île enchantée avec la fée Clochette (Tinker Bell), continuant à vivre sa série d’aventures avec les descendantes de Wendy sans fin.

     

    Ce roman, plus connu sous le nom de Peter Pan, est une œuvre capitale dont la longévité dépasse largement celle de son auteur James Matthew Barrie. Le personnage est devenu une source d’inspiration pour de nombreux cinéastes. Les adaptations les plus connues sont les comédies musicales de Jerome Kern (1924), Leonard Bernstein (1950) et le célèbre film de Walt Disney (1953). Et, le triomphe d'un jeune enfant héroïque sur un vieux pirate décati, le Capitaine Crochet, garde, encore, tout son attrait. Et pourquoi ne pas le découvrir avec ce titre recommandé par le ministère de l’Éducation nationale en classe de 5e.

     

     

     

    à Carl qui aime beaucoup les clowns, c’est la couverture du livre de Brian Pilkington, Quel cirque, Père Noël !, traduit par Evelyne Lallemant, paru chez Hachette dans la collection Cadou Album le 1er février 1994.

     

     

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    Noël est passé. Harry, père Noël de métier, est au chômage. Il se trouve un emploi dans un cirque où il est d'abord « fesses de zèbre ».

     

     

     

    Ce livre pour les enfants de 3 à 5 ans, est l’œuvre de Brian Pilkington, qui est un artiste et illustrateur islando-britannique, célèbre en Islande pour avoir illustré de nombreux livres pour enfants depuis les années 1980, tel ce dernier publié originellement en 1991.

     

    L’on y suit, servi par l’excellente traduction d’Evelyne Lallemant et les magnifiques illustrations originales de Brian Pilkington, les aventures pleines d’humour et de fantaisie d’un Père Noël au chômageNoël ne dure pas toute l’année ! – qui va découvrir un tout nouvel univers, celui du Cirque.

     

    Un très beau cadeau de Noël pour les petits et les grands enfants qui aiment l’univers du Cirque et le Père Noël.

     

     

     

    pour Chantal, c’est la couverture de l’adaptation française du conte d’Andersen, La Reine des Neiges, par Chloé Chauveau, illustré par Carine Hinder, paru aux éditions Lito dans la collection Les Albums, en septembre 2016.

     

     

     

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    Il y a longtemps, le Diable a créé un miroir terrible faisant rejaillir le pire de chacun. Un jour, il se brise en mille morceaux qui se répandent à travers le monde. Kay et Gerda s'aiment comme un frère et une soeur. Ensemble, ils adorent jouer dans le jardin et écouter des histoires... Mais un soir d'hiver, le jeune Kay, reçoit un éclat du miroir maléfique dans l'œil, qui lui glace le cœur, devenant insensible et mauvais. Envoûté, il délaisse son amie Gerda pour disparaître peu après dans le sillage du traîneau de la glaçante reine des Neiges pour la rejoindre... Mais Gerda, sa tendre amie, est courageuse et n'a pas l'intention de l'abandonner : elle part alors à sa recherche pour le ramener à la maison. Elle parcourt le monde, vaillante pour le retrouver. Sa quête la mènera jusqu'aux terres glaciales du grand nord, au Palais de la reine des Neige.

     

     

     

    Ce conte a été écrit par l’écrivain danois Hans Christian Andersen en seulement cinq jours et a été publié en 1844 pour les fêtes de fin d’année dans ses Nouveaux Contes et dédié à la cantatrice suédoise Jenny Lind. Divisé en sept parties, il nous raconte la quête initiatique de Gerda pour retrouver son ami d’enfance, Kay, emmené dans son royaume des glaces par La Reine des Neiges, avec une forte teneur chrétienne (le miroir maléfique est celui du Diable, Gerda est aidé par des anges devant le Palais de la Reine des Neiges, récitation du Notre Père) et, pour une fois, une héroïne active qui sauve le prince comme Belle dans La Belle et La Bête.

     

    Encore une héroïne d’Andersen, qui est en fait comme la Petite sirène (en fait une ondine), une représentation de son auteur, issu d’une famille pauvre d’Odense, qui n’a pas toujours été bien aidé dans son parcours, et a du faire preuve d’acharnement, après avoir échoué en tant que chanteur puis danseur à Copenhague, pour réussir en tant que poète et romancier, ainsi que conteur, trouvant une consolation et une inspiration dans les voyages qui inspireront toute son œuvre, tel qu’on peut le voir ici. Il en profite également pour critiquer les élites danoises, qui ne l’ont jamais comprise – à l’image de Kay qui s’éloigne de Gerda –, et valorise le rôle des femmes, très présentes dans ce conte – la grand-mère de Kay, inspiré de la sienne, Gerda, la vieille sorcière du printemps, la princesse, la fille de la brigande, la lapone et la finnoise – et dans sa vie, l’ayant même influencée dans sa future carrière. Parmi elles, la cantatrice suédoise Jenny Lind, qu’il a courtisée sans succès – bisexuel, il avait tendance à tomber amoureux de femmes et d’hommes inaccessibles -, et à qui il dédia ce conte, et qui lui a fait aussi retrouver goût à la religion qui imprègne fortement ce conte (voir plus haut). Cette dernière limita d’ailleurs leur relation à un semblant de fraternité, d’où peut-être l’idéalisation de celle de Gerda et Kay au début du conte qui s’aiment comme frère et sœur.

     

    La morale en est que même si Gerda et Kay sont devenues adultes à la fin du conte, la quête y n’étant pas celle de l’âge adulte, mais de la conscience qu’en chacun de nous il y reste un enfant qui doit garder ses rêves, tout comme l’a fait Andersen toute sa vie. Et, aussi, à travers, le sauvetage de Kay par Gerda l’espoir de trouver l’amour – ce qui n’arriva jamais – voire d’espérer une évolution de sa relation de la fraternité à l’amour avec celle à qui il a dédié son récit puisqu’à la fin du conte les deux enfants se rendent compte qu’ils sont devenus adultes et que leur relation a évolué. Les contes sont parfois plus profonds qu’il n’y paraît. Et, explique aussi pourquoi ce conte a été adapté à de nombreuses reprises au cinéma et à la télévision, notamment par Lev Atamatov et Nikolai Fedorov, son animateur attitré, en 1957 pour le studio soviétique, Soyuzmultfilm, qui est à ce jour reste la plus fidèle jamais réalisée, malgré quelques changements (URSS oblige, la disparition des éléments chrétiens et une plus grande place accordée à la Reine des neiges), contrairement à celle de Disney, Frozen, en 2013, bien éloigné de ce que Walt Disney prévoyait originellement dans la sienne avant qu’il décide de ne pas poursuivre son projet.

