• De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !

     

    J’écris cet article afin de vous souhaitez à tous et à toutes de très bonnes fêtes de Pâques ! Mais vous me connaissez, j’en profite aussi pour faire une approche historique et critique de l’événement qu’a représenté Pâque pour la première communauté chrétienne, c’est-à-dire par la Résurrection de Jésus, la venue prochaine du Royaume de Dieu. De l’échec est née la future victoire de Dieu sur l’empire romain.

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !La Résurrection de Jésus d’entre les morts fut un événement dont personne ne fut témoin. Jésus, étant resté au tombeau de la veille de la Pâque, Vendredi 14 Nisân, au premier jour de la semaine, Dimanche, la fête tombant un Sabbat, un jour chômé. Ce sont les femmes, Marie de Madgala, Marie, mère de Jacques le Petit et Joset, donc la « mère » de Jésus (Jean 19, 25), et Salomé, la mère des fils de Zébédée, venant s'assurer que l'onction du corps avait été bien achevé la veille de la fête ou voulant rendre un dernier hommage à leur Maître et fils, qui trouvèrent la pierre descellé et la tombe vide. Cet événement relaté par les Synoptiques et l'évangile de Jean s’est probablement résumé à cela dans son contexte primitif. Il est peu probable qu’il y eut de soldats autour de la tombe, tel que le relate l'évangile de Matthieu, les tombeaux ne seront gardés que sous le règne de l'empereur Claude (41-54) pour éviter les vols de cadavres, et un ange qui leur annonça la Résurrection de Jésus, Marc voulant transformer le récit en théophanie. Il est possible que des disciples anonymes aient vérifiés leurs dires, et non Simon-Pierre lui-même, les Douze étant probablement repartis en Galilée plus sure pour eux que Jérusalem. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Ceux-ci étaient peut-être en lien avec la famille de Jésus, cette dernière étant peut-être récupérer le corps afin de l'enterrer à Capharnaüm ou dans leur village natal, Nazareth. Peut-être le fait que le tombeau ait été trouvé vide a accrédité au bout d'un certain temps la conviction chez les femmes disciples qu'un événement inouï s'était produit qui a fait naître en elle l'idée que Jésus s'était relevé d'entre les morts dont nous verrons l'explication beaucoup plus loin.

     

    Les Douze, les femmes et la famille sont peu à peu retournés en Galilée, où semble-t-il ils reprirent leurs activités quotidiennes (l'évangile de Jean et de Pierre nous montre Pierre et d'autres disciples pêchant, et l'Histoire ecclésiastique, les petits neveux de Jésus, les fils de Jude, vivant de l'agriculture). La région devait être plus sure pour eux que la Judée car Hérode Antipas était alors très occupé par son ambition de restaurer à son profit le royaume de Judée (fréquents voyages à Rome) et la montée de la tension avec les Nabatéens du fait de son concubinage avec sa nièce et descendante des Hasmonéens, Hérodiade, qui mettait à mal son mariage avec la fille du roi Arétas IV, Phasélis. Celle-ci se transforma en guerre en 33-34 lorsqu'à la mort du tétrarque des districts du Nord (Transjordanie), son frère, Hérode Philippe II, il épousa Hérodiade pour asseoir ses ambitions. Au sein de leur vie quotidienne, de réunion occasionnelle et de repas fraternels, rappelant les banquets joyeux qu'ils avaient eu avec Jésus, les femmes, la famille de Jésus et les Douze gardèrent peu à peu le souvenir du feu qu'avaient fait naître en eux Jésus et l'espoir de changement et de libération pour les Juifs de Rome et des fils d'Hérode qu'il avait amené jusqu'à ce qu'il voit leur Maître à nouveau vivant.

     

