• Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !

     

    J’écris cet article pour vous présentez les événements que l’on commémore lors du Triduum Pascal, c’est-à-dire les trois jours allant du Jeudi Saint au Samedi Saint. Ceux-ci servent de préparation à la fête de Pâque qui a lieu aujourd’hui car ils commémorent le chemin vers la mort de Jésus, essentielle pour comprendre la joie de la célébration de Pâque, qui manifeste en Jésus par sa résurrection, la fin du pouvoir de la violence et de la mort.

     

     

    Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !

     

     

    Jésus n'attendait probablement pas la mort, probablement tout comme Judas le Galiléen et Jean le Baptiste avant lui, en cette veillée de Pâque, qui se déroule entre la nuit de Jeudi 13 Nisân (6 avril) au Vendredi 14 Nisân (7 avril) de l'an 30. Il pense que la libération prochaine d'Israël aura lieu par la venue du « Règne de Dieu » dans une ambiance festive et pascale comme au temps de l'Exode. C'est pourquoi Jésus tient à manger une dernière Pâque avant le banquet messianique du royaume avec ses disciples, qui ne furent probablement pas que les Douze, mais aussi les femmes et sa famille, à Jérusalem.

     

    Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Celle-ci se tient la nuit dans la plus complète discrétion chez un partisan ayant une salle assez grande et il leur y donne un avant goût du banquet messianique, qu'il a rendu vivant en Galilée à travers ses repas joyeux et accueillant pour les réprouvés. Ce banquet sera marqué lors de ce repas pascal, tel que le présente 1 Corinthiens 11, Marc 14 et Luc 22, par des actions symboliques de Jésus. Tout au long de ses séjours à Jérusalem, c'est par ces biais que Jésus a tenté de convaincre les autorités et la foule de la manifestation du « Règne de Dieu », que son enseignement et ses miracles avaient rendus présents en Galilée, Pérée et Judée. Jésus insiste donc sur ce qu'il leur appris lors de leurs banquets galiléens, le service des autres et l'égalité entre tous, symbolisé par le lavement des pieds des disciples par Jésus et le partage du pain et du vin, Jésus invitant ses disciples à faire « corps » et « sang » avec lui, c'est-à-dire à suivre son exemple d'ouverture à l'autre, d'amour du prochain. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !On sent que chacun est impatient de voir ce qui va arriver, d'autant que Jésus leur promet qu'en tant que ses compagnons, ils seront aux premières loges et gouverneront avec lui sur Israël, une fois le « Règne de Dieu » advenue, puisqu'il ne boira plus de vin avant celui-ci advenue. Il n'y a donc pas d'annonce de mort ni de son abandon par ses disciples ni du reniement de Pierre, créations des évangélistes afin de montrer que Jésus avait maîtrisé sa mort, mais bien que l'un d'eux le livrera. En fait, Jésus encourage n'importe lequel d'entre eux à le livrer afin de réaliser son projet, ce qui les choque tous. Mais un seul le comprend et nous verrons plus bas qui.

     

     

    Après le chant du Hallel, qui marquait la fin du repas pascal, Jésus, laissant probablement à l'abri sa famille et aussi les femmes au cas où tout ne se passerait pas bien, se rend dans un lieu sûr, le jardin de Gethsémani, où habituellement il va dormir avec ses disciples quand il n'est pas à Béthanie. Judas Iscariote part alors le livrer aux grandes familles sacerdotales, Jésus lui ayant demandé d'agir vite, Judas étant le seul à avoir compris la volonté de Jésus, qui se retire seul avec Simon-Pierre, Jacques et Jean fils de Zébédée. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Ce sont les trois disciples qui bénéficient d'enseignement particulier. Peut-être a-t-il voulu leur révéler ses intentions, car Jésus ne cherche pas la mort. Au contraire, deux options sont possibles pour lui lors de cette nuit, d'où sa prière inquiète : soit Dieu se manifestera sur le mont des Oliviers, tel que le promettait Zacharie 14, libérant ainsi Israël du joug romain. L'Égyptien, qui agira sous la procuratèle de Félix entre 52 et 56, semble avoir pensé de même. Et le prophète samaritain (Dosithée ?), en 36, peut-être aussi, mais, lui, sur l'équivalent samaritain du mont Sion, le mont Garizim. Soit, avec le concours son seul disciple judéen et connaissant bien les autorités juives, Judas Iscariote, Jésus veut être confronté aux autorités juives et romaines pensant peut-être être les convaincre de la venue du « Règne de Dieu » Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !qui rétablirait une royauté ethnique comme au temps des Hasmonéens et d'Hérode Ier le Grand, avec lui à sa tête en tant que descendant de David. Judas le Galiléen semble avoir agi dans cette optique en résistant au recensement romain en 6, ce qui avait valu la déposition de Joazar fils de Boéthos de la grande-prêtrise. Mais, ses trois disciples sont épuisés par le repas et la marche, ils ne se réveillent que lors de l'arrivée des gardes du Temple avec Judas. Jésus aurait pu fuir comme l'Égyptien et se réfugier à Béthanie, mais il se laissa arrêter, preuve supplémentaire qu'il suivait une stratégie que ses disciples ne comprirent pas vu qu'ils tentèrent de résister puis s'enfuirent. Les gardes du Temple avaient peut-être reçue le coup de main d'un détachement de la garnison romaine de la forteresse Antonia, coupant court à toute forme de violence.