     

    Ici, le conte nous est proposé dans un album magnifique, adapté avec une grande fidélité, pour les plus jeunes par Chloé Chauveau, et porté par les très belles illustrations de Carine Hinder, très proches de celles des mangas japonais que j’apprécie – génération RécréA2 oblige. Une bonne idée de Cadeau de Noël.

     

     

     

    pour Naruto-Jaime, c’est la couverture de l’adaptation française du livre de J. R. R. Tolkien, Lettres au Père Noël, traduit par Gérard-Georges Lemaître sous la supervision de Baillie Tolkien, paru aux éditions Pocket le 04 novembre 2010.

     

     

     

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    Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l'invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants.

     

    Comme Bilbo le Hobbit et Roverandom, Les Lettres du Père Noël ont d'abord été destinées par le maître de la fantasy à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année, entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du Pôle Nord par le Père Noël ou l’Ours Polaire. John, Michael, Christopher et Priscilla Tolkien ont ainsi reçu trente lettres (dont quinze traduites pour la première fois, dans cette édition revue et augmentée) de ce père Noël facétieux, inventif et poète, qui y fait le récit des aventures qu’il rencontre dans son travail quotidien, avec ses compagnons, l'Ours Polaire et ses neveux Paksu et Valkotukka, ou de l'elfe Ilbereth, et, de leurs démêlés avec les gobelins que l’on retrouve ici, Tolkien oblige, dans un univers à couper le souffle.

     

    Un véritable artiste, bien sûr, qui illustrait – en fait l’auteur lui-même, qui a d’ailleurs lui-même illustré ses autres ouvrages, illustrations que l’on retrouve avec beaucoup de joie dans ce livre, la couverture en faisant foi – ces missives avec tendresse et humour, pour la joie de toute la famille réunie autour d’un flamboyant Christmas Pudding.

     

    Ces jolies Lettres du Père Noël, publié à titre posthume en 1977, plairont aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d’un amoureux de Tolkien.

     

     

     

     

    Enfin, Je n’oublie pas non plus, tous ceux qui suivent mon blog ou sont de passage sur celui-ci et à qui j’offre de bonne grâce ce présent, c’est le conte de Noël de Romain Sardou, Sauver Noël, qui a été publié par XO en 2006.

     

     

     

    Des cadeaux sous votre sapin virtuel !!!

     

     

     

    Entre d'étranges personnages vêtus de noir, ne vivant que la nuit, qui emménagent dans le quartier et le Père Noël qui ne livre pas les cadeaux promis aux enfants, la ville de Londres est en émois au matin de Noël 1854. Une vague de tristesse submerge la ville. Une seule maison fait la fête, celle du baron Ahriman, où vivent ces habitants étranges. Mais à côté d’eux habite Gloria Pickwick, la dynamique gouvernante de la famille Balfour au caractère bien trempé, qui décide de prendre les choses en main et mène l'enquête, aidée du jeune Harold. Ils vont se retrouver dans un monde magique de lutins, une fée, une oie qui parle. Mais, vont-ils retrouver le Père Noël avec leur renfort.

     

     

     

    Issu d'une longue lignée d'artistes – il n’est rien de moins que le fils de Michel Sardou et le petit fils de Jackie et Fernand Sardou –, Romain Sardou, né en 1974, publie son premier roman, Pardonnez nos offenses (XO, 2002), suivi de L'Eclat de Dieu (XO, 2004), deux romans d'aventures et de mystère en plein cœur du Moyen Age avant d’exploiter d'autres rivages romanesques. En effet, Romain Sardou publie ensuite le conte d'inspiration dickensienne, Une seconde avant Noël (XO, 2005), inventé pour ses jeunes enfants, où il nous conte avec magie et humour l'apparition du Père-Noël dans les traditions du Londres victorien. L'auteur réitère l'expérience avec Sauver Noël (XO, 2006), où, en 1854, une gouvernante de choc s’allie avec un petit garçon pour sauver Noël contre le Mal, encore dans le Londres victorien.

     

    Comme son précédent livre sur Noël, Romain Sardou se rattache à la tradition anglo-saxonne des contes de Noël, A Christmal Carol de Dickens en tête de file ; notamment en l’ancrant dans le Londres du milieu du XIXe siècle. On retrouve ainsi dans ce conte fantastique un univers à la Dickens, qui reprend certains personnages et événements du précédent ouvrage (l'un comme l'autre pouvant cependant se lire séparément sans poser de souci de compréhension des histoires), tel Harold, déjà présent dans Une seconde avant Noël. Et la nouvelle venue s’intègre plutôt bien à cet univers puisque Gloria Pickwick, la gouvernante de la famille Balfour, sorte de Mary Poppins extravertie et forte en gueule, élevant seule sa fille, qui apporte de belles touches d’humour à ce conte.

     

    Romain Sardou nous offre avec beaucoup de brio un texte agréable à lire et plein de surprises, véritable petite imagerie des Noëls d'Antan. En effet, si l'on part d'un univers victorien « classique » dans les premières pages, on entre peu à peu dans un ton mystérieux, avant de se trouver propulser en un claquement de doigts dans un pur conte de Noël, avec un monde où les lutins, les elfes ou les fées vivent cachés des humains et du suspense avec les mésaventures et le fantastique voyage de Gloria et d’Harold à travers la Grande Bretagne pour déjouer les plans du Baron. A travers cette recherche du Père Noël et une multitude de rencontres improbables, ce sont aussi les traditions qui tournent autour du 25 décembre qui sont expliquées, de manière certes un peu farfelue – mais après tout c’est un conte de Noël pour les plus jeunes : les cadeaux distribués aux enfants, la fabrication des jouets, les sympathiques lutins qui œuvrent dans l'ombre, etc.