    Si la famille et les disciples de Jésus ont été peu à peu convaincus que Jésus était de nouveau avec eux vivant c'est par l'influence du groupe des femmes. L'évangile de Jean et l'annexe finale de l'évangile de Marc nous apprend, en effet, que Marie de Magdala, la cheffe du groupe des femmes où elle était l'équivalent de Simon-Pierre, a été la première à « voir » Jésus. D'autres femmes, d'après l'évangile de Matthieu, furent également témoins du même phénomène, peut-être inspirée par elle.Mais, tel que nous l'apprend l'évangile de Marc, ces événements eurent lieu originellement en Galilée et non à Jérusalem. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Si la conviction des femmes disciples a convaincu les autres disciples c'est parce que ces derniers se réunissaient dans des maisons ou lors de repas fraternels où il se rappelait de Jésus, et où les femmes, chargés des tâches domestiques, avaient une grande importance, et dont, certaines, comme Marie de Magdala, vivait probablement du fructueux commerce de la pêche dans sa cité natale, avaient une certaine influence du fait de leur richesse et pouvaient protéger la communauté même dispersé de poursuite. Cela peut-être aussi parce que les premiers convaincus furent les « frères » de Jésus, tel que laisse à penser l'évangile de Matthieu et de Jean, avec qui les femmes semblent avoir eu une relation particulière, peut-être parce que Marie, la mère de Jésus, figurait parmi elles et sut user de son influence en tant que Gebira, mère de la dynastie régnante, tel que le firent les femmes de la dynastie hasmonéenne, dont la reine Salomé Alexandra (67-63 av. J. – C.), la belle-mère d'Hérode Ier le Grand, Alexandra et sa propre femme, Mariamne.

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Les femmes, dont la propre mère de Jésus, ont dû perturber les « frères » et « sœurs » de Jésus par le récit de la tombe vide puis qu'elle aurait « vu » Jésus, qui peu à peu furent témoins des mêmes phénomènes au sein de leur vie quotidienne, des déplacements dû à leur travail dans le lac de Galilée ou à Sepphoris, les « frères » ayant repris l'affaire familiale d'artisanat dans la construction, pour voir la famille à Nazareth et à Kokhaba, ou lors, des repas qu'ils organisaient à Capharnaüm pour se souvenir de leurs frères avec les disciples. Un de ses déplacements (que Luc placera à Emmaüs, en Judée, alors qu'il est plus probable qu'il ait eu lieu en Galilée) semble avoir été plus marquant que les autres car ils acquirent dès lors la conviction que Jésus n'était pas mort. Peut-être, sous l'influence de Jacques, nouveau chef de famille, qui fut probablement le premier à « voir » Jésus (1 Corinthiens 15), et à convaincre deux membres importants de la famille, le frère de Joseph, le père de Jésus, Cléophas, le Clopas de l'évangile de Jean, peut-être avec lui lors de l'épisode des pèlerins d'Emmaüs, et Syméon, le fils de ce dernier, qui remplacera Jacques, après sa lapidation par le grand-prêtre Anne, à la tête de l'Église de Jérusalem en 62. Cette conviction n'aurait sans doute pas pris avec une telle ampleur si les disciples de Jésus n'avait pas eu l'idée que la famille de Jésus représentait une sorte de continuité dynastique à même de restaurer le mouvement messianique du Nazaréen que l'on trouvait dans d'autres groupes apocalyptiques Ainsi, les « Galiléens », fondés par Judas de Gamala en 6 pour protester contre la mise en place de l'impôt romain en Judée (recensement de Quirinius), continuèrent avec l'action de ses fils, Simon et Jacob, puis ses petit-fils, Menahem, fils de Judas et Éléazar fils de Jair jusqu'à la fin de la première guerre judéo-romaine (66-74).

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !La conviction de Jacques puis de sa famille a probablement finit par emporter celle de Simon-Pierre puis des Douze. Ceux-ci se retrouvaient lors de repas fraternels occasionnels ou de réunions occasionnelles où ils leurs parlèrent de leur conviction d'avoir « vu » Jésus. Simon-Pierre fut probablement celui sur qui les affirmations de Jacques et de ses frères eurent le plus d'impact, car ce dernier eut beaucoup de mal à se remettre de la mort de son Maître l'ayant renié. Et il fut donc le premier à l'avoir « vu » des Douze, les suivants furent peut-être Jacques et Jean fils de Zébédée, du fait de l'influence de leur mère, Salomé, puis l'ensemble des Douze, dont Judas Iscariote si l'on suit l'évangile de Marc et de Jean qui ignore son suicide. Ce sont des événements lors de leur vie quotidienne qui imposèrent leur conviction, comme une pêche mémorable, la fameuse pêche miraculeuse ou des repas fraternels au bord du lac, dans la maison de Pierre ou dans « la maison » avec la mère et les frères de Jésus, partagé avec Jésus, où Pierre prit une part non négligeable. Et c'est ce qu'ils affirmèrent dans le kérygme primitif qu'ils énoncèrent lors des grandes fêtes juives tel que le relate les Actes des Apôtres.