     

     

    Jésus fut envoyé devant le Grand-Prêtre Joseph Caïphe, qui fit une réunion informelle du petit sanhédrin, son conseil privé, où figuraient les grandes familles sacerdotales, dans le palais de son beau-père, Anne, où ses disciples n'auraient pas idée de le chercher. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus ! C'est l'évangéliste Marc qui a transformé en procès ce qui n'était pas un. Flavius Josèphe nous montre que les autorités étaient sommées de dénoncer au gouverneur romain toute menace de rébellion que ce soit contre Rome ou le Temple, ce qu'ils firent d'après lui, pour Jésus, sans allusion à un procès. L'évangile de Jean présente une version du procès plus proche de la réalité. Jésus fut donc interrogé sur sa doctrine et sur son attitude envers le Temple, en fait les deux points sur lesquels Jésus menaçait leur pouvoir mais aussi l'équilibre fragile difficilement mis en place avec le préfet Ponce Pilate, le Nazaréen étant assez proches sur certains points du mouvement de résistance passive qui perduraient avec les fils de Judas le Galiléen, Simon et Jacob. Mais, Jésus, refusant de reconnaître l'autorité des familles sacerdotales proromaines installées par l'homme qui opprimait sa Galilée natale, Hérode Antipas, affirma sa messianité. Caïphe fut obligé de le livrer au matin au préfet de Judée, qui résidait alors dans le palais d'Hérode le Grand, car Jésus usurpait ainsi les prérogatives de l'empereur Tibère, qui avait cette province sous sa gestion directe.

     

     

    Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Pierre eut le courage de suivre Jésus jusqu'au palais de l'ancien grand-prêtre, où le fit entrer un sympathisant, démontrant la puissance du réseau de Jésus au sein de la ville et expliquant en partie l'inquiétude du gouverneur romain. Mais il renia son maître – son autre père, origine du terme Rabbin – lorsque la servante du grand-prêtre le reconnut (les trois reniements sont en fait un artifice littéraire pour souligner la faiblesse d'un des futurs fondateurs de la communauté chrétienne, l'évangéliste Marc étant en conflit avec l'Église de Jérusalem),  n'ayant pas le courage de mourir avec lui. Judas Iscariote, ayant compris que les autorités juives, l'avait trompé car elles n'avaient jamais eu l'intention de reconnaître Jésus en tant que Messie, s'en plaint aux grands-prêtres qui lui firent comprendre qu'ils ne pouvaient plus rien pour Jésus qui s'était condamné lui-même par ses propos. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Il ne s'est jamais suicidé ou est mort violente (on trouve trois versions de sa mort dans l'évangile de Matthieu, les Actes des Apôtres et l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée) car  Paul de Tarse (1 Corinthiens 15) et l'évangile de Jean (pourtant le plus dur contre Judas) montre que l'apparition de Jésus ressuscité a concerné les Douze, d'ailleurs celui-ci comme celui Marc ne connaît pas ces récits. C'est un autre artifice littéraire basé sur les récits bibliques de la mort des traîtres, notamment Ahitophel, qui avait conseillé à Absalom, le fils de David, de se révolter contre son père.

     

     

