• L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !

     

    Avant Hier, deuxième dimanche de l’Avent, le temps qui nous conduit vers Noël, qui célèbre la naissance de Jésus à Bethléem, tous les 25 décembre, s’approche. J’espère que vous n’avez pas oublié d’allumer la deuxième bougie de votre couronne de l’Avent, une bonne indication du temps qu’il vous reste. C’est l’occasion de vous présenter cette période préparatoire aux joyeuses festivités du cycle des douze jours qui s’achèvera lors de l’Épiphanie le 6 janvier. Et vous verrez qu’en France le côté festif de l’Avent a toujours existé.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !

     

    L’Avent marque le début de l’année liturgique (le calendrier d’observance des solennités chrétiennes). C’est une période de préparation à Noël, la naissance corporelle du Christ. Elle le dimanche le plus proche de la Saint André, le 30 novembre, et se célèbre avec plus de solennité à partir du 17 décembre, pour se terminer la veille du 25 décembre. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Pour les chrétiens d’Orient, dont les orthodoxes, l’Avent dure six semaines et commence entre le 11 et le 15 novembre. Il tire son nom du terme adventus qui désigne, dans le vocabulaire de la cour, l'avènement d'un empereur, suggèrant aux chrétiens la manifestation du Royaume spirituel du Christ, à la fin des temps, déjà inauguré par la naissance de Jésus à Bethléem.

     

    Il n’est apparu qu’à la fin du IVe siècle avec la création de la fête de Noël en 340 à Rome pour rappeler la naissance de Jésus à Bethléem en Judée tous les 25 décembre et l’impose à tout l’empire, dont la Gaule, en 379. La vie liturgique locale ainsi devenu plus intense en Occident de la mi-décembre au 6 janvier, fête de l’Épiphanie (du grec « epiphaneia », apparition : la manifestation de Jésus comme Messie, tel que le rapporte le récit de l’adoration des Mages). Dès la fin du IVe siècle, apparaît en Espagne et en Gaule des éléments d'une sorte de carême précédant les baptêmes qu'on y célébrait lors de l'Épiphanie. Le concile de Saragosse (380) prescrit ainsi aux fidèles de les accompagner en étant assidus aux célébrations dès le 17 décembre. Et, pour la même raison, vers 480, Perpet, l’évêque de Tours,  établit une ordonnance selon laquelle on jeûnera trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) dans le diocèse, à partir de la saint Martin le 11 novembre, comme pendant le Carême - les quarante jours qui précèdent Pâques. Ce « Carême de Saint Martin », qui n’est mis en place qu’au Concile de Tours de 563 est rendu obligatoire dans le royaume des Francs par le concile de Macon de 581.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Au VIe siècle, l’Avent est aussi apparu à Rome mais il est possible qu’on célébrait le déjà à Naples et à Ravenne, où il est attestée après le concile d’Ephèse (430), l’affirmation de Marie en tant que Mère de Dieu ayant donné plus d’importance encore à la fête de la Nativité. Dans les communautés italiennes, c’est l’attente joyeuse de la Nativité qui s’impose, sans le jeûne. C’est aussi probablement dans la même optique qu’entre le VIe et le VIIe siècle, la préparation immédiate de la Nativité est associée celui de l’attente de la Parousie, l’avénement glorieux de Jésus à la fin des temps. Si bien que de quarante jours on passa ensuite à quatre semaines et que cette pratique romaine fut adopté après 785 par Charlemagne pour tout son empire et pour toute la Chrétienté au IXe siècle sous le pape Nicolas Ier.