     

    La croyance à la Résurrection s'est affirmé au fur et à mesure des rencontres probablement à Capharnaüm et sur le lac de Tibériade des disciples et de la famille de Jésus, reformant peu à peu le groupe dispersé des disciples autour des trois groupes qui avaient accompagnés Jésus dans son périple messianique : la « mère et les frères de Jésus », les Douze et les femmes, autour de Jacques, le frère du Seigneur, Simon-Pierre, Jean et Jacques fils de Zébédée, et Marie de Magdala. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Cette conviction n'aurait pas eu cours si les disciples de Jésus n'avait pas a été convaincu par la croyance récente, partagée par les Pharisiens et son aile dure, les Galiléens, de la Résurrection des justes et des martyrs que Dieu ne laisserait pas aux mains de leurs adversaires, tel que l'affirmait Daniel 12, 1-4, le Livre d'Hénoch et le Second Livre des Maccabées. Ce qui avait été le cas pour eux, Jésus étant ressuscité le troisième jour, chiffre à vocation apocalyptique, cité dans Osée 6, 2. Jésus n'aurait donc été que le premier d'une longue liste, enlevé au ciel, d'où il reviendra en tant que « Fils de l'Homme », le juge céleste de Daniel, assis à la droite de Dieu. Ainsi, Dieu a accrédité Jésus et fera bientôt tombé ceux qui l'ont condamné, tel que l'affirmait le Kérygme, témoignage primitif de l'Église. Ces événements semblèrent se produire dès l'année 33 avec la reprise de la guerre avec les Nabatéens en 33-34, la défaite d'Hérode Antipas en 36 et la chute de Pilate, suite au massacre du prophète samaritain et de ses disciples sur le mont Garizim. Conviction encore plus assuré par la présence de Jésus au cours de leur reprise des banquets, inaugurant celui messianique, où tous les hommes, peu importe leur origine – les Païens y ayant accès aussi –, serait égaux, par le service, et l'égalité de tous, en partageant le « corps » et le « sang » de Jésus, son esprit, lors de la « fraction des pains », dans une inversion totale des valeurs de domination imposée par l'empire romain et ses collaborateurs, les fils d'Hérode. On peut alors comprendre tel que l'affirme 1 Corinthiens 15, que « tous les apôtres », peut-être les 120 disciples d'Actes 1, et « cinq cents disciples » furent aussi convaincus à leur tour. Non pendant 40 jours, tel que l'affirme Actes 1 mais plutôt l'équivalent de 2 à 3 ans.

     

    La croyance en la résurrection de Jésus ne fut sans doute pas évidente pour tous les disciples. Comment croire qu'un homme crucifié puisse être le Messie ? Qu'il est de nouveau vivant alors que la mission de Jésus, comme celle des autres prétendants messianiques, attestaient qu'elle n'avait pas l'approbation de Dieu ? L'évangile de Matthieu nous montre que même lorsque Jésus y fait sa dernière apparition sur la montagne aux Douze qui doute encore et qu'il faut qu'il l'ait « vu » encore une fois de leurs yeux. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Pour Matthieu, ce sont les Onze, mais on sait que ce sont les Douze, Matthieu ayant créé la scène du suicide de Judas Iscariote, tout comme Luc dans Actes 1, qui nous apprend qu'ils étaient plus tôt une vingtaine avec les femmes, et la mère et les frères de Jésus. Un épisode aussi a probablement marqué la communauté la difficulté de convaincre l'un des Douze, Jude Thomas dit Didyme (« Jumeau ») de croire en un Jésus relevé d'entre les morts, alors qu'il partageait probablement toutes les activités quotidiennes, rencontres et repas fraternels avec les Douze, les femmes et la famille de Jésus, avant de le « voir » lui aussi. Il est difficile d'en retrouver la racine tant l'évangéliste Jean en a modifié les propos et le contexte originels. Il était donc vital pour le groupe de toujours communiquer cette conviction, de faire sentir la présence de Jésus, de le faire « voir » aux autres, de manger et boire avec lui comme lors des banquets qu'il organisait en Galilée. Le faire « voir » à « Tous les apôtres » ou les « cinq cents disciples », tel que l'affirme 1 Corinthiens 15 servait à asseoir cette conviction profonde des autres disciples de Jésus et à lever leurs doutes, en insufflant en eux l'esprit du Maître.

     

    J’espère que cet article vous aura appris de nombreuses choses sur cet événement essentiel pour les débuts du Christianisme et je tiens encore à vous souhaitez à toutes et à tous de très bonnes fêtes de Pâques !

     


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