    Habituellement, Ponce Pilate jugeait les rebelles de manière expéditive, mais il décida néanmoins de donner à Jésus un vrai procès selon le droit romain, peut-être sous la pression de Caïphe, qui espérait peut-être encore sauver Jésus malgré lui en le faisant passer pour un illuminé. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Pilate avait probablement voulu aussi garder des garanties ou rencontrer le fameux Jésus de Nazareth, qu'il garda sans doute comme plat de résistance en le jugeant en dernier. Jésus a pu penser qu'il pourrait convaincre le gouverneur romain, ce que n'avait pas réussi à faire Judas le Galiléen, qui mourut probablement lui aussi crucifié. Peut-être l'interrogatoire, tel que le montre l'évangile de Jean, fut plus long que celui qui présente l'évangile de Marc.  Mais, gouverneur brutal, Pilate n'hésita pas une seconde lorsque Jésus reconnu qu'il était le roi de Juifs à le condamner à l'horrible mort par crucifixion. Avait-il fait montre lors de son interrogatoire d'une sagacité trop dangereuse pour un juif pour être gardé en vie ? Possible. Peut-être aussi en présentant son « royaume » comme d'un autre « système » que celui de Rome, se montrait-il trop dangereux du point de vue de Pilate. Ces deux raisons le condamnaient inévitablement, celui-ci n'ayant pas l'air pour le gouverneur d'un illuminé et prétendait donc aux prérogatives impériales sur ses terres, ce qui le condamnait de fait du point de vue romain pour qui il était tout sauf innocent. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !La trop grande espérance qui l'avait marqué de la venue du « Règne de Dieu » l'avait finalement perdu devant un militaire rusé et habile qui n'avait aucun besoin de recourir au concours d'Hérode Antipas, Jésus ayant été arrêté dans sa préfecture, et le tétrarque de Galilée ayant tous les avantages à laisser Pilate l'en débarrasser pour lui. Au même moment, un certain Jésus Barrabas, arrêté lors d'une émeute, fut libéré. En fait, tel que le présente l'évangile de Marc, il avait été arrêté à tort lors des échauffourées, mais les premières communautés virent comme une injustice qu'un innocent fut libéré et que ce ne fut pas le cas de Jésus. De plus, veille de fête oblige, il y a peu de chance qu'une foule se soit trouvé dans les rues de Jérusalem ou à proximité du palais d'Hérode le Grand, celle-ci étant trop occupé à préparer le repas du soir de la fête, Caïphe et Pilate ayant choisi habilement ce moment pour éviter une émeute.

     

     

    TLe royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !rop faible, moqué au sujet de sa messianité par les soldats et fouetté avec les flagra (60 coups chez les Romains), Jésus ne put porter seul la poutre transversale de la croix, le patibulum, et un pèlerin de la Diaspora fut donc réquisitionné. Peut-être, tel que le montre l'évangile de Luc, était-il accompagné par des pleureuses, et non une foule pour les raisons évoquées plus haut. Le pélerin, Simon de Cyrène, eut plus tard deux fils, Alexandre et Rufus, qui deviendront des membres importants de la communauté de Rome.  Cloué nu entre neuf heures et midi à l'extérieur de Jérusalem, sur le Golgotha, un rocher en forme de crâne, probablement sur un olivier sec, avec le motif de sa condamnation « Jésus de Nazareth. Roi des Juifs », il a probablement espéré l'aide de Dieu et l'arrivée de son « Règne » tout au long des atroces douleurs dû aux clous dans les poignets et les talons, entraînant ainsi une longue agonie par suffocation, le condamné n'étant plus en mesure de supporter cet effort. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Tout cela, sous les moqueries des passants, probablement déçus par l'échec de Jésus, des deux crucifiés (peut-être des partisans du mouvement de Judas le Galiléen, Marc utilisant le terme lestès, signifiant brigands, et désignant chez Flavius Josèphe les rebelles juifs contre l'autorité romaine, Pilate offrant ainsi un autre indice quand à son opinion sur Jésus) avec lui et des soldats romains qui jouèrent au sort ses vêtements. Il mourut finalement épuisé à trois heures de l'après-midi, en poussant un grand cri, n'étant plus capable d'articuler un seul mot. C'est plus tard que les évangélistes mettront des mots sur la bouche de Jésus pour donner un ton plus glorieux à sa mort, dans le modèle des biographies gréco-romaines des grands hommes. Seuls restait derrière le cordon de sécurité, imposé par les soldats de la garnison romaine pour empêcher d'enlever les crucifiés, les femmes disciples, dont Marie, sa mère, qui lui restèrent fidèles jusqu'à la mort.

     

     

    Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Mais, Jésus ne finira pas en charogne, la pratique juive étant de détacher les corps des crucifiés pour les donner à leur famille.  La famille de Jésus, représenté par les femmes, dont Marie, sa propre mère, demandèrent au Sanhédrin la restitution du corps. Pilate le remit donc aux représentants de ce dernier, Joseph d'Arimathie et Nicodème, qui n'avaient pas approuvé la décision de Caïphe. Ils durent, en présence des femmes, l'enterrer rapidement en faisant le rituel habituel (linges, suaire sur le visage et aromates) avant le début de la fête, tombant un sabbat, et dans une tombe vide – en fait une grotte scellé par une porte arrondi –, choisi au hasard, à proximité du Golgotha. Jésus avait espérer que Dieu interviendrai pour la libération prochaine d'Israël, mais il est mort seul, le « Règne de Dieu » n'étant pas venue, laissant ainsi dans le désespoir ses disciples -  dont Simon-Pierre et Judas Iscariote qui l'avait trahi, l'un en le reniant, l'autre pour réaliser sa volonté -, et sa famille, qui se cache pendant la Pâque, effrayés. Le royaume de Dieu n'est pas venu : la mort de Jésus !Les femmes, quand à elles, préparent l'apport d'aromates pour tenir la préparation du corps de Jésus, enterré précipitamment avant le début de la fête. Sans savoir que le lendemain de la fête,  le Dimanche, premier jour de la semaine pour les Juifs, un caveau vide changera tout et lancera un mouvement de résistance passive au sein même de l'empire romain.