     

    Du rêve, des personnages délicieux d'authenticité et un « happy end » qui nous laisse avec un sentiment positif. Bref, un livre parfait pour se mettre dans l’ambiance de Noël.

     

     

    Des cadeaux sous votre sapin virtuel !!!

     

     

    Je suis sur que ces cadeaux de Noël qu'a déposé le Père Noël sous votre sapin virtuel vous plairons et je tiens encore à tous vous souhaitez à toutes et à tous un très bon et joyeux Noël ! Et n'oubliez pas de souhaiter un bon anniversaire à Jésus puisque l'on fête sa naissance , d’où le terme de Nativité, à Noël.

     

     

     

     


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  •  Des étrennes sous votre sapin !!!

     

    J’écris cet article afin de vous souhaitez à toutes et à tous une très bonne et joyeuse année 2024 !

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

    Le Père ou Bonhomme Janvier ne vous a pas oublié et est venu vous offrir de très belles étrennes sous vos sapins virtuels, une belle façon de souhaitez ses meilleurs vœux pour cette année commençante.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!Le Père Janvier, chargé de cadeaux dans sa hotte de vigneron, se manifestaient la nuit du Nouvel An, dans une grande partie du Centre de la France, dans le Forez, le Nivernais et le Morvan. Il passait jusque dans les années 1930 distribuer les cadeaux aux enfants, en compagnie du Père Fouettard. Le Père Noël ne commença à remplacer progressivement le Père Janvier qu’à partir de 1915, mais les traditions continuent à cohabiter dans bon nombre de familles de la Bourgogne.

     

     

     

    Mais cela vient aussi peut-être du fait qu’à partir du XIXe siècle, la pratique des étrennes de janvier fut de plus en plus mise à mal par l’émergence du cadeau de Noël puis la figure du Père Noël. En effet, dans la Rome Antique, on offrait déjà des étrennes pour célébrer le Nouvel An qui se déroulait aux calendes de janvier, « où l’on honorait la déesse Strena, qui était la déesse de la santé, raconte l’anthropologue Martyne Perrot, autrice de l’ouvrage Des étrennes sous votre sapin !!!Le cadeau de Noël. Histoire d'une invention (Editions Autrement). C’est d’ailleurs dans le nom de la déesse, 'Strena' que le mot 'étrennes' prend ses racines. » On offre alors des pièces, du miel ou encore des dattes : « Les cadeaux offerts aux proches constituaient des offrandes pour s’attirer un avenir favorable », rappelle Martyne Perrot. La coutume des étrennes a beau être considérée comme une hérésie par l'Église, cette dernière se garde bien de sanctionner cette tradition aux origines païennes, qui va perdurer au fil des siècles. « À l’époque de l’Ancien Régime, la bourgeoisie et l’aristocratie achetaient des cadeaux d’étrennes dans des bimbeloteries, pour les donner le 1er janvier. » Le don de jouets s’installe alors solidement au Nouvel An. La littérature pour la jeunesse du Siècle des Lumières confirme cet usage.

     

    « Le cadeau lui-même, qui deviendra le cadeau de Noël, est vraiment inventé au milieu du XIXe siècle, assure Martyne Perrot. On parle d’ailleurs toujours d’étrennes au XIXe, et même au début du XXe siècle, et on les donne encore beaucoup au 1er janvier. Mais de plus en plus, l'offrande des cadeaux va se faire à Noël et non plus au début de l’année…» Des étrennes sous votre sapin !!!La fête de Noël devient alors familiale et l’enfant prend une importance singulière. À partir de là, dans la plupart des familles, on commence à échanger des cadeaux, ouverts alors plutôt le 25 décembre. Cependant, jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les étrennes, à offrir aux proches le 31 décembre ou le 1er janvier, continuent de cohabiter avec le cadeau de Noël. Certains grands magasins eux-mêmes, qui ont tant fait pour diffuser la coutume des cadeaux de fin d’année, publiaient ainsi uniquement des catalogues d’étrennes. Finalement, « Si ces dernières ont fini par être réservées exclusivement aux facteurs ou aux concierges, en remerciement du service rendu, si les festivités de fin d’année se sont recentrées sur Noël, c’est que la bourgeoisie et l’aristocratie de l’époque ont fait de cette fête une célébration pour partie profane de la famille », analyse Martyne Perrot.

     

     

     

    On fête aujourd’hui, premier dimanche qui suit la fête de Noël, la Sainte Famille. Contrairement à ce que l’on pense trop souvent, Jésus a été membre d’une famille nombreuse. Habitant le village de Nazareth, en Basse-Galilée, probablement le vrai lieu de naissance de Jésus, Marie et Joseph ont eu cinq fils et au moins deux sœurs d’après Marc 6, 3. Des étrennes sous votre sapin !!!A part Jésus, on connaît le nom de ses quatre frères, Jacques, Josès (forme abrégée de Joseph), Jude et Simon, mais pas celui de ses sœurs, dont le patriarcalisme de l’époque n’a pas retenu les noms.

     

    Ces noms – deux, Josès et Jacques (qui est une forme de Jacob) se référant aux patriarches, les deux autres à des héros nationaux de la révolte des Maccabées contre l’hellénisation de la terre d’Israël (mais Jude est aussi l’un des douze patriarches, fils de Jacob), et Jésus, forme abrégée de Josué, au successeur de Moïse – laissent entrevoir une famille fidèle à l’identité nationale, comme le rappelle le bibliste canadien André Myre dans son livre Venez voir Jésus de Nazareth (éditions Novalis) : « Les noms, connus, des enfants de Joseph et Marie, reproductions en grec de noms traditionnels bibliques, reflètent un retour à de vieux noms israélites (sous leur forme grecque actuelle, voir Mc 6, 3, Des étrennes sous votre sapin !!!on reconnaît Josué, Jacob, Joseph, Juda et Siméon), peut-être en réaction contre la romanisation ou l’hellénisation du pays. » Tout comme leurs concitoyens de Nazareth, où l’on a retrouvé  de nombreux bassins, miqwaot, pour les ablutions.