     

    Initiée en France, le petit Carême se répandit alors en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Espagne. Dès le IXe siècle, l’Avent fut encore réduit dans sa durée : il commença un dimanche et dut en comporter trois autres avant Noël. Puis au XIIe siècle, plusieurs conciles allégèrent les prescriptions et le jeûne tomba en désuétude. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Au XIIIe siècle, il n’est plus pratiqué que par des ecclésiastiques et quelques chrétiens zélés, tels Saint Louis. En 1362, quand Urbain V est élu pape, il oblige les membres de sa cour à l’abstinence et non plus au jeûne. Et, lors de la Réforme Tridentine, Charles Borromée dut encore répéter qu’il fallait jeûner au moins les lundis, mercredi et vendredi des quatre semaines de l’Avent. Si le jeûne s’est assoupli à quelques jours, il était en principe interdit de se marier pendant ce temps clos et il était recommandé de ne pas avoir de relations sexuelles. Pratique peu respectée en fait car elle n’était pas imposée. Sous l’Ancien Régime, il y avait aussi la tenue d’une station avec la venue d’un prédicateur lors de la venue d’un prédicateur lors des quatre dimanche de l’Avent, pratique qui tomba en désuétude au XIXe siècle. C’était des initiatives ponctuelles qui ponctuaient ce temps d’attente. Ainsi, sous le Second Empire, le curé de Crossac note que le dimanche durant « les temps de l’Avent et de Noël, les jeunes personnes de la paroisse, dès qu’elles ont un moment, l’employent à lire et à chanter tantôt seules tantôt avec leurs sœurs ou leurs camarades ». Dans les régions protestantes, la préparation demeurait plus personnelle. De manière plus générale, les autorités demandaient aux fidèles de ne pas consommer de mets de toutes les vigiles, mais il n’en était plus question à l’ère moderne.

     

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !En effet, dès le Moyen-Âge, l’Avent prend le caractère plus festif qu’on lui connaît encore actuellement. Dès le début de la période de l'Avent, on chantait des noëls, à l'église, mais aussi chez soi ou dans la rue. Dans ce dernier cas, c’étaient les enfants parfois déguisés allaient de maison en maison dans leurs quartiers porter leurs vœux et réclamer leurs étrennes avant Noël, le Nouvel An et l’Épiphanie. Dans les Alpes et une partie de l’Allemagne, ces quêtes se déroulaient les trois jeudis de l’Avent. Parce que le jeudi est le jour de l’Annonciation – épisode de l’Évangile où un ange annonce à la Vierge Marie qu’elle a conçu un fils –, il est vraisemblable que ces pratiques soient une réminiscence de la Sainte Famille, qui dut, avant la naissance du Christ, mendier un gîte. Quand ce n’était pas certaines villes, comme Dijon ou Moulins, payaient des ménétriers (musiciens ou chanteurs) qui, la nuit, allaient de maison en maison pendant l’Avent, sauf les vendredis, avant que des arrêtés municipaux y mettent fin au XIXe siècle. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Dans le Midi de la France, on avait également un usage des cloches et carillons propre à l’Avent pour annoncer Noël, le Nadalet (appelé suivant les endroits Aubettes. Alaudes, Tempouros, Tempolas, calendes de Noël, carillon de l’Avent), actuellement remis au goût du jour par de nombreux carillonneurs. De même, jusqu'à ces dernières années, en Vendée, on carillonnait tous les soirs de l’Avent pour annoncer Noël. La pratique de sonneries a gagné certaines villes du Nord de la France, où du 14 ou du 17 décembre dans la soirée (au moment des vêpres) jusqu’au 23 décembre, on sonne les cloches à grande volée ou on joue un petit air de carillon différent tous les jours.