     

     

    J’espère que cet article vous aura appris de nombreuses choses sur ces trois jours essentiels pour les débuts du Christianisme !

     


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  • De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !

     

    J’écris cet article afin de vous souhaitez à tous et à toutes de très bonnes fêtes de Pâques ! Mais vous me connaissez, j’en profite aussi pour faire une approche historique et critique de l’événement qu’a représenté Pâque pour la première communauté chrétienne, c’est-à-dire par la Résurrection de Jésus, la venue prochaine du Royaume de Dieu. De l’échec est née la future victoire de Dieu sur l’empire romain.

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !La Résurrection de Jésus d’entre les morts fut un événement dont personne ne fut témoin. Jésus, étant resté au tombeau de la veille de la Pâque, Vendredi 14 Nisân, au premier jour de la semaine, Dimanche, la fête tombant un Sabbat, un jour chômé. Ce sont les femmes, Marie de Madgala, Marie, mère de Jacques le Petit et Joset, donc la « mère » de Jésus (Jean 19, 25), et Salomé, la mère des fils de Zébédée, venant s'assurer que l'onction du corps avait été bien achevé la veille de la fête ou voulant rendre un dernier hommage à leur Maître et fils, qui trouvèrent la pierre descellé et la tombe vide. Cet événement relaté par les Synoptiques et l'évangile de Jean s’est probablement résumé à cela dans son contexte primitif. Il est peu probable qu’il y eut de soldats autour de la tombe, tel que le relate l'évangile de Matthieu, les tombeaux ne seront gardés que sous le règne de l'empereur Claude (41-54) pour éviter les vols de cadavres, et un ange qui leur annonça la Résurrection de Jésus, Marc voulant transformer le récit en théophanie. Il est possible que des disciples anonymes aient vérifiés leurs dires, et non Simon-Pierre lui-même, les Douze étant probablement repartis en Galilée plus sure pour eux que Jérusalem. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Ceux-ci étaient peut-être en lien avec la famille de Jésus, cette dernière étant peut-être récupérer le corps afin de l'enterrer à Capharnaüm ou dans leur village natal, Nazareth. Peut-être le fait que le tombeau ait été trouvé vide a accrédité au bout d'un certain temps la conviction chez les femmes disciples qu'un événement inouï s'était produit qui a fait naître en elle l'idée que Jésus s'était relevé d'entre les morts dont nous verrons l'explication beaucoup plus loin.

     

    Les Douze, les femmes et la famille sont peu à peu retournés en Galilée, où semble-t-il ils reprirent leurs activités quotidiennes (l'évangile de Jean et de Pierre nous montre Pierre et d'autres disciples pêchant, et l'Histoire ecclésiastique, les petits neveux de Jésus, les fils de Jude, vivant de l'agriculture). La région devait être plus sure pour eux que la Judée car Hérode Antipas était alors très occupé par son ambition de restaurer à son profit le royaume de Judée (fréquents voyages à Rome) et la montée de la tension avec les Nabatéens du fait de son concubinage avec sa nièce et descendante des Hasmonéens, Hérodiade, qui mettait à mal son mariage avec la fille du roi Arétas IV, Phasélis. Celle-ci se transforma en guerre en 33-34 lorsqu'à la mort du tétrarque des districts du Nord (Transjordanie), son frère, Hérode Philippe II, il épousa Hérodiade pour asseoir ses ambitions. Au sein de leur vie quotidienne, de réunion occasionnelle et de repas fraternels, rappelant les banquets joyeux qu'ils avaient eu avec Jésus, les femmes, la famille de Jésus et les Douze gardèrent peu à peu le souvenir du feu qu'avaient fait naître en eux Jésus et l'espoir de changement et de libération pour les Juifs de Rome et des fils d'Hérode qu'il avait amené jusqu'à ce qu'il voit leur Maître à nouveau vivant.