     

    Jésus a donc été éduqué dans un milieu familial élargi et non dans le cadre d’un couple avec un enfant. La maison dans laquelle il grandit devait donc grouiller d’enfants et de gens de passage, comme toutes les maisons orientales. D’ailleurs, sa famille d’artisans ruraux était certes modeste n’était pas miséreuse ou tout en bas de l’échelle sociale, comme les travailleurs journaliers ou les esclaves, et, comme la majorité des habitants de Nazareth, la famille de Jésus devait vivre aussi d’un lopin de terre.

     

     

     

    Le Père Janvier est venu vous offrir des étrennes qui colleront avec les coutumes qui se pratiquent le 1er janvier surtout depuis le XIXe siècle, avec les cotillons, les feux d’artifice, le champagne et les cartes de vœux – venues elles tout droit de notre voisin britannique – mais aussi qui seront des références que le temps des festivités de Noël ne s’achèvera que le 6 janvier avec la fête de l’Epiphanie. En effet, nous sommes encore dans le cycle des douze jours de Noël.

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

    Tout d’abord celui pour mon frère, Taigong788, Jema-Lou et Chantal, c’est la carte de vœux chrétienne, Les Rois Mages et l’étoile, réalisée par Sœur Françoise Emmanuelle, et proposé à la vente sur le site Images Chrétiennes.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

    Cette carte avec le motif des rois mages et de l'étoile est une illustration de Soeur Françoise Emmanuelle (créatrice du personnage de Moinette) de l'Abbaye de Vénière.
    Avec cet achat, vous aidez la communauté des religieuses à faire fonctionner leur atelier mais aussi le thème d'un Noël chrétien à entrer dans les maisons

     

    Dans un style naïf, les illustrations de Sœur Françoise Emmanuelle sont pleine de joie et de simplicité. Elles plairont aux enfants mais aussi aux adultes à qui il reste au fond du cœur un petit morceau d'enfance.

     

     

     

    celui pour Génération .Obscure, c’est l’illustration du pack, New Year Everything Bundle, proposé à la vente sur le site 8bit.audio.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

    Alors que la nouvelle année approche, nous sommes ravis de vous présenter notre offre la plus intéressante à ce jour : le pack Tout pour la nouvelle année !

     

    Ce package exclusif est notre façon de dire un immense « merci » à notre chère communauté de passionnés et de créateurs de musique.

     

    Mettez la main sur tous les packs d’échantillons que nous avons jamais publiés !

     

     

     

    celui pour, les anges noirs, un couple de vampires (Lucinda et Lestat) et leurs proches (Angelina, Flora, Jessica, Laura, Maéva et Thomas), c’est une des 130 illustrations du pack, 2024 Happy New Year Clipart New Year PNG, proposé à la vente sur le site Creative Fabrica.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

    Célébrez l'arrivée d'une année prometteuse avec notre lot de 130 cliparts Happy New Year 2024 – une collection vibrante conçue pour enflammer la joie et la fête alors que vous accueillez l'aube d'un nouveau départ !

     

     

    Embrassez l'esprit d'optimisme et d'enthousiasme avec ce vaste assortiment. Présentant 130 images clipart uniques, chaque illustration résume la joie et l'enthousiasme de dire adieu à l'ancien et d'inaugurer le nouveau.

     

     

     

    celui pour, les amis des nours et des amoureux des loups (Nad, Adam et Serena), c’est une carte de vœux, intitulé Conte Noël, proposé à la vente dans le site de l’Atelier Rosemood. Elle fait partie de leur collection Carte de vœux animaux.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

    Notre sélection de carte de vœux aux motifs d'animaux séduiront les petits comme les grands. Envoyez des messages de tendresse à vos familles et amis avec les modèles de carte de vœux de l'Atelier Rosemood.

     

    Votre entourage sera ravi de recevoir un courrier élégant et délicat dans leur boîte aux lettres.

     

    Ces jolis modèles de cartes de vœux raviront vos destinataires par leur finesse.

     

     

     

    celui pour, Marie et à sa famille (Martial, Mathis et Germain), c’est le gif animé, Tinkerbell New Year, proposé gratuitement sur le site lovethispic.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

    LoveThisPic est un endroit où les gens peuvent venir partager des photos inspirantes, des citations, des bricolages et bien d'autres types de photos.

     

    L'utilisateur 'Timfly' a soumis la photo/l'image de Bonne Année de la Fée Clochette que vous regardez actuellement. Vous avez probablement vu la photo de bonne année de la Fée Clochette sur l'un de vos sites de réseaux sociaux préférés, tels que Facebook, Pinterest, Tumblr, Twitter ou même sur votre site Web ou votre blog personnel.

     

    Nous espérons que vous apprécierez cette image Pinterest/Facebook/Tumblr de la Fée Clochette et nous espérons que vous la partagerez avec vos amis.

     

     

     

    celui pour, les babies anges noirs, Carl, qui adore les clowns, et Naruto-Jaime, c’est un des 31 papiers numériques de bonne année du pack, Happy New Year Backgrounds New Year PNG, proposé à la vente sur Creative Fabrica.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

    Alors que minuit sonne et que le monde accueille 2024, il est temps d’insuffler à vos célébrations un élan de créativité et de joie. Notre pack exceptionnel vous propose une collection de 31 papiers numériques Bonne Année 2024, chacun étant une toile rayonnante de célébration, d'espoir et d'optimisme.

     

     

    Dans ce pack, vous découvrirez un kaléidoscope de papiers numériques méticuleusement conçus, conçus pour capturer l’essence de la nouvelle année. Des feux d'artifice illuminant le ciel nocturne aux toasts au champagne pétillant, et des réjouissances remplies de confettis aux résolutions inspirantes, chaque article respire l'esprit festif et la promesse d'un nouveau départ.

     

     

     

    Enfin, Je n’oublie pas non plus, tous ceux qui suivent mon blog ou sont de passage sur celui-ci et à qui j’offre cette étrenne, c’est une illustration vecteur de l’illustratrice et designeuse Nadia Grapes, Premium Vector | Christmas and happy new year illustration with cute woman, proposé sur le site br.thptnganamst.edu.vn.

     

     

     

    Des étrennes sous votre sapin !!!