     

     

    À la maison, on cuisinait des petits sablés, des gâteaux secs... tous différents selon les régions, et on commençait à décorer la maison, après l'avoir nettoyée et rangée de fond en comble. Cette pratique est déjà relatée par un sermon du XIIIe siècle du dominicain Guillaume Perraud (Guillaume de Lyon) qui notait que chacun décorait sa maison, faisait blanchir tout son linge et s’habillait « à neuf ». Mais ce ne sera qu’entre le milieu et la fin du XIXe siècle avec la pratique de plus en plus familiale, copié sur le modèle de la bourgeoisie anglo-saxonne et l’arrivée du sapin de Noël d’Allemagne que la pratique se généralisera à toute la France alors qu’elle était plus localisé en Alsace et en Moselle où en trouve les premières traces au début du XVIe siècle avec le prédicateur alsacien Geiler de Kaysesberg, L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !qui tonnait en 1508 contre l’usage païen de décorer les pièces de la maison avec des « rameaux de sapin » et les premières mentions de l'arbre de Noël à Sélestat en Alsace en 1521 puis à Strasbourg en 1539. La crèche domestique elle n’apparaît qu’au XVIIIe siècle en Provence avec la création des santons avant de se généraliser dans toute la France. La couronne de Noël, symbole d’hospitalité et évoqué par Charles Dickens dans son conte de Noël (1843), ne fera son apparition sur les portes qu’après la Seconde Guerre Mondiale.

     

    Si l'on avait emprunté un outil, on devait le rendre, et aucun travail entamé ne devait rester inachevé. On interdisait aussi de se rendre aux veillées certains soirs, de filer ou d’utiliser le rouet – conseil qu’aurait du écouter la Belle au Bois dormant – en Île-de-France et dans les Vosges, et en Auvergne lors de la Sainte Barbe (4 décembre) sous peine de voir sa quenouille se consumer. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !C'est également à cette période, début décembre, que l'on tuait traditionnellement le cochon, les travaux des champs étant suspendu depuis la Saint Martin environ, à cause du retour du froid dû à l’hiver. On garnissait ainsi les placards de victuailles en préparant une grande abondance de viandes pour les fêtes pour confectionner certains plats du Réveillon. Et cela donnait lieu aussi à de joyeuses agapes – il suffit de rappeler que l’on buvait abondamment le Vin de la Saint Martin, ancêtre du Vin Nouveau. Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, les veillées permettaient aussi aux voisins (les voisines surtout) de se rencontrer. Les mariages s’arrangeaient. Rien d’étonnant à ce que soit Sainte Catherine (25 novembre), Saint André (30 novembre) et Saint Nicolas (6 décembre) qui étaient invoqués pour les futurs mariages. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !À la sortie, les jeunes gens guettaient les jeunes filles dans la nuit et leur faisait des farces, coutume ayant souvent lieu lors de la Sainte Catherine ou de la Saint Nicolas pour la raison évoqué plus haut. Les enfants n’étaient pas oubliés, notamment dans le Nord et l’Est de la France, avec la tournée des saints donateurs, Saint Nicolas et Sainte Lucie, venant leur offrir des cadeaux sous forme le plus souvent de friandises les nuits du 5 au 6 et du 12 au 13 décembre avant que les jouets ne s’impose au XVIIIe-XIXe siècle et que le Père Noël ne leur vole la vedette après la Seconde Guerre Mondiale, bien que dans la campagne la tradition resta alimentaire jusqu’au début du XXe siècle. Et c’est dans ce cadre que les foires et les Marchés de Noël se sont développés au XVe siècle, dont l’un des plus connus celui de Strasbourg s’appelait alors le Marché de Saint Nicolas.

     