     

    Si la famille et les disciples de Jésus ont été peu à peu convaincus que Jésus était de nouveau avec eux vivant c'est par l'influence du groupe des femmes. L'évangile de Jean et l'annexe finale de l'évangile de Marc nous apprend, en effet, que Marie de Magdala, la cheffe du groupe des femmes où elle était l'équivalent de Simon-Pierre, a été la première à « voir » Jésus. D'autres femmes, d'après l'évangile de Matthieu, furent également témoins du même phénomène, peut-être inspirée par elle.Mais, tel que nous l'apprend l'évangile de Marc, ces événements eurent lieu originellement en Galilée et non à Jérusalem. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Si la conviction des femmes disciples a convaincu les autres disciples c'est parce que ces derniers se réunissaient dans des maisons ou lors de repas fraternels où il se rappelait de Jésus, et où les femmes, chargés des tâches domestiques, avaient une grande importance, et dont, certaines, comme Marie de Magdala, vivait probablement du fructueux commerce de la pêche dans sa cité natale, avaient une certaine influence du fait de leur richesse et pouvaient protéger la communauté même dispersé de poursuite. Cela peut-être aussi parce que les premiers convaincus furent les « frères » de Jésus, tel que laisse à penser l'évangile de Matthieu et de Jean, avec qui les femmes semblent avoir eu une relation particulière, peut-être parce que Marie, la mère de Jésus, figurait parmi elles et sut user de son influence en tant que Gebira, mère de la dynastie régnante, tel que le firent les femmes de la dynastie hasmonéenne, dont la reine Salomé Alexandra (67-63 av. J. – C.), la belle-mère d'Hérode Ier le Grand, Alexandra et sa propre femme, Mariamne.

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Les femmes, dont la propre mère de Jésus, ont dû perturber les « frères » et « sœurs » de Jésus par le récit de la tombe vide puis qu'elle aurait « vu » Jésus, qui peu à peu furent témoins des mêmes phénomènes au sein de leur vie quotidienne, des déplacements dû à leur travail dans le lac de Galilée ou à Sepphoris, les « frères » ayant repris l'affaire familiale d'artisanat dans la construction, pour voir la famille à Nazareth et à Kokhaba, ou lors, des repas qu'ils organisaient à Capharnaüm pour se souvenir de leurs frères avec les disciples. Un de ses déplacements (que Luc placera à Emmaüs, en Judée, alors qu'il est plus probable qu'il ait eu lieu en Galilée) semble avoir été plus marquant que les autres car ils acquirent dès lors la conviction que Jésus n'était pas mort. Peut-être, sous l'influence de Jacques, nouveau chef de famille, qui fut probablement le premier à « voir » Jésus (1 Corinthiens 15), et à convaincre deux membres importants de la famille, le frère de Joseph, le père de Jésus, Cléophas, le Clopas de l'évangile de Jean, peut-être avec lui lors de l'épisode des pèlerins d'Emmaüs, et Syméon, le fils de ce dernier, qui remplacera Jacques, après sa lapidation par le grand-prêtre Anne, à la tête de l'Église de Jérusalem en 62. Cette conviction n'aurait sans doute pas pris avec une telle ampleur si les disciples de Jésus n'avait pas eu l'idée que la famille de Jésus représentait une sorte de continuité dynastique à même de restaurer le mouvement messianique du Nazaréen que l'on trouvait dans d'autres groupes apocalyptiques Ainsi, les « Galiléens », fondés par Judas de Gamala en 6 pour protester contre la mise en place de l'impôt romain en Judée (recensement de Quirinius), continuèrent avec l'action de ses fils, Simon et Jacob, puis ses petit-fils, Menahem, fils de Judas et Éléazar fils de Jair jusqu'à la fin de la première guerre judéo-romaine (66-74).

     

    De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !La conviction de Jacques puis de sa famille a probablement finit par emporter celle de Simon-Pierre puis des Douze. Ceux-ci se retrouvaient lors de repas fraternels occasionnels ou de réunions occasionnelles où ils leurs parlèrent de leur conviction d'avoir « vu » Jésus. Simon-Pierre fut probablement celui sur qui les affirmations de Jacques et de ses frères eurent le plus d'impact, car ce dernier eut beaucoup de mal à se remettre de la mort de son Maître l'ayant renié. Et il fut donc le premier à l'avoir « vu » des Douze, les suivants furent peut-être Jacques et Jean fils de Zébédée, du fait de l'influence de leur mère, Salomé, puis l'ensemble des Douze, dont Judas Iscariote si l'on suit l'évangile de Marc et de Jean qui ignore son suicide. Ce sont des événements lors de leur vie quotidienne qui imposèrent leur conviction, comme une pêche mémorable, la fameuse pêche miraculeuse ou des repas fraternels au bord du lac, dans la maison de Pierre ou dans « la maison » avec la mère et les frères de Jésus, partagé avec Jésus, où Pierre prit une part non négligeable. Et c'est ce qu'ils affirmèrent dans le kérygme primitif qu'ils énoncèrent lors des grandes fêtes juives tel que le relate les Actes des Apôtres.