     

     

     

     

    Je suis sur que ces étrennes de Nouvel An qu'a déposé le Père Janvier sous votre sapin virtuel vous plairons et je tiens encore à tous vous souhaitez à toutes et à tous une très bonne et joyeuse Nouvelle Année 2024 !

     

     

     

     


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  • Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    L’octave de l’Epiphanie s’est terminée ce dimanche. Le mot épiphanie vient du grec epiphaneia qui signifie « manifestation », qui désigne donc les manifestations de Dieux aux hommes. Depuis les années 150, les chrétiens célébraient le 6 janvier, date du solstice d’hiver, plusieurs « manifestations » de Dieu dans l'humanité de Jésus, manifestations illustrée par sa naissance, l'épisode de l'adoration des Mages, mais aussi par le baptême du Christ et le miracle de Cana (où l'eau fut changée en vin). Puis, sans que l’on sache exactement pour quelle raison, à partir du IVe siècle, ces différentes célébrations vont être distinguées. Le jour de Noël, le 25 décembre, célèbre la naissance de Jésus, et le 6 janvier, jour de l’Épiphanie, Les Rois Mages ont pensé à vous !!!marque en Occident depuis le début du Ve siècle celui de la manifestation de Dieu sur terre par l’intermédiaire de la figure des mages, qui ne sont pas des rois ou trois dans le récit du chapitre 2 de l’évangile de Matthieu, le seul à relater cet épisode symbolique, mais des sages d’Orient au nombre indéterminé, représentants de l’astrologie païenne, venus adorer le nouveau souverain de l’univers dont ils ont suivi l’étoile. Cet épisode célèbre de l’évangile de Matthieu est une invention littéraire de l’évangéliste pour rappeler aux juifs devenus chrétiens que l’enfant de Bethléem était le roi non seulement du peuple d’Israël, mais des nations païennes, autrement dit que le salut s’adresse à tous. Lors de la célébration, a lieu la bénédiction solennelle des eaux dans les liturgies orientales et leur coutume, adoptée par les anciens rites de Gaule et d'Espagne, de célébrer les baptêmes lors de l'Épiphanie. Au Moyen Âge, l'Épiphanie était connue sous le nom de Festum Stellae (« Fête de l'Étoile ») Mais, en 1969, à la suite des dernières réformes de la liturgie romaine, l’Epiphanie n’est plus fêtée le 6 janvier mais rapportée, dans les pays où ce jour n'est pas férié, au dimanche qui se situe entre le 2 et le 8 janvier. Ceux des orthodoxes qui suivent le calendrier julien célèbrent la Nativité le 7 janvier à laquelle ils associent la visite des Mages.

     

    Si vous voulez en savoir plus sur les Rois Mages, Croire, une émission du site du journal, La Croix, leur a consacré un sujet intitulé Qui sont les rois mages ? le 31 décembre 2018 :

     

     

    Comme auparavant en Provence, les mages sont venus déposer des cadeaux sous vos sapins virtuels, eux ils dureront au moins jusqu’à la Chandeleur, qui termine les festivités de Noël. En effet, comme on peut encore le constater, au Portugal et en Espagne, ce n'est pas le Père Noël qui y offre les cadeaux mais les rois mages quoi de plus normal vu que c'est eux qui offre des présents de roi (or, encens et myrrhe) à l'enfant Jésus.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    L'origine de cette tradition remonterait au Moyen-Âge et avait auparavant cours dans tout l'Occident latin, tel que le montre par exemple le célèbre conte arthurien, Sire Gauvain et le Chevalier Vert, la fête de Noël durant à cette période entre le 25 décembre et le 8 janvier : il était alors d'usage d'offrir parfois quelques modestes présents à son entourage, essentiellement des victuailles. Une pratique que l'Église, qui rattachait encore l'échange de cadeaux à de futiles superstitions liées à son historique païenne, se gardait d'interdire, en l'associant aux présents des rois mages qui apportèrent de l'or, de l'encens et de la myrrhe dans l'évangile de l'enfance de Matthieu.

    Mais c'est la mise en valeur des saints donateurs au XVe, tels Saint Nicolas et Sainte Lucie Les Rois Mages ont pensé à vous !!!qui a permis le développement d'une telle pratique dans les pays Ibériques, où elle existe encore, et en Provence, où elle a disparu face à la concurrence de Saint Nicolas et du Père Noël probablement après la Seconde Guerre Mondiale. Le lancement des Grandes Explorations favorisant celui des Rois Mages, qui d’après la tradition débarquent en bateau pour offrir leurs cadeaux. Et l'organisation de procession qui en ont suivit où l'on offrait les clés de la ville aux mages, reprise de l'« entrée des rois et des empereurs » dans les villes.

    En Provence, la tradition était assez originale car les enfants allaient sur le chemin des rois mages, en vain, comme à Larches (Alpes de Haute-Provence), Mazan (Vaucluse) ou à La Garde-Freinet (Var) et dans la vallée de l’Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence). Lorsqu’ils rentraient dépités, ils trouvaient une tarte ou autre friandise « déposée » par les Rois, dans laquelle se trouvait une fève, « cadeau royal ». Dans les années 1835 à Maillane, le petit Frédéric Mistral, était tombé dans le piège comme ses congénères, retournant au crépuscule, grignotant les gâteaux ainsi que les galettes et les figues qu’ils avaient préparé pour les rois et les pages, mais pas le foin pour les chevaux. Coutume très proche de celle de la Saint Nicolas dans le Nord et l’Est de la France, dont les cadeaux étaient aussi alimentaires comme ceux que je vais vous offrir.