    Les illuminations ne décorait pas alors les rues mais les édifices publics et les églises et c’était le calendrier liturgique qui rythmait la vie quotidienne pas celui plus prosaïque actuel. Il y avait ainsi des jours gras et festifs lors de la Saint Martin (11 novembre), la Saint André (30 novembre), la Sainte Barbe (4 décembre), la Saint Nicolas (6 décembre) et la Sainte Lucie (13 décembre), plus proche des carnavals, avec inversion des rôles et des âges, et des entrées de ville des rois, notamment lors de la Saint Nicolas. L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !Et, dans le but de remercier Dieu après la fin des travaux spécifiques de la période, trois jours (le mercredi, le jeudi et le vendredi) sont particulièrement consacrés à la prière et au jeûne. Durant la troisième semaine se rajoute à la liturgie spécifique de l’Avent la dévotion propre au passage de l’automne à l’hiver. C’est ce que l’Église appelle les « quatre-temps », rituel qui se répète à chacune des saisons. À cette occasion, à la fin du Moyen Âge, au moment des jours les plus courts, les paroisses célébraient la « messe d’or », le mercredi des Quatre-Temps d’Avent. Cette messe avait lieu très tôt le matin : les fidèles la nommaient « messe sombre » et, par contraste, on allumait de très nombreux cierges et luminaires, une origine probable des illuminations de Noël. En Flandre, on y mimait parfois l’évangile de l’Annonciation. Les décorations lumineuses dans les rues et les magasins apparaissent en 1882 avec l’invention de la guirlande électrique par Thomas Edison. Après l’illumination des vitrines des célèbres magasins Macy’s à New York en 1884, les Grands Magasins français suivent, et impose cette tradition dans l’espace public hexagonal. La couronne de l'Avent et L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !le calendrier de l’Avent, venue d'Allemagne, ne fera son apparition pour la première pendant l'Entre Deux Guerres et pour la seconde après la Seconde Guerre Mondiale popularisé par les jeunes protestants alsaciens.

     

     

    Pendant l'avent, même si la couleur liturgique est le violet, la même que pour le Carême, l'Église ranime son espérance dans le retour glorieux de son Seigneur, au dernier jour, en faisant mémoire des préparations de la venue du Messie ; L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !ainsi s'explique, au cours de cette période, l'évocation des figures d'Isaïe, de Jean-Baptiste et de Marie, en tant que modèles de l'attente joyeuse et vigilante. Chacun de ces quatre dimanches porte une signification qui lui est propre, mais également des prières et des rites spécifiques ; ils représentent, dans l’ordre, les vertus chrétiennes de l’amour, de la joie, de l’espérance et de la paix, et sont aussi éclairés par la symbolique des bougies. Le premier dimanche, la bougie symbolise le pardon à Adam et Eve. Le deuxième, la foi des Patriarches en la Terre Promise. Le troisième, la joie de David célébrant l’Alliance avec Dieu. Enfin, le quatrième, l’enseignement des Prophètes annonçant un règne de paix et de justice.

    L'Avent, une période préparatoire de joyeuses festivités !L’Avent est donc pour les catholiques une période d’attente et d’espérance à la tonalité joyeuse. Cette dimension est particulièrement marquée le troisième dimanche de l’Avent, appelé dimanche de « Gaudete », ce qui signifie « réjouissez-vous ! ». Pour les protestants,  c’est un temps de mémoire, d’attente, de préparation et de pénitence. Les liturgies orientales n'ont pas d'avent à proprement parler, mais elles recourent, les dimanches qui précèdent Noël, à de semblables évocations que celles des liturgies latines.

     

    J’espère que ces quelques lignes vous auront appris beaucoup de choses sur l’Avent et peut-être vous donnerons envie de restaurer là où vous habitez certaines de ces traditions festives.

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 17 Décembre 2023 à 11:18

    COUCOU ... BONJOUR mon cher RAPHAËL !
    Oh ho ... Noël approche à grands pas maintenant,
    je TE souhaite un excellent 3ème Dimanche de l'AVENT,
    en s'émerveillant des 3 bougies qui scintillent maintenant.
    BONNE JOURNÉE ... BON APPÉTIT ... KISS ... AMITIÉS !
    Sublime cet article consacré aux différentes coutumes de l'AVENT.

    2
    Dimanche 24 Décembre 2023 à 02:20

    JOYEUSES et SAINTES FÊTES de NOËL

    Mon cher RAPHAËL ...
    de tout cœur,
    je TE souhaite
    une belle Fête
    en cette Sainte Nuit de la NATIVITÉ,
    avec une pensée pour les personnes seules, abandonnées !

    JOYEUSES FÊTES ... AMITIÉS !



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