     

    La croyance à la Résurrection s'est affirmé au fur et à mesure des rencontres probablement à Capharnaüm et sur le lac de Tibériade des disciples et de la famille de Jésus, reformant peu à peu le groupe dispersé des disciples autour des trois groupes qui avaient accompagnés Jésus dans son périple messianique : la « mère et les frères de Jésus », les Douze et les femmes, autour de Jacques, le frère du Seigneur, Simon-Pierre, Jean et Jacques fils de Zébédée, et Marie de Magdala. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Cette conviction n'aurait pas eu cours si les disciples de Jésus n'avait pas a été convaincu par la croyance récente, partagée par les Pharisiens et son aile dure, les Galiléens, de la Résurrection des justes et des martyrs que Dieu ne laisserait pas aux mains de leurs adversaires, tel que l'affirmait Daniel 12, 1-4, le Livre d'Hénoch et le Second Livre des Maccabées. Ce qui avait été le cas pour eux, Jésus étant ressuscité le troisième jour, chiffre à vocation apocalyptique, cité dans Osée 6, 2. Jésus n'aurait donc été que le premier d'une longue liste, enlevé au ciel, d'où il reviendra en tant que « Fils de l'Homme », le juge céleste de Daniel, assis à la droite de Dieu. Ainsi, Dieu a accrédité Jésus et fera bientôt tombé ceux qui l'ont condamné, tel que l'affirmait le Kérygme, témoignage primitif de l'Église. Ces événements semblèrent se produire dès l'année 33 avec la reprise de la guerre avec les Nabatéens en 33-34, la défaite d'Hérode Antipas en 36 et la chute de Pilate, suite au massacre du prophète samaritain et de ses disciples sur le mont Garizim. Conviction encore plus assuré par la présence de Jésus au cours de leur reprise des banquets, inaugurant celui messianique, où tous les hommes, peu importe leur origine – les Païens y ayant accès aussi –, serait égaux, par le service, et l'égalité de tous, en partageant le « corps » et le « sang » de Jésus, son esprit, lors de la « fraction des pains », dans une inversion totale des valeurs de domination imposée par l'empire romain et ses collaborateurs, les fils d'Hérode. On peut alors comprendre tel que l'affirme 1 Corinthiens 15, que « tous les apôtres », peut-être les 120 disciples d'Actes 1, et « cinq cents disciples » furent aussi convaincus à leur tour. Non pendant 40 jours, tel que l'affirme Actes 1 mais plutôt l'équivalent de 2 à 3 ans.

     

    La croyance en la résurrection de Jésus ne fut sans doute pas évidente pour tous les disciples. Comment croire qu'un homme crucifié puisse être le Messie ? Qu'il est de nouveau vivant alors que la mission de Jésus, comme celle des autres prétendants messianiques, attestaient qu'elle n'avait pas l'approbation de Dieu ? L'évangile de Matthieu nous montre que même lorsque Jésus y fait sa dernière apparition sur la montagne aux Douze qui doute encore et qu'il faut qu'il l'ait « vu » encore une fois de leurs yeux. De l'échec à la victoire : le soleil de Pâque !Pour Matthieu, ce sont les Onze, mais on sait que ce sont les Douze, Matthieu ayant créé la scène du suicide de Judas Iscariote, tout comme Luc dans Actes 1, qui nous apprend qu'ils étaient plus tôt une vingtaine avec les femmes, et la mère et les frères de Jésus. Un épisode aussi a probablement marqué la communauté la difficulté de convaincre l'un des Douze, Jude Thomas dit Didyme (« Jumeau ») de croire en un Jésus relevé d'entre les morts, alors qu'il partageait probablement toutes les activités quotidiennes, rencontres et repas fraternels avec les Douze, les femmes et la famille de Jésus, avant de le « voir » lui aussi. Il est difficile d'en retrouver la racine tant l'évangéliste Jean en a modifié les propos et le contexte originels. Il était donc vital pour le groupe de toujours communiquer cette conviction, de faire sentir la présence de Jésus, de le faire « voir » aux autres, de manger et boire avec lui comme lors des banquets qu'il organisait en Galilée. Le faire « voir » à « Tous les apôtres » ou les « cinq cents disciples », tel que l'affirme 1 Corinthiens 15 servait à asseoir cette conviction profonde des autres disciples de Jésus et à lever leurs doutes, en insufflant en eux l'esprit du Maître.