     

    Si la tradition a disparu de la Provence, elle s’est perpétuée en Espagne et au Portugal. Vous pourrez la découvrir grâce au magazine d’Arte Karambolage avec le sujet de la journaliste espagnole Mareta Frias sur Les Rois Mages du 3 janvier 2024 :

     

     

    Cette tradition de la tournée des Rois avaient sans doute aussi son origine dans une autre pratique d’origine médiévale qui en France a duré jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Les pauvres, le plus souvent des enfants, avaient le droit de frapper aux portes des maisons pour quêter la « part à Dieu », chantant pour l’occasion des chants de Noël. On leur donnait une part de galettes ou, dans le Nord de la France, des strintjes, sortes de petites gaufres sèches des Flandres de la forme d'une large pièce de monnaie, friandises du Nouvel An qui restent présentes tout le mois de janvier. Les Rois Mages ont pensé à vous !!!Et ces quêtes des pauvres lors du cycle des douze jours de Noël ont ensuite donné naissance aux tournées déguisées des trois Rois et de leur porteur d’étoile qui vont de porte en porte, en particulier en Alsace ou dans le Nord, le soir du 5 janvier, et a vu le jour quand, dans certains pays ou territoires, les rois mages ont pris le relais des enfants

    C’est ainsi que depuis dans ma région, les Flandres, surtout dans les campagnes environnant Bailleul et Steenvoorde (arrondissement d’Hazebrouck) et Cassel, a lieu pendant les douze jours du cycle de Noël (de Noël à l’Epiphanie), le De Drie Koningen (« Les Trois rois mages »), la tournée des mages. Dans les années 1910, des hommes modestes, souvent ouvriers, se déguisaient en mage et portaient une étoile pour effectuer la tournée, visitant les maisons et fermes des villages en chantant un cantique en flamand, la chanson de l’étoile, et en présentant leurs vœux, pour récolter de la nourriture. Aujourd’hui, quelques groupes font perdurer la tradition. C’est le cas de celui des frères Belpalme ou encore de l’association De Katjebel créée à l’initiative de César Storet. L’argent récolté par les rois mages revient à une association caritative. De l’autre côté de la frontière, des groupes belges font également revivre cette tradition.

     

    Si vous voulez découvrir cette tradition en pleine action, France 3 Hauts de France lui avait consacré un sujet en 2018, intitulé Flandres : ils perpétuent la tradition des Rois mages :

     

     

    Lors de ces mêmes tournées, dans un but protecteur, le marquage au-dessus des portes des maisons des initiales CMB (Caspar, Melchior, Balthazar), suivies de croix et du chiffre de l’année, a été remise à l’honneur dans certains villages d'Alsace. Ces inscriptions rappellent l’ancienne coutume porte-bonheur du barbouillage des portes en Lorraine, lors de la nuit fatidique du 5 janvier, pour faire peur aux démons. Pour les remercier, dans le Nord – par exemple à Dunkerque, où la coutume s’est perdue à la fin du XIXe siècle plus rapidement que dans les campagnes alentour – et l’Alsace, les trois enfants déguisées en mages recevaient des gaufres, des gâteaux, des friandises ou de la menue monnaie.

     

    Les cadeaux que vous ont offert les mages, certes avec un peu de retard, seront des cadeaux alimentaires, à part quelques exceptions, tout comme cela se passait auparavant en Provence, et aussi lors des tournées des mages où l’on offrait des friandises aux trois enfants déguisés en mages. À base d’illustrations de galette, de gâteau des rois et aussi de gaufrettes - normal venant du Nord ! -, coutume qui a vu le jour elle aussi au Moyen-Âge.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Julie Andrieu a d’ailleurs consacré un petit sujet à la galette des rois dans son émission sur France 3 Les carnets de Julie, intitulé Histoire : La Galette des rois, qui date du 7 janvier 2017, et où elle donne d’autres coutumes que je n’évoque pas dans vos cadeaux – mais il est peu probable que l’origine de la galette soit romaine, sa première mention ne datant que de 1311 :

     

     

    Tout d’abord celui pour freyr 1978 et Jema-Lou, c’est une photographie de strintjes, que l’on appelle aussi gaufres sèches du Nord ou de Dunkerque ou gaufres fines du Nord. On la trouve sur le site les gourmandises de Virginie, qui suit les aventures gourmandes d’une nordiste à Toulouse. La photographie se trouve dans un article intitulé gaufres sèches du Nouvel An.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Ces gaufres sèches larges comme une pièce de monnaie sont des friandises du Nouvel An que l’on confectionne et offre pendant tout le mois de janvier. C’était le cadeau alimentaire que l’on donnait aux enfants comme étrenne au Nouvel An avant que les jouets ne commencent à les concurrencer à partir de la fin du XIXe siècle.

    On en offrait aussi jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, comme la « part à Dieu », aux enfants pauvres qui venaient la quêter. Il est possible vu la forme de ces gaufres qu’elles aient été d’abord des dons en monnaie sonnante et trébuchante. Offertes en janvier, les strinjtes étaient aussi distribuées lors des tournées des mages en Flandre quand c’était trois enfants qui faisaient la collecte de nourriture déguisées en mages.

     

    Ensuite, celui pour celui Génération.Musique, c’est une partition musicale de La Marche des Rois, illustré par Gérard Wurtz pour les L. Philippot Editeur.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    C’est le noël français le plus célèbre à l’Épiphanie. La Marche des Rois, fut écrit sur une musique militaire composée par Lulli pour l’armée de Turenne. Les paroles sont d’un curé du Gard de 1724 à 1728, le Père Domergue (1691-1728) dont le nom apparaît sur la première copie manuscrite en 1742, et non du poète et compositeur du XVIIe siècle, Nicolas Saboly (1614-1675) comme on l’a cru, le texte de Domergue ayant été repris dans les différentes éditions de son recueil de Noëls provençaux : « De bon matin, j’ai rencontré le train / De trois grands rois qui partaient en voyage… ».

    Le Père Domergue ne savait pas que chanson était promise à un grand avenir notamment parce qu’elle a été reprise par Georges Bizet dans L’Arlésienne, le mélodrame d’Alphonse Daudet (1872) qu'il a mis en musique. Une manière pour le compositeur de donner une couleur provençale à sa musique de scène écrite. La Marche des Rois est devenue depuis une chanson de France traditionnelle et un des cantiques de Noël les plus courants dans le répertoire des chorales francophones. Elle a connu plusieurs reprises par des interprètes, notamment par le plus célèbre d’entre eux, Tino Rossi.