     

    J’espère que cet article vous aura appris de nombreuses choses sur cet événement essentiel pour les débuts du Christianisme et je tiens encore à vous souhaitez à toutes et à tous de très bonnes fêtes de Pâques !

     


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  • L’Ascension de Jésus : la fête du triomphe du Christ ressuscité

     

     

     

    Aujourd’hui, Jeudi 9 mai, nous célébrons le Jeudi de l’Ascension. J’écris cet article afin de vous souhaitez à toutes et à tous un très bon Jeudi de l’Ascension ! Et aussi pour vous faire découvrir cette fête qui se déroule quarante jours après le dimanche Pâques.

     

    Cette fête est basé sur un récit qui est l'œuvre de l'évangéliste Luc et qui l'on retrouve dans Luc 24, 50-53 et Actes 1, 9-12 dans des contextes et des lieux différents. Peut-être a-t-il repris une tradition d'une apparition de Jésus sur une montagne, commune à celle de Matthieu 28, 16-20, où Jésus envoyait ses disciples en mission, mais sans élévation de Jésus. Mais les deux récits de Luc gardent cependant toujours avec la même signification. L'évangéliste veut montrer à sa communauté probablement composé en majorité de sympathisants du Judaïsme et de Païens convertis que par sa résurrection des morts, Jésus a été exalté, et ainsi devenu le nouveau roi de ce monde. Tout comme les empereurs, Jésus connaît ainsi une apothéose mais sans divinisation après sa mort. En effet, contrairement aux empereurs, il sera appelé à régner de nouveau puisqu'il reviendra au Jour de Yahvé – avec qui il siège à sa droite, la place d'honneur à côté du trône –, pour juger les vivants et les morts et libérer les peuples de la domination oppressive de Rome. Un vrai petit brulot politique encore plus réaffirmé lorsque l'on sait que Jésus y est comparé à Élie, un célèbre prophète du IXe siècle av. J. – C. qui combattit le roi d'Israël Achab (874-853 av. J. – C.) et sa femme la Phénicienne, Jézabel, qui dans le récit du livre des Rois, veulent acculturer leur pays en  en imitant les nations voisines, la Phénicie et l'Égypte, et en introduisant leurs dieux, dont le Baal de Tyr, Melqart. Tout comme Jésus qui en proposant l'empire (basileia) de Dieu entendait combattre l'hellénisation à marche forcée par le gouverneur romain de Judée, Ponce Pilate, et ses collaborateurs de la Judée du Ier siècle, Hérode Antipas et les grands prêtres.

     

    Cette identification est du tout sauf au hasard puisqu'Élie, lui-même, a été enlevé au Ciel comme Jésus sans connaître toutefois la mort et c'est son disciple Élisée qui a fait chuter la dynastie d'Omri pour la remplacer par celle de Jéhu. Jésus fait de même dans ce récit où il prépare auparavant ses 120 disciples, dirigé par Simon Pierre et les Douze, ses frères, et les femmes, à gouverner Israël, les encourageant à retourner à Jérusalem. Les disciples de Jésus pensaient d'ailleurs qu'il reviendrait de leur vivant et mettrait fin à la domination romaine. Les épîtres de Paul ne le montre que trop bien.  La croyance à l'ascension des Justes avait aussi un caractère des plus politiques car elle a été très prégnante à partir du IIe siècle av. J.-C. lorsque les Maccabées luttèrent contre les rois Séleucides pour combattre l'acculturation grecque de leur culture juive et de Jérusalem avec son lot de martyrs. Et elle s'appuyait sur des livres apocalyptiques, tels le livre d'Hénoch, dont les parties les plus anciennes remontent à la première moitié du IIe siècle av. J. – C., marqués par leur défense de la culture juive contre cette acculturation.

     

    De plus, dans les deux récits de Luc, c'est tout sauf une séparation, c'est un envoi en mission par Jésus de ses disciples afin de créer un mouvement de résistance à l'intérieur de l'empire romain d'abord à Israël pour vaincre par la résistance passive la violence de l'empire romain et faire advenir le retour glorieux de Jésus qui établira l'empire de Dieu. Il est assez étonnant que la censure romaine des Ier et IIe siècle soit passé à côté de ces références d'autant qu'il pouvait les trouver s'il avait pris la peine de lire la traduction grecque de la Bible, la Septante, réalisé à Alexandrie par la dynastie macédonienne des Lagides au IIe siècle av. J. – C.

     

    La fête de l'Ascension s'établit au IVe siècle, elle était commémorée à l'occasion de la Pentecôte, qui célèbre la venue du Saint-Esprit. À l'époque, les Chrétiens participent à une procession à Jérusalem, vers le Mont des Oliviers, où fut arrêté le Christ. C'est le cas en France où la fête de l'Ascension est parfois fêtée simultanément avec la Pentecôte jusqu'au Ve siècle. En effet, c'est le pape Léon Ier (440-461) qui fixa la célébration 40 jours après Pâques, sans doute dans l'intention de faire le pendant aux quarante jours du Carême, qui correspond à la retraite du Jésus dans le désert. Elle est depuis lors célébrée dans les Églises d'Orient et d'Occident.

     

    À partir de 511, elle est précédée en Europe par les trois jours des Rogations, devenus facultatifs dans le culte catholique après le concile Vatican II. À Rome, au Moyen Âge, l'Ascension s'accompagnait de deux processions Celle où le pape se rendait à la basilique du Latran pour célébrer la messe puis celle où il repartait vers un sanctuaire hors des murs de la ville. À Venise, la célébration de l'Ascension s'accompagnait jusqu'au XVIIIe siècle de la sortie du célèbre bateau des Doges le Bucentaure, une tradition représentée à plusieurs reprises par le peintre Canaletto.

     

    L'Ascension est aussi un thème central de l'iconographie chrétienne, qui remonte au Ve siècle.  Une première représentation de l'Ascension, qui perdurera jusqu'au XIe siècle dans le monde occidental, figure une silhouette du Christ de profil qui gravit le mont des Oliviers et saisit la main de Dieu, surgie d'un nuage pour l'élever au Ciel. Les apôtres, rassemblés au pied de la colline, observent la scène.

     

    Sous l'Ancien Régime, en France, l'Ascension est chômée, comme Pâques, Noël ou les fêtes patronales. Les fêtes chrétiennes rythment alors la vie des villes et des campagnes. On ne peut donc s'étonner que dans le monde chrétien d'Europe, la fascination populaire pour les représentations visuelles et théâtrales a fait de l'Ascension un motif de prédilection dans nombre de manifestations rituelles, notamment dans les mystères médiévaux Les processions de la période de Pâque imitaient aussi le chemin que Jésus avait effectué avec ses apôtres jusqu'au mont des Oliviers. Parfois, un crucifix ou une statue du Christ ressuscité étaient élevés par une ouverture ménagée dans le toit de l'église.

    La Révolution française tentera – sans succès - de les remplacer par de nouvelles célébrations laïques. Le 24 octobre 1793, la  Convention adopte le  calendrier républicain en remplacement du calendrier grégorien, substituant, comme ère, à la naissance du Christ la date du 22 septembre 1792, premier jour de la République, et éliminant le dimanche au profit du « décadi ». Une fête de la Raison est organisée à Notre-Dame, décrétée Temple de la Raison, et le 7 mai 1794, la Convention instaure en réaction le culte de l'Être suprême. Ce qui avait pour but de mettre fin à la tentative de déchristianisation révolutionnaire est rapidement vouée à l'échec avec la chute de Robespierre le 9 thermidor (28 juillet 1794).

     

    Grâce au Concordat signé entre Bonaparte et le pape Pie VII, en 1801, l'Ascension redevient l'une des quatre fêtes légalement chômées, avec Noël, l'Assomption (montée de la Vierge Marie aux Cieux) et la Toussaint (fête des saints). On parle alors de « fêtes d'obligation ». Malgré la séparation de l'Église et de l'État de 1905, ces quatre dates demeurent chômées dans l'ensemble de l'Hexagone, l'Alsace et la Moselle la célèbrent également, tandis que la Saint-Etienne du 26 décembre et le Vendredi Saint ne sont chômés que dans les trois départements de l'est de la France.

     

    Dans la liturgie occidentale, la messe de l'Ascension est marquée par l'extinction, après la lecture de l'Évangile, du cierge pascal allumé le jour de Pâques Ce geste symbolise le retrait du Christ de la Terre ; il exprime une séparation et pourrait dénoter une certaine tristesse. Pourtant, toute la liturgie du temps de dix jours qui sépare l'Ascension de la Pentecôte est marquée par la joie du triomphe final du Christ ressuscité.

    Le thème du Christ-Roi se trouve ainsi au cœur de la fête de l'Ascension. Sur le plan de l'interprétation théologique, l'Ascension est le dernier acte de rédemption du Christ, une montée vers le Père annonçant pour tous ses fidèles une participation à la divinité.

     

    J’espère que ce petit article vous aura plein de choses sur le Jeudi de l’Ascension, qui ne se résume pas qu’à un pont toutefois fort bien venu pour prendre un repos bien mérité. Et je tiens encore à vous souhaitez à toutes et à tous une très bon et joyeux Jeudi de l’Ascension ! 

     


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