     

    En bonus, je te fais découvrir la version de Tino Rossi qui figure sur son album de Noël, C’est la belle nuit de Noël, sorti en 1974 :

     

     

    Je n’oublie pas pas pour autant mes amis rencontrés sur skyblog, les anges noirs, un couple de vampire (Lucinda et Lestat) et leurs proches (Angelina, Flora, Jessica, Laura, Maéva, et Thomas), pour les amis-des-nours et des amoureux des loups (Nad, Adam et Serena), les babies anges noirs, et Marie et sa famille (Martial, Mathis et Germain), c’est un dessin de la brioche provençale ou gâteau des rois qui est l’œuvre de l’illustratrice Sophie Navas qu’elle a posté sur son site sophienavas.fr sous l’intitulé Illustration culinaire Galette des rois.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    La brioche en forme de couronne, encore en usage dans de nombreuses régions, notamment dans le sud de la France, est probablement la galette des rois la plus ancienne. Dans le Nord, mais aussi en Provence et dans le Languedoc, elle est devenue le gâteau des rois, recouverte de sucre et de fruits confits.

    Ce nom viendrait du fait que, sous l'ancien régime, qu'il était d'usage d'en offrir un à son seigneur en pleine période des redevances féodales. Et qu'il fut dès lors très vite mis en relation avec la fête de l'Epiphanie, célébrant les mages, devenus rois depuis le XIIe siècle.

     

    … puis celui pour les babies anges noirs, c’est une illustration qui représente probablement la tournée des rois mages.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Celle-ci étaient le plus souvent faites par des groupes de trois enfants déguisées en rois mages qui venaient quêter la « part à Dieu » pour les plus pauvres, souvent une part de galettes ou des gaufres, qu’ils amenaient à leurs familles ou d’autres plus nécessiteux. Cette coutume est encore très pratiquée dans les Flandres et l’Alsace mais aussi auparavant dans l’Artois.

    Ici c’est nos rois mages qui se partagent la galette qui est leur part à Dieu. Mais attention à la fève. Le haricot ou la fève fut remplacé au XVIe siècle par une pièce en argent, coutume que l'on retrouve en Espagne et en Italie où la couronne des rois contient aussi originellement une pièce d'argent ou un haricot. C'est aussi au XVIe siècle que, dans le Nord de la France, l'usage des billets des rois tirés dans une corbeille s'est développé. Il permet d'attribuer à chaque convive le rôle d'un personnage de cour (roi, fou, écuyer...). Mais l'usage de faire les Rois s’est mis en place progressivement puisqu’il a aussi vu le jour sous le règne de Louis XVI en 1680.

    L’Epiphanie, sous la Révolution, est transformé en célébration de la fête du bon voisinage, avant que la coutume ne soit restauré, sous l'appellation de tirer les rois en 1870. La pièce d'argent est, elle, peu à peu remplacée par des symboles portes bonheur en porcelaine de Saxe à partir de 1875, et, à partir de 1913 par ceux des ateliers de Limoges. C'est également au début du XXe siècle que les fèves publicitaires firent  leur apparition dans la boutique parisienne d'un dénommé Lion au coin de la rue de la Lune et du boulevard de Bonne-Nouvelle avant que ce dernières ne deviennent en plastique dans les années 1960. 

     

    … puis celui pour Chantal et Naruto-Jaime, c’est une illustration vectorielle de la galette des rois, intitulé Epiphany gâteau Galette des Rois Vecteurs de stock et clip-Art vectoriel, qui a été posté sur fr.coolclips.com et sur pinterest.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    La galette des rois est évoquée pour la première fois dans un texte rédigé en 1311 à Amiens.

    Il s'agit alors gâteau feuilleté sans fourrage dans lesquels on mettait un haricot ou une fève, attesté dans un manuscrit du Mont Saint Michel au XVe siècle.

    Au XVe siècle aussi, dans Les heures d'Adélaïde de Savoie, une illustration représente déjà l'enfant qui va sous la table et à qui on pose la question, dans une petite banderole, à qui est destinée la fève.

     

    Enfin, je n’oublie pas non plus, tous ceux qui suivent mon blog ou sont de passage sur celui-ci et à qui les rois mages offre avec énormément de joie ce présent, c’est un dessin réalisé par l’illustratrice Sophie Navas. Il a été posté sur son site sophienavas.fr sous l’intitulé galette des rois brioche provençale.

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Qu'ils soient « ronds comme le soleil », fourrés de frangipane ou de compote de pommes au nord de la Loire, ou briochés en forme de couronne au Sud, les gâteaux à fèves portaient des noms qui variaient selon les régions. En Champagne-Ardennes, on parlait de gâteau à la Chaudière, de tourte des Rois ou royaume en Provence, en Languedoc et en Aquitaine, de pogne ou épogne dans le Dauphiné, de galfou ou garfou en Gascogne et en Béarn, de galette des Rois en Limousin, en Normandie, de galette de l'Epiphanie ou des Rois en Ile-de-France. En Alsace, on partageait les Dreykönigskuchen et royaumes. Cet usage s'observait même à la table des rois. Ainsi, au XVIe siècle, à la cour d'Henri III, cette pâtisserie des Rois se nommait gorenflot, d'après le nom du moine qui l'avait inventée. Sorte de kugelhof alsacien, le gorenflot était fabriqué dans un moule octogonal pour sept convives et on réservait la huitième part pour les pauvres, la part à Dieu.

    Il y eut même à Paris, dès le XVIe siècle, l'objet d'une guerre féroce pour la fabrication du gâteau des rois entre les boulangers et les pâtissiers, à qui François Ier accorda le monopole de la vente. Mais les boulangers ne s'avouèrent pas vaincus, ils offrirent à leurs clients des galettes des rois feuilletées à la frangipane, à tel point qu'elle sera un temps surnommée la parisienne lorsqu'elle s'imposa au XVIIe siècle sous l'impulsion d'Anne d'Autriche et de son fils Louis XIV qui la firent trôner à la table royale.

    À Montpellier, à la fin du XIXe, le gâteau des Rois fait par les boulangers ressemblait à un « pain de munition » (boule de pain que l'on distribuait aux soldats).

     

    Les Rois Mages ont pensé à vous !!!

     

    Je suis sur que vous apprécierez ces magnifiques cadeaux que vous ont apporté les Rois Mages et n’oubliez pas que les festivités de Noël ne sont pas terminé avant la Chandeleur, le 2 février ! 

     


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  • Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !

     

     J'écris ce petit article afin de vous faire découvrir les coutumes du Mardi Gras, qui a lieu hier, et plus connu pour être le jour du Carnaval. Mais il n'est pas que ça.

     

    Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !Dans l'Antiquité romaine, on célébrait la fin de l'hiver avec les Calendes de mars, fêtes pendant lesquelles les interdits étaient transgressés et les déguisements autorisés. Dès le VIIIème siècle, le temps du Carême (jeûne de 40 jours) et la fête de Pâques sont instaurés dans les mœurs, et autour de l'An Mil une temporalité chrétienne a commencé à s'imposer, départageant de façon stricte une période grasse et des jours maigres alors que les populations christianisées continuent à respecter mes traditions païennes des Calendes de Mars.

     

     

     

     

    Le Carnaval précède alors Carême, où les chrétiens doivent s'abstenir de manger « gras », et notamment de consommer de la viande. Le mot « carnaval » vient du mot latin « carnelevare » : carne, « viande »,  et levare, « enlever », et signifie donc littéralement  « entrée en carême ». Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !C'est donc un temps de relâchement nécessaire à l'époque pour les autorités afin d'éviter les mouvements de révolte (tout comme la Saint-Nicolas et la Saint-Étienne en décembre). C'est ainsi qu'entre le XIe et le XIIIe siècle, on vit fleurir, pendant l'hiver, dans les campagnes et les villes, une gamme variée de pratiques carnavalesques où l'on pratiquait des excès alimentaires et festifs qui s'achevait par la semaine des « sept jours gras » dits aussi « jours charnels » car on y mangeait de la viande à satiété.

     

    « Il était d'usage de manger alors en abondance, explique Nadine Cretin, historienne des fêtes. Ce festin qui comprenait viandes et bouillons gras et se terminait par des pâtisseries simples à faire : des crêpes ou des beignets, des bugnes lyonnaises, des merveilles d'Aquitaine ou des gaufres. Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !Il sous-entendait la prospérité, la fertilité, le retour de la lactation dans les étables et les bergeries, le renouveau de la nature. » Elles se terminaient le Mardi gras (jour où on mangeait le boeuf gras, dernière viande permise avant le jeûne prolongé du Carême), la veille du mercredi des cendres et du Carême. Les manifestations les plus importantes du Carnaval se déroulaient durant les trois jours gras, c'est-à-dire pendant les trois jours précédant le mercredi des Cendres. Le roi Carnaval était livré aux flammes le soir de Mardi gras. Ces pratiques étaient acceptées et soigneusement contrôlées par l'Église.

     

     

     

    C'est dans les communes indépendantes d'Italie que serait né le Carnaval tel qu'on le connaît aujourd'hui. Notamment à Venise : dès 1094, la période précédant le Carême donne lieu à des célébrations encouragées par les autorités, qui y voient une occasion de renforcer l'esprit civique. Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !Les masques apparaissent au XIIIe siècle: ils renforcent l'anonymat, permettent les outrances. Les rôles sociaux sont inversés, les pauvres pouvant se déguiser en riches et les hommes pouvant par exemple se déguiser en femmes, les jeux et amusements renforcent l'animation des quartiers. D'ailleurs, le corso carnavalesque, apparu en Italie, parodie les entrées princières dans les villes et les processions religieuses.

     

    La tradition italienne essaime, notamment en Europe médiane (Suisse, Allemagne de l'Ouest, Belgique, nord de la France), à partir de la Renaissance, puis aux Amériques. Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !Diverses influences nourrissent alors ces nombreuses formes de carnavals: les jeux du monde à l'envers (concours de mensonges, de blasphèmes, charivaris, sotties) en France ; l'héritage grec et latin des saturnales et des bacchanales en Italie ; le merveilleux et le dérisoire exprimés en Allemagne par le thème de la nef des fous. Le principe du Carnaval a sans cesse évolué avec les époques. Il est devenu aristocratique à Venise au XVIIIe s. ; les décors en carton-pâte ont assuré la célébrité mondiale du carnaval de Nice à la Belle Époque et les cortèges de chars ont vu le jour vers 1870 à Rio de Janeiro et à La Nouvelle-Orléans.

     

     

     

    Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !De nos jours, la fête de Mardi gras, seul survivant de la semaine des Sept jours gras, se traduit en France par un certain nombre d'événements très festifs dans les familles, dans les quartiers et, quand les élèves ne sont pas en vacances, dans les écoles. On se déguise pour défiler dans son quartier ou dans sa ville, d'autant que plusieurs carnavals traditionnels sont encore bien vivants. En France, outre celui de Nice, avec ses chars fleuris, les carnavals des villes du Nord sont particulièrement remarquables, notamment celui de Dunkerque, où les jette des harengs à la foule, qui est né au XVIIe siècle. Dans le Sud-Est on peut citer, pour son ancienneté, celui de Limoux.

     

    Mardi Gras, un temps de réjouissances avant Carême !On confectionne et on mange aussi des crêpes, des gaufres, des beignets. Une coutume qui vient à l'origine de la nécessité d'épuiser les réserves d'œufs et de beurre qui ne seront pas utilisées durant le Carême. Appelées « merveilles » dans le Sud-Ouest, les beignets de carnaval tirent leur origine d'une spécialité culinaire du duché de Savoie. Celle-ci a fini par s'étendre au XVIe siècle dans la région de Lyon, sous le nom de « bugnes », ainsi que sous celui de bougnettes à Perpignan, d'oreillette en Provence, de ganse à Nice. Pour célébrer Mardi gras, ces petits beignets sont devenus les rois de la fête. Et c'est le cas aussi d'autres beignets dans toute la France, les pets de nonne ou beugnets en Franche-Comté, les beugnots dans les Vosges, les crouchepettes dans les Landes, les croustillons de ch'nord à Dunkerque, les roussettes à Strasbourg, les bottereaux en Vendée.

     

     

    Je suis sur que cet article vous plaira et qu'il aura appris des choses intéressantes sur Mardi Gras. Et que, vous connaissant toutes et à tous, vous avez passé un très bon et joyeux Mardi Gras !

     

